Un premier roman et une première place en catégorie "romans étrangers" !
Un premier roman et une première place en catégorie "romans étrangers" !
Cela se passe en Malaisie aujourd'hui.
Elle a 11 ans, aurait dû être adoptée mais...
Heureusement Auyong veille, vieux sage qui observe la jeune fille grandir.
Il est questions d'un pays qui se modernise, d'une population multiculturelle, du choc des générations et d'envie de liberté.
L'écriture est moderne et fluide.
C'est parfois ironique, allant à l'encontre des préjugés souvent et toujours doux.
Un joli et incisif premier roman.
Ah oui, c'est vraiment la somme de toutes leurs folies à ces adorables habitants d'une petite ville de Malaisie.
La vieille Beevi, au caractère bien trempé.
Auyong, le chinois si fidèle en amitié.
Mary Anne, l'orpheline de onze ans recueillie par Beevi.
Et tous les autres.
C'est tragique et cocasse, magique et terre à terre, truculent et triste.
En tous les cas très coloré.
Que des contradictions qui s'emboîtent à la perfection.
On ne s'ennuie pas dans cette joyeuse communauté aussi variée que possible.
C'est vivant, amusant, émouvant.
Très loufoque aussi.
Ils ne sont pas à l'abri des épreuves, loin de là, mais s'en sortent toujours dans la folie et la bonne humeur.
Auyong et Mary Anne se relaient de chapitre en chapitre pour nous ravir de tous les avatars qui composent leur vie.
L'auteure, chinoise qui vit en Malaisie nous emporte dans un vent de folie magique à la rencontre de son pays.
Quand une autrice malaisienne nous raconte le quotidien d’un petit village isolé et inventé pour éviter des représailles ça donne la somme de nos folies.
On est dans un petit village au milieu de la jungle entouré d’eau donc soumis aux inondations. Beevi, une petite mamy qui ne manque pas de caractère, est un peu le coeur du village. Lors d’une inondation, elle apprend que sa soeur est décédée. Une fois à l’hôpital, elle découvre que sa soeur et son mari avait adopté une adolescente Mary Anne. Que faire de cette orpheline qui devait rejoindre le village ? La garder ? La renvoyer à l’orphelinat ? Et si on la garde, qui ? Beevi la récupère ainsi que la maison familiale dont elle fait un b&b.
On suit le quotidien de ce village avec le point de vue de deux personnages qui ne sont pas originaire du celui-ci : Mary Anne et Auyong.
Auyong est un ami proche de Beevi d’origine chinoise. Il est arrivé pour tenir l’usine de conserves de litchis, une façon étonnante de vivre sa retraite. Il est calme, posé et juste heureux de vivre dans un environnement ou il est intégré et n’est plus un anonyme parmi les autres.
Mary Anne a grandit dans un orphelinat catholique et n'a connu que la ville, quel choc quand elle se retrouve au milieu de la cambrousse. Va-t-elle s’acclimater ?
Entre la tendresse des propos d’Auyong et la langue acérée, drôle et incisive de Mary Anne, le quotidien est agréable à suivre. J’aime cette façon de vivre en harmonie entre les communautés du village et les différents bouleversements qui se succèdent. Tout commence avec l’apparition des touristes. Leurs descriptions sont géniales, c’est tout à fait ça. Ensuite, il y a le rapport qu’entretiennent les habitants envers les personnes LGBT.
L’arrivée d’une lady boy thaïlandaise, Miss Boonsidik est un premier pas. On a le contraste entre ceux qui l’accepte comme femme dès le début et d’autres qui l’accepte et l’apprécie mais continue à utiliser le masculin. J’ai trouvé très intelligent la manière dont évolue le regard des habitants. Comment se passe ou non le processus d’acceptation dans un contexte traditionnel où il ne fait pas bon appartenir à la communauté LGBT ? C’est très chouette de mettre en avant le fait que tout n’est pas si fermé qu’il n’y parait, qu’il y a un décalage entre l’individu et l’état. Sur le même principe, un jour débarque un camp de redressement de jeunes LGBT. Que faire quand on est face à la maltraitante d’enfants ? Est ce que leur protection prime sur les a priori lié à leur genre et/ou leur orientation ? Quelles seront les conséquences pour le village si le bien-être d’enfants prévaux ?
Enfin l’avenir du village est un autre fil conducteur de ce roman. La Malaisie est un des pays qui a eu un boom économique parmi les plus rapide créant un gros décalage entre les grandes villes modernes et les petits villages souvent avec des maisons sur pilotis. Que faire du village en cette période charnière de l’évolution du pays ? Faut-il entrer dans le progrès et développer industries et modernité ? Faut-il préserver l’environnement actuel ? Comment faire survivre le village si on refuse les gros changements ? L’écotourisme serait-il une solution ?
J’aime le patchwork créé par l’autrice qui oscille entre tradition, évolution et le choix des valeurs qui prennent le dessus en cas de conflit. Il y a un bel équilibre entre dépaysement et sujets universels, j’ai adoré.
C’est un petit bonbon drôle, truculent, plein de tolérance et de tendresse. On s’y sent bien et c’est un chouette témoin d’une période clé de l’évolution de la Malaisie.
Lubok Sayong est une bourgade malaisienne au nord de KL (Kuala Lumpur pour les intimes... )
La vie de ses habitants est rytmée par les crues périodiques des 3 lacs qui viennent balayer habitations et outils de travail.
Cela ne semble pas effecter plus que ça la population qui se serre les coudes et reconstruit.
Mamie Beevi, femme au caractère bien trempée; son poisson neurasthénique; Auyong, vieil homme, patron de la conserverie de leetchi et Mary Anne, orpheline recueillie par Beevi, sont les personnages principaux du roman.
L'auteur nous relate quelques épisodes de leurs vies, tendres, burlesques et difficiles.
J'ai été séduit par ce roman dans lequel on entre facilement et que j'ai refermé avec regret.
Pas d'intrigue, ni suspense, mais une chronique douce amère d'une petite bourgade malaisienne que la modernité rattrape.
C'est de la Malaisie contemporaine dont il est question dans ce roman. Société multiculturelle (Malais, Tamouls et Chinois), corruption politique, confrontations religieuses (Musulmans, chrétiens, ... ) et uniformisation des villes de province qui perdent progressivement leurs spécificités.
Mais aussi, la confrontation des générations (Mamie Beevi et Auyong doivent accepter la jeunesse émergente)
La très grande force de ce roman est ce doux mélange de tendresse, de poésie et de loufoqueries.
Un moment de lecture unique !
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