Cette semaine, suivez Cécile Boyer-Runge, PDG de Robert Laffont et Betty Mialet codirectrice des éditions Julliard.
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Dans les années 60, un couple d'américains laisse pour quelques heures à Joannes, un voisin, ses deux petits enfants, Minna et Andreas.
Mais ils ne reviendront jamais.
L'histoire se passe sur une petite île norvégienne.
Microcosme de haines, de rancœurs datant de la 2ème guerre mondiale.
Bien des années plus tard, quand Joannes meurt, Andréas revient sur l'île et découvre enfin des vérités sur ses parents, sur de lourds secrets de guerre.
Les allers-retours incessants dans le temps sont parfaitement intégrés au récit.
Lambiance est souvent malsaine, certains personnages plus qu'antipathiques, et pourtant cette histoire nous entraîne vers des dénouements imprévisibles.
J'ai eu une grande empathie pour Andreas, sa candeur d'enfant tellement attaché à sa sœur, sa solitude d'homme adulte, la conviction qu'il met dans ses recherches.
Avis "Les explorateurs de la rentrée littéraire 2019"
Quand Andreas, orphelin élevé par Johannes, revient, à la mort de celui-ci, sur l'île où il a grandi, il y retrouve des souvenirs, bons comme mauvais, et des personnages qui ne souhaitent pas forcément son retour.
L'ambiance du roman est assez sombre, pesante, ponctuée par la relation du héros avec sa sœur, semée de multiples rebondissements. Des secrets entourent ce duo, autour duquel gravitent leur tuteur, mais aussi des maîtres de la ferme principale située sur l'île. Le décor de ce roman est un personnage à part entière, la nature y est omniprésente.
Sur fond de nazisme, de haine envers le héros, d'essais médicaux, l'auteur tisse une histoire touchante sur l'enfance, sur les liens familiaux et sur l'espoir.
Le style de l'auteur est simple et efficace, les thématiques abordées sont plutôt lourdes mais l'auteur ne cherche pas à en rajouter. J'ai malgré tout un bémol car les multiples sauts dans le temps rendent la lecture un peu compliquée, plusieurs périodes cohabitant dans le récit et concernant toutes le même personnage et le même lieu.
Sans vouloir divulgâcher le dénouement, je reste sur ma faim car les réponses manquent à la fin du récit, les questions ouvertes par l'histoire au fil des pages ne trouvent pas toutes une solution.
En conclusion, une lecture très agréable, pour un sujet n'apparaissant pas joyeux au départ.
Le point de la page 100.
Andreas revient sur l'île suédoise ou il a grandit, élevé par un certain Johannes, qui l'a receuillis ainsi que sa soeur Minna, après la disparition mystérieuse de leurs parents. A la mort de Johannes, Andreas est de retour sur les lieux, entouré de souvenirs et de voisins qui semblent à la fois curieux et soupçonneux.
C'est un roman d'ambiance, on retrouve le climat de méfiance et de défiance pouvant exister dans un milieu aussi fermé qu'une petite île. L'écriture permet de se plonger dans l'histoire très facilement, et de se sentir dans la position d'Andreas. De plus les nombreux mystères régnant donnent envie de vite tourner les pages pour découvrir les secrets de l'île.
"Avis Explorateurs rentrée littéraire 2019"
Après la disparition de leurs parents, Andreas et Minna sont élevés par leur voisin Johannes.
A la mort de celui-ci, Andreas revient en pèlerinage sur l'île suédoise pour essayer de solder l’imbroglio familial.
J'arrête maintenant de raconter l'histoire, car c'est quelque peu sacrilège ; tout réside dans le " fin mot de l'histoire " qu'on découvre dans les toutes dernières pages (assimilable au " mot de la fin " dans ce cas précis) et dans la divulgation progressive et savamment orchestrée par l'auteur d'éléments, dans un ordre bien déterminé.
C'est une histoire sombre, on plonge dans un univers oppressant, dans une ambiance de suspicion omniprésente. Le récit mêle présent et passé avec en toile de fond les soubresauts de la seconde guerre mondiale. Cela donne un roman subtil, où les drames familiaux s'entrelacent avec le cataclysme de la guerre.
L'ambiance est bien explicite ; on chemine dans un monde glauque à souhait, où l'on se doute que dès qu'on s'enfonce dans un boyau, un événement va se produire, que notre palpitant va s'affoler, que notre adrénaline va atteindre des sommets.
Steve Sem-Sandberg sait mieux que personne distiller l'angoisse page après page. le mystère ne cesse de s'alourdir au fur et à mesure des progrès de l'enquête, laissant deviner de bien sombres secrets. Le lecteur délicieusement au supplice se laisse engluer dans cette atmosphère anxiogène.
Mais sur le rendu purement littéraire cette fois ? J'avoue ne pas avoir eu tout mon compte.
Donc, si l'équation : " scénario = littérature " vous convient, vous aurez tout votre compte. Si, par malheur, comme moi, vous considérez que " scénario = une partie et une partie seulement de l'ensemble complexe et pluri-axial que constitue l'ouvrage d'art du littérateur ", alors il vous restera peut-être un petit goût d'inachevé. N'est pas Umberto Eco qui veut..
Avis de la page 100
Après la disparition de leurs parents, Andreas et Minna sont élevés par leur voisin Johannes.
A la mort de celui-ci, Andreas revient en pèlerinage sur l'île suédoise pour essayer de solder l’imbroglio familial.
Après la lecture d'une centaine de pages, je commence à appréhender un univers sombre et bouleversant. Je suis immergé dans cette histoire ancré dans le passé, notamment celui de la seconde guerre mondiale, où se mêlent mystères, souvenirs lancinants et réminiscences familiales dans une atmosphère oppressante.
Les Explorateurs de la rentrée littéraire 2019
Dans ce roman Steve Sem-Sandberg explore les mythes de l’enfance en ancrant son récit sur une petite île suédoise qui fut dirigée de main de maître par Jan-Heinz Kaufmann agronome et botaniste amateur avant la seconde guerre mondiale. Celui-ci avait fondé sur l’île une colonie où il recueillait des enfants. Il mena des affaires douteuses et de terribles expériences pendant la guerre.
Dans les années 60, les enfants Lehmann, Minna et Andréas, sont confiés à leur voisin Johannes par leurs parents. Ceux-ci disparaitront mystérieusement, peut-être dans le crash d’un avion, nul ne semble savoir. Johannes, un homme bourru et alcoolique prendra soin des deux enfants du mieux qu’il peut. Mais que peut-il contre les rancœurs, la violence et la haine que la guerre a semées sur l’île ?
Quand le narrateur, Andréas, revient sur les lieux de son enfance en 1995 à la mort de Johannes, il se heurte à l’hostilité des insulaires. En faisant l’inventaire des documents laissés par Johannes, il se retrouve confronté à son passé et découvre celui de l’île. Il tente de décrypter ses souvenirs d’enfance mais les frontières entre le réel et l’imaginaire sont devenues floues dans sa mémoire.
Dans le roman de Steve Sem-Sandberg tout est fiction. Pourtant les faits historiques sont tellement documentés et tellement précis qu’ils semblent avoir existé. L’auteur évoque ainsi les ravages de l’occupation nazie et pointe les traumatismes qui en découlent et perdurent.
Au cœur du récit se trouve la relation entre les deux enfants, Minna et Andréas. Dans une quête éperdue de vérité, Minna invente leur histoire à partir de fragments pris ici et là qu’elle tente d’assembler, invente des codes pour parler avec leur mère, laisse courir son imagination d’enfant pour combler l’absence. L’île est un territoire fabuleux pour les deux enfants qui perçoivent dans la nature des sensations visuelles et tactiles, des phénomènes naturels ou peut-être surnaturels. C’est une sorte de lieu magique où les « méchants » les terrorisent, Kaufmann mais aussi le régisseur, l’effrayant Carsten.
L’auteur fait alterner le récit entre passé et présent. La narration est complexe, constituée de deux grands axes, l’un raconte l’île et ses mystères, l’autre est une variation sur l’enfance. L’atmosphère est constamment oppressante, étouffante. La violence couve, prête à surgir à tout moment. C’est le gris qui domine dans cette histoire, le gris de la pluie, de l’austérité, le gris de la tristesse et du malheur. À voir Andréas creuser autant l’obscurité dans les réminiscences du passé, on espère qu’il finira par trouver un peu de lumière. L’écriture un peu rude au départ, à l’image de l’île, devient poétique et envoûtante, comme si la pluie cessait enfin de brouiller les esprits pour laisser s’éloigner un passé ténébreux.
J’ai été captivée par ce roman pourtant très sombre. La focalisation sur l’enfance de Minna et Andréas est extrêmement émouvante et l’auteur évoque les cicatrices du passé avec une sorte de mélancolie désespérée, ce qui rend ce récit bouleversant.
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