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Je découvre cette auteure suédoise avec ce roman paru en avril et primé au festival de Cognac en octobre.
Daniel et Sonja quittent la Suède pour refaire leur vie dans un vignoble abandonné de la région des Sudètes (république Tchèque). De dramatiques évènements vont les faire basculer dans un tourbillon inattendu. D’abord ce corps d’un enfant retrouvé dans une cave de la maison… Et ce n’est pas fini. Le passé est de retour…
Le passé d’une région marquée par la 2nde guerre mondiale, la présence nazie, la chasse aux allemands une fois la guerre finie… un passé lourd qui hante encore les lieux et les habitants.
Le récit est passionnant, les apports historiques sont légers mais essentiels, j’ai trouvé les personnages riches et complexes dans un contexte méconnu et très bien décrit. C’est en fait Sonja qui mène son enquête et mène ses recherches… on la suit avec empathie et impatience jusqu’à la dernière page.
Au final, un roman noir bien écrit, à l’intrigue riche rattachée à un contexte historique lourd et méconnu !
Un livre qui mérite bien son prix !
De nos jours, Daniel et Sonia décident de repartir à zéro dans un nouveau pays. Ils vont quitter la Suède et vont venir s'installer dans la région de Bohême en République Tchèque mais c'est sans compter le passé historique de cette région entourée par la Pologne, l'Allemagne, l'Autriche et la Slovaquie qui va bientôt ressurgir. En commençant les travaux de réaménagement du domaine viticole qu’ils viennent d’acquérir, ils vont découvrir dans cave murée, un corps d'enfant momifié et des bouteilles de vin datant de 1937. J'ai aimé l'ambiance de mystère qui régnait sur ce vignoble. Le rythme est plutôt lent et introspectif, c'est Sonia qui raconte les évènements un peu comme sous la forme d'un journal. L’auteure réussi à entremêler les faits historiques, la politique, le présent et le passé. Elle nous livre des secrets de famille qui se cachent sous une chape de plomb faite de silence et d’Histoire. Je n’oublie pas toutes les descriptions du village, de la campagne, des rosiers du domaine et de sa splendeur d’antan qui donne envie d’aller visiter la Bohême. Un coup de cœur pour ce roman policier mais pas que, c’est surtout le côté historique qui en fait toute la saveur. J'adore découvrir des sujets que je ne connais pas. Le terme des Sudètes ne m'était pas inconnu mais je ne savais plus à quoi cela correspondait. L'auteure est parvenue à rendre passionnante et bouleversante l'histoire des Sudètes et leur annexion par le Troisième Reich ainsi que ce qui leur advient une fois la seconde guerre mondiale terminée. C’est avec talent et respect que le fils de l’histoire vient se recoudre à la grande Histoire. Un traumatisme terrible pour ces populations germanophone qui trouvent ici un rappel à nos mémoires défaillantes. Ne pas oublier est ce que nous pouvons faire de mieux. Bonne lecture.
Une nuit de fin avril 2014 une femme tombe du 11ème étage d’un immeuble en Suède. Hélène apprend le mort de sa sœur Camilla dite Charlie par la police et comme elle pense à un suicide. Les deux sœurs n’étaient pas proches, elles ont été élevées par une mère adoptive et leur père est devenu SDF. Hélène la cadette s’est mariée, a deux enfants, une bonne situation et a tiré un trait sur le passé. Camilla/Charlie l’aînée était obsédée par la disparition de leur mère biologique Ing-Marie en 1977. Celle-ci a quitté son mari et ses deux filles pour suivre Ramon son amant argentin. Ramon s’était réfugié en Suède mais est retourné se battre dans son pays, entraînant Ing-Marie dans son combat.
Peu à peu Hélène confrontée à des témoignages et des faits troublants va finir par se demander si Charlie n’a pas été assassinée. Elle va se glisser dans la peau de sa sœur et reprendre l’enquête que celle-ci menait sur les traces de leur mère et partir à son tour pour l’Argentine.
Le livre alterne entre les deux époques : la vie des sœurs en 2014 en Suède et celle de leur mère en 1977/1978 en Argentine. En 2014 certains bourreaux de la junte survivent, ils n’ont pas été punis et sont toujours puissants. Charlie y a laissé la vie, Hélène ignore les dangers qu’elle va courir.
Ce livre est un policier mais au-delà d’une histoire de famille et de recherche de la mère et de la vérité, Tove Alsterdal nous oblige à nous pencher sur la sombre période de l’histoire de l’Argentine à la fin des années 70.
Eva à la tombée de la nuit va espionner Svante son ex-mari. L’originalité est dans le fait que c’est elle qui a demandé le divorce.
Svante s’est installé dans une maison au sein d’une résidence huppée, construite à l’emplacement d’un ancien hôpital psychiatrique Beckomberga.
Ce dernier s’aperçoit qu’il est suivi par Eva, s’en suit une altercation. Svante va y perdre la vie et Eva sera accusée de son meurtre.
Mais si elle l’espionnait s’était pour parler de Filip, son fils à elle, mais que Svante a élevé comme le sien.
Dans le même temps, leu voisin de Svante Niklas va découvrir que son fils Emil, cache un crâne humain sous son lit et que ce dernier provient d’une fosse commune dans l’enceinte de cette nouvelle résidence.
« Le coup qu’elle avait reçu sur la tête était bien réel en tout cas, cette sensation de chute libre dans l’espace aussi, et puis cette prise de conscience, sa tête avait déjà heurté le bitume alors qu’elle essayait encore de se protéger.
La voix de Filip lui revenait en mémoire : pourquoi ne l’as-tu pas secouru ? Et une autre pensée prenait forme dans le chaos qui régnait dans son cerveau : est-ce cela que Svante avait fait, est-ce que Svante l’avait sauvé, elle ? »
Le lecteur se retrouve devant un polar gigogne qui va emprunter trois axes principaux : la vie dans une résidence de luxe qui s’est construite sur les décombres d’un hôpital psychiatrique, sur la vie souterraine des exclus prioritairement roumains qui vont de squat en squat, et la face sombre des réseaux superposés aux réseaux sociaux officiels et qui drainent des protocoles intégrant l’anonymat pour construire un écosystème parallèle et inquiétant comme le Darknet.
Eva une fois relâchée même si elle reste sous surveillance, va se démener pour trouver le ou les criminels.
Pour cela elle a peu d’indice, juste une fugace vision d’une roumaine à ses côtés lors de l’agression et le fait que seule, la montre que lui avait offert Svante et qu’elle portait a été dérobée, ça et rien d’autre.
Ce polar est très intense et bien écrit, juste quelques longueurs pour moi et des personnages qui restent un peu en surface.
Les lieux sont plus incarnés, c’est un livre d’atmosphères.
On y retrouve avec plaisir la griffe du Tango fantôme.
Merci au Rouergue pour ce SP.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 29 avril 2019.
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