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Offrir un livre, c'est mettre à la portée de l'autre des heures d'évasion et de plaisir. Ce roman est un cadeau, arrivé au bureau dans une enveloppe kraft, résultat incroyable d'une discussion via teams avec une personne de qualité.
Les phrases frappent dès le premier chapitre.
Les propos des personnages vont à mainte reprise résonner en moi.
Tony -le personnage romanesque- est un homme qui a appris à respirer en grandissant. Il est à un tournant de sa vie et se demande s'il a atteint l'âge de détruire.
Ce roman initiatique donne envie de se reapproprier sa propre vie. Tony apprend et avance. Il tombe et se relève. Il nous invite à choisir. Dans la vie doit-on se laisser influencer ou reprendre la main ? La réponse de Tony est percutante : Décider, c'est vivre.
Tony -l'auteur- avoue utiliser sa vie pour saupoudrer d'éléments autobiographiques et de réflexions personnelles son premier opus. Un roman noir, déstabilisant avec une forte dose d'humour et d'auto dérision. C'est grinçant, fulgurant et régulièrement cru. Le langage brut dessine une belle galerie de personnages. C'est une chronique sociale acerbe, une ode à la famille dysfonctionnelle et un hommage à l'instinct de survie.
Je ne peux pas conclure cette chronique sans écrire quelques mots sur le titre car je le trouve outrageusement courageux pour un premier roman..
Au fil des pages, Tony se fait traiter de con. Et pense trop souvent la même chose de lui-même.
Ce gros mot est un prodige de subtilité. Il se colore selon l'adjectif qui le précéde : un grand con, un petit con, un vieux con, un gros con...
Moi, le titre m'évoque un film des années 70 "...comme la lune" ( le mot con ne s'inscrit pas sur une affiche à l'époque) avec Jean Pierre Marielle. Un scénario qui montre que non, les hommes n'ont pas LE pouvoir, les femmes savent aussi ruser. Un film, tout comme ce livre, dont le thème est LE con qui plaque sa vie rangée pour vivre avec plus jeune que lui.
Une excellente découverte et quelques références maîtrisées par ma génération comme la mention surprise du destin brisé de Jean Luc Delarue.
Vous laisserez-vous tenter ? Merci encore mille fois pour ce cadeau
"Le grand con", ce n’est pas vraiment mon genre de vocabulaire. Un enseignement élémentaire reçu des sœurs de Nazareth, une jeunesse bercée aux préceptes judéo-chrétiens, ont fait de moi une chochotte, c’est mon petit-fils qui le dit. Je dirais plutôt que j’apprécie un vocabulaire plus châtié. Mais voilà, j’ai eu envie de lire ce premier roman de Tony Gallau et je ne le regrette pas.
Tony, je l’ai connu par l’intermédiaire de son site. Et là, pour le coup, le titre m’avait totalement charmée : "Les anges vains". Pour un habitant d’Angers, avouez que c’est bien trouvé. A tel point que désormais lorsque j’entends "angevin", je le vois écrit en deux mots. Et surtout, j’ai adoré ses textes. Mais là je divague. Revenons au roman.
Il est paru dans une maison d’édition qui utilise une échelle de valeur, comparable à celle de Richter. Elle informe le lecteur sur le "caractère potentiellement choquant du texte en raison du vocabulaire utilisé, d’un climat de haine…". Cet ouvrage est classé 7.0 sur 9.5, assez justement, je pense. Il est vrai que l’ouvrage comporte des passages d’autant plus violents qu’ils sont réalistes. Il nous raconte la vie d’un homme à l’enfance cabossée, une vie dans un bas quartier d’Angers où la bouteille est reine, les pluies de coups récurrentes, la peur, la nuit, un couteau caché sous l’oreiller, éternelle. Cette jeunesse lui colle à la peau et pourtant il s’en sort…
L’écriture est tantôt brute de décoffrage quand il évoque les moments difficiles, les bagarres, les mauvais coups. Elle est crue dans la description des nombreuses scènes de sexe dont l’auteur ne nous épargne aucun détail. Mais elle se fait romantique, douce, belle, poétique pour parler d’amour. Et Dieu sait si l’amour prend une grande place dans ce récit bourré d’humanité. Le tout est émouvant, touchant, poignant, attendrissant. Il nous montre la capacité d’un homme à sortir de la spirale de la violence, à quitter sa vie originelle pour s’élever dans la société, sans pour autant oublier ses racines : "Toi, tu es resté l’un d’entre nous. Capable d’évoluer des deux côtés…qui passe d’un univers à l’autre en restant lui. Nous, on trouve que tu causes comme eux, eux doivent penser qu’tu t’exprimes comme nous."
J’ai beaucoup aimé ce "Grand Con". J’ai souvent eu le cœur serré, les larmes au bord des yeux, la peur au ventre. Mais je retiens le pouvoir de l’amour, de la lecture, de l'écriture, pour sortir de tout et faire d’un sauvageon brutal un Homme, un homme attentif aux autres, courageux et empathique, même si "… il est imparfait. Il fait ce qu’il peut dans la fange où il patauge."
Un roman sur la résilience auquel je trouve une valeur universelle.
https://memo-emoi
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