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Lorsque j'ai postulé pour ce roman, parmi d'autres, lors de la dernière Masse Critique littérature de Babelio, je souhaitais faire connaissance d'une auteure qui m'était totalement inconnue ainsi qu'approfondir ma découverte de la littérature israélienne, entamée avec le très beau "Douleur" de Zeruya Shalev.
Israël, Tibériade. Anna, la cinquantaine, enseignante de français, mariée depuis 30 ans à Manuel, architecte, trois filles, subit sa vie et traîne son mal-être. Les relations avec sa fille aînée, Sarah, 23 ans, sont excessivement conflictuelles depuis toujours : Sarah a toujours rejeté sa mère, lui montrant de l'hostilité, la traitant de sorcière. Anna en souffre terriblement comme elle souffre de ce qu'est devenu son couple; son mari lui est devenu étranger, la rancœur s'est accumulée et elle a la sensation d'étouffer en sa présence. Et puis, un soir, elle se découvre une boule dans le sein générant en elle une inquiétude à laquelle son mari reste indifférent.
La maladie la conduit à établir des priorités dans sa vie, à faire des choix sans cesse repoussés pour se recentrer sur l'essentiel. Elle quitte son mari, renoue avec sa fille aînée et s'éloigne définitivement de Ruth, qu'elle croyait son amie mais qui est égoïste, autoritaire et traître à leur amitié.
Le roman est centré sur le personnage d'Anna, qui semble être autobiographique puisque, comme l'auteure, elle a émigré en Israël à 19 ans et y enseignait le français. L'écriture est magnifique, le personnage d'Anna est profondément humain mais cela n'a pas suffi à me faire aimer ce roman.
En effet, j'ai été gênée, à la fois par le fond et par la forme. Sur le fond, ce roman et les personnages d'Anna et de Sarah sont empreints d'une exaltation dans la peine comme dans le bonheur que j'ai ressentie comme exagérée et qui m' en a tenue à distance. Sur la forme, les dialogues sont noyés dans les paragraphes descriptifs, sans ponctuation qui les indique ou qui permet de comprendre qui s'exprime. Les temporalités sont changeantes avec de fréquents retour en arrière mais là également, sans indication. J'ai assez souvent perdu le fil narratif, obligée de revenir en arrière pour comprendre, atténuant ,par là-même, le plaisir de la lecture et le ressenti des émotions.
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