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Et de sept ! Ou plutôt de trois…correspondances. Il y eut "Deux enfances : Minou Drouet et moi", des courriers adressés à la poétesse. Puis ce fut "Lettres à Sarah"…Michelle Gellar. Avec "Le cœur immobile", ma septième lecture de l’auteur, Stéphan Sanchez retrouve pour la troisième fois le genre épistolaire à l’intention d’un inconnu.
Ce livre, dédicacé à "Tous les naufragés de l’amour", recèle toute la tendresse que l’on perçoit chez l’auteur au fur et à mesure de la découverte de ses ouvrages. A travers les missives écrites au jour le jour à un inconnu – vraiment ? – l’auteur se raconte ou plutôt raconte ses échecs sentimentaux et surtout s’interroge sur la raison pour laquelle il ne parvient pas à trouver l’amour. Il m’a semblé qu’il s’agissait là d’une quête de soi, le souhait de mettre son âme à nu, de se poser les questions qui attristent mais aussi peuvent permettre de se construire.
Encore de l’autofiction, me direz-vous ? Sans doute, Stéphan Sanchez ne le cache pas et l’assume totalement. Et pourtant, comme le fait remarquer Emmanuel Desiles dans sa superbe préface "…Stéphan a réussi un tour de passe-passe générique qu’il est digne de saluer : ses écrits sont toujours des romans mais leurs contenus sont toujours des confessions." En effet, même si ces lettres relèvent de l’intime, même si l’auteur parle de lui, à la première personne sous son propre prénom, ses propos sont universels. A travers eux, à travers ses questionnements, ses craintes, chacun(e) peut y retrouver les siens. Le ton est juste, l’écriture d’une belle simplicité presqu’enfantine, sans fioriture aucune. Stéphan a la trentaine mais un cœur bloqué à quinze ans, c’est lui qui le dit.
Ce fut une lecture particulière, ininterrompue. Je l’ai perçue comme une confidence. J’aurai pu être l’inconnue à laquelle étaient destinés ces courriers. Mais cet inconnu dont on parle tant, ne serait-ce pas tout simplement l’auteur ?
"Le cœur immobile", un récit particulièrement émouvant.
https://memo-emoi.fr
Les vagues du titre et les poissons qui volent des éditions se conjuguent bien pour donner un récit à la fois transportant, qui bouscule quelque peu, et nous ravit, dans les deux sens du terme, par une écriture très agréablement délicate, celle de l’auteur. L’auteur ? Stéphan Sanchez, que j’apprécie beaucoup puisque j’ai déjà lu avec bonheur trois autres de ses romans.
De quoi s’agit-il ? Un titre mystérieux… une intrigue… un thriller ? OUI, c’est un thriller !
La calanque de Port-Pin, entre Marseille et Cassis. Une jeune femme endormie, Fiona. Son compagnon est auprès d’elle puis disparaît. Complètement. Que lui est-il arrivé ?
Est-il vivant ? La police a enquêté, soupçonnée Fiona, perquisitionné à son domicile. Qu’est devenu Florian ? Fiona croit le voir… est-ce son fantôme ? Une illusion ? Le désir trop prégnant de le retrouver, qu’il ne soit pas mort, noyé ?
Nous allons avec l’auteur aller d’indices en hypothèse, lesquelles sont parfois classiques, ou banales, farfelues, et même délirantes. Fiona devient-elle folle ? Sa meilleure amie et confidente est-elle vraiment une amie ? Florian avait-il une vie parallèle, un passé inavouable ? Le rythme de la narration, des événements s’accélère, se précipite, c'est palpitant !! L’auteur tient très habilement le lecteur en haleine à la fin de presque tous les chapitres ! On ne peut que tourner la page et lire la suite ! Et la clé de l'énigme est à la fois parfaitement dosée au fil du récit et… totalement inattendue ! Belle réussite encore que ce livre ! Pour ma part, le côté très visuel de l’écriture me laisse à penser que ce roman ferait l’objet d’un très bon film !
« Châteaux Noirs » un titre prometteur qui tout de suite m’a donné envie d’ouvrir le livre sans même lire la 4è de couverture parce que j’avais déjà lu et aimé quatre romans de Stéphan Sanchez dont « Deux enfances, Minou Drouet et moi », prix du Roman Gay 2021.
De quoi s’agit-il ?
Des "châteaux Noirs" du titre, nous ne le saurons que plus tard. Alors les personnages d’abord :
- Raza, beau et jeune employé dans une librairie, en proie à un étrange mal être… pourquoi ?
- Clara… une voisine, qui serait seulement en manque d’amitié ?
- Marlène, habituée au luxe et aux beaux objets… Raza est-il un autre objet de luxe entre ses mains ?
- Gilles, le patron de la librairie, bedonnant, suant et convoitant son jeune employé
Et un mot anonyme : « Il y a un an, tu m’as tué ».
De quoi devenir fou pour Raza qui voit qu’on le suit, qu’on le menace… qui est derrière tout cela ? Raza a-t-il vraiment tué, lui qui suite à une chute gravissime a perdu la mémoire de ce passé, il y a juste un an?
J’espère vous avoir intrigué(e)… en tout cas, je vous incite à lire ce thriller écrit de la belle plume de Stéphan Sanchez.
En voici un extrait:
"Je pressentais que la nuit allait être longue. Pour arrêter de cogiter, je pris un livre dans ma bibliothèque. La tranche rouge et épaisse des Mémoires d’outre-tombe, de Chateaubriand attira mon œil. Je me remis dans le lit et choisis une page au hasard. Je raffolais de ce jeu : saisir un volume, l’ouvrir sans réfléchir, pointer le doigt sur un passage et le lire d’une voix forte. C’était ma mère qui m’avait appris à faire ça. Elle disait que le bloc de texte choisi donnait des réponses. Je n’avais pas de question précise, mais j’étais certain que Chateaubriand était disposé à m’aider."
La Nouvelle Amie est le troisième roman de Stéphan Sanchez que j’ai lu. Et ce roman-ci, assez autobiographique tout comme Deux enfance : Minou Drouet et moi (prix du Roman gay 2021), m’a donné encore une fois beaucoup de plaisir à lire, me permettant de retrouver le style fluide et agréable de l’auteur. On sent parfaitement l'authenticité du récit, la véracité des personnages avec l'envie d'aller plus loin dans le livre pour... savoir. Et on saura, après moult interrogations qu'on partage avec le narrateur/auteur. Tout au long du récit, nous sommes guidés par les impressions et les émotions du narrateur qui parlent à notre sensibilité et suscitent toute notre empathie! Par ailleurs, je trouve ce roman très intéressant pour tout ce que l’on y apprend sur la bipolarité. De même, les réflexions sur le danger des réseaux sociaux, notamment à la fin (p. 220 et 221) sont très justes et parfaitement exprimées. J'ajouterais aussi, en tant qu’auteur moi-même fréquentant beaucoup d’auteur.es, que toutes les descriptions et les remarques sur les aspirations des écrivains me paraissent également d’une parfaite justesse. J’ai beaucoup aimé ce livre !
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