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Connaissez-vous le Rucher du Saint du Maroc ? Le plus vieux rucher du monde. Un rucher très ancien fait de terre et de roseaux.
C’est là que vit Anir, sa mère et son grand-père Jeddi. Son père, Omar, est parti à Agadir tenter de gagner sa vie dans la supérette de son cousin.
J’ai eu de la peine pour Omar, exploité par son cousin qui lui fait miroiter un avenir meilleur, obligé de dormir sur 4 couvertures sans oreiller.
J’ai eu de la peine pour la mère d’Anir, recluse dans sa chambre et criant certains soirs. Une mère que l’on dit possédée.
J’ai aimé la relation entre Jeddi et Anir, de grand-père à petit-fils : Jeddi lui explique comment prendre soin des abeilles.
Dans le premier chapitre, on devine qu’un drame a eu lieu, dont nous n’aurons l’explication qu’en fin de roman.
J’ai aimé Anir qui fait sortir sa mère tôt le matin, l’emmenant au rucher. Il la prend par la main et ce symbole fort reviendra plusieurs fois au cour du récit.
J’ai détesté les villageois bien sûr, que l’on voit peu au demeurant : ragots, mépris, ignorance.
La sécheresse est omniprésente et l’eau est un problème, même pour les abeilles.
J’ai aimé l’arganier centenaire sous lequel se repose Jeddi, en face des ruchers.
J’ai eu de la peine pour le grand-père qui ne sait pas parler à son fils.
Je ne me suis attaché qu’à Omar et son désir de faire vivre mieux sa famille.
L’image que je retiendrai :
Celle des abeilles jaunes, plus dociles, et des abeilles noires, plus rebelles. Les différentes races cohabitent dans ce rucher.
https://www.alexmotamots.fr/souviens-toi-des-abeilles-zineb-mekouar/
Il est un village au cœur du Haut Atlas où les habitants vivent du miel qu’ils récoltent dans « le plus grand et le plus ancien rucher du monde », le rucher du Saint.
A Inserki, dans le pays berbère marocain, chaque famille possède sa place dans ce rucher collectif de 4000 essaims qu’elle hérite, comme son droit à l’eau, de ses parents.
Mais ici il n’a pas plu depuis un an et les abeilles meurent par centaines.
Anir a 10 ans et son grand-père lui apprend déjà le métier d’apiculteur. Il dévore les paroles du vieil homme qui remplace son père, parti travailler à Agadir, la grande ville, et sa mère « absente » depuis qu’elle a perdu son enfant malade.
Zineb Mekouar nous livre une roman tout en couleur avec le rouge de la terre aride du Sud marocain, l’ocre des collines où s’est bâti ce rucher sacré, le blanc du soleil qui sature l’air et le noir des crevasses zébrant les sols desséchés. Mais elle ne parle pas seulement de traditions ancestrales, elle raconte le fléau des sécheresses et des tremblements de terre qui s’abattent sur ces régions pauvres d’Afrique du Nord et montre à quel point les populations rurales sont à la merci de ces bouleversements géologiques et climatiques.
Son écriture poétique est tout en images et en sensations, et si elle paraît parfois trop répétitive, les douleurs et les peines scandés donnent au roman le rythme musical d’une chanson.
Une jolie histoire de transmission et de passion, où la nature s’apprend au fil des générations comme « une tradition qui survit au temps » et où se mêlent les bonheurs simples aux pires malheurs.
Un voyage hors du temps qui m’a transportée dans ces lointaines contrées où la survie ne tient plus qu’à un fil.
Dans les montagnes du Haut Atlas marocain, la ville d’Inzerki abrite un rucher collectif sacré, qui se transmet de génération en génération. Anir a 10 ans et ouvre grand les oreilles aux murmures ancestraux que lui confie son grand-père Jeddi. A travers de belles légendes berbères, près de l'arganier centenaire, Jeddi initie Anir à l’art subtil de prendre soin des abeilles. Fragiles et essentielles, leur bien être fait écho au notre, dans un monde en pleine mutation.
Cette terre rouge, ocre et blanche porte un lourd secret de famille depuis cette nuit tragique où tout changé. Le père d’Anir est parti en ville et sa mère Aïcha reste enfermée dans sa chambre, le regard vide. Les habitants du village la nomment « la possédée ».
En prenant pour point de départ le rucher du Saint qui existe vraiment, Zibeb Mekouar écrit un conte initiatique abordant avec subtilité des thèmes comme le poids des traditions, le changement climatique, la transmission, l’exode rural, l’exclusion, l’amour familial.
C’est un monde à l’agonie qu’évoque Zibeb Mekouar, avec une langue poétique et sensorielle. On ressent la brulure du soleil, les odeurs et les couleurs de la nature sauvage, la terre qui craque sous nos pieds nus, la douceur du miel sur notre langue, le bourdonnement des abeilles. Et surtout le silence, oppressant. Celui des non-dits et du cri de la terre.
« Que fait-on après le silence des abeilles ? »
Un magnifique roman méditatif, qui appelle à l’introspection. A lire absolument !
Tu t’appelles Anir , tu as 10 ans
Tu vis à Inzerki , petit village du Haut Atlas, qui abrite le plus ancien rucher collectif du monde
Dans la maison de ton grand père paternel Jeddi avec ta mère Aïcha
Omar , ton père a quitté ( fuit) le village pour travailler à Agadir
Ta mère, mutique, les yeux éteints, ne te reconnait plus , t’ignore.
Ton père, absent, ne sait pas communiquer avec toi
Les enfants du village te rejettent, te traitant de « fils de la possédée »
Ton plaisir, c’est regarder la nature , observer les animaux ,écouter les légendes que te raconte ton grand père et apprendre à t’occuper du rucher familial comme des générations avant toi.
Mais tu ne sais rien de ce qui s’est passé cette terrible nuit il y a 10 ans. Ce secret de famille , qui a éteint le regard de ta mère et causé le départ de ton père .
Dans ce très beau roman, il est question de croyances anciennes, du poids des traditions, d’une berceuse, d’un vieil arganier légendaire , de filiation , de transmission et d’abeilles..
J’y ai trouvé de la poésie , de la douceur et de la violence. Un monde qui ne sera plus jamais le même
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