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Dans un pays glacé où l'hiver et la neige sont omniprésents on trouve un village qui porte le nom de Terminus . Une bourgade pas tout a fait comme les autres où la loi est celle du plus fort et où les hommes qui sont venus jusque -là ont pour la plupart un passé comme un casier judiciaire bien chargé .Dans ce milieu hostile , le principal lieu de ralliement des bûcherons assoiffés de boisson forte et de sexe est ce bâtiment blanc aux hauts plafonds qu'on nomme aussi le Terminus . A la fois hôtel , bar, restaurant , bar et bordel, cet établissement, où les débordements sont légion mais interdits à l'intérieur des lieux , est dirigé – comme l'épicerie et la garage attenants – par un mystérieux patron que nul ne connait et qui donne ses ordres par téléphone au contremaître , sorte de shérif garant de l'ordre au Terminus . Mais le justice dans ce lieu de perdition est souvent expéditive et il donne bien du boulot à Twigs La Levrette , qui outre son métier de mécano , est souvent chargé d'effacer les traces des cadavres qui ont outrepassé les règles tacites qui régissent les lieux .
A proximité du Terminus vivent le vieux Tom , qui a perdu l'usage de ses jambes et qui gagne sa vie en fabriquant dans ses alambics la gnole qu'ingurgitent les habitués du Terminus , et Nats , un gars costaud endurci par la vie mais avec un coeur gros comme ça , qui gère le transport de la précieuse cargaison produite par Tom . Un conflit larvé l'oppose à son voisin proche , Sean, qui bat copieusement sa femme et ses enfants et qui lui rappelle aussi de mauvais souvenirs ....
Stèphane Jolibert nous dépeint dans ce roman noir un lieu de perdition , où les hommes à qui la vie n'a fait de cadeaux , tentent d'oublier leur passé en s'abrutissant dans l'alcool et la luxure .Un paradis de l'oubli sans foi ni loi où l'amour arrive malgré tout à se faire une petite place .
J'ai retrouvé dans ce roman l'ambiance de Aucun homme ni dieu de William Giraldi. Cette ambiance froide âpre qui nous prend aux tripes et nous tiens en haleine.
Un monde avec ses règles, sa hiérarchie où chaque place n'est jamais définitivement gagnée, où la violence s'invite au quotidien dans la quasi indifférence, où il faut un gardien pour maintenir l'ordre sous la main de maitre d'un inconnu qui gère tout d'une poigne de fer et qui donne ses ordres par téléphone.
Les personnages sauvages, accidentés par la vie, parfois drôles rodent comme des loups qui vivent en meutes et qui en écartent les chiens.
De grands espaces glacés, des bûcherons, des chiens et des loups, des rapports sociaux déterminés par la violence et le pouvoir des poings et de la force sur les autres. C'est le Terminus marqué comme la fin des codes régissant le reste de la société. Ici, tout appartient à un grand patron que nul ne connaît. Ici, les hors-la-loi, les meurtriers ont la possibilité d'échapper à la police à condition de ne rien troubler d'un code établi de longue date. C'est ici que Natsume est venu se venger de l'homme qui l'a torturé. Il soupçonne Sean le nouveau contremaître du grand patron, mais il manque 1% de certitude pour passer à l'action. Dans ce microcosme où la brutalité semble s'ériger en règle sociale, son amitié avec le vieux Tom, son amour pour Sarah, la nièce de ce dernier, et sa tendresse pour Leïla, la jeune prostituée, sont autant de points faibles par lesquels on peut le faire souffrir. Sa vengeance risque de déséquilibrer l'ordre fragile dans lequel il parvient à survivre.
Le roman de Stéphane Jolibert possède la force des meilleurs romans noirs américains, qui campent en quelques mots un paysage, des personnages et les sentiments les plus fiévreux. Par sa puissance, par ses nuances, l'écriture nous plonge dans cet univers de tragédie inexorable. C'est un roman noir atypique, très visuel et sensoriel, à l'atmosphère envoûtante magnifiquement traduite par une narration haletante.
Aux confins du Grand Nord se trouve le Terminus : une bourgade avec quelques maisons, un bar où l'alcool de contre-bande coule à flot agrémenté d'un hôtel de passes. Nats à la charge des filles et du ravitaillement de gnôle auprès du Vieux Tom. Il croise un jour chez lui sa nièce Sarah.
Dans ce Grand Nord où personne ne vient, si ce n'est ceux qui ont des choses à cacher ou à se reprocher, les lois ne sont pas appliquées mais les règles qui régissent cet univers sont plus terribles encore. Les hommes vivent en meute à Terminus, ils suivent la loi du plus fort, celle imposée par le mâle alpha. Pourtant, dans cette noirceur, il y a des moments lumineux et d'une humanité profonde. Tandis que le loup réapparait dans les parages et se trouve une compagne, un couple se forme. Au fond, qui est le loup, l'homme ou l'animal ?
Voilà un roman noir magnifique comme je n'en avais pas lu depuis bien longtemps.
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