Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Imaginez-vous ne rien connaître de la civilisation ni du monde des hommes. Imaginez-vous n’avoir rien connu d’autre dans votre jeune vie que le désert, le soleil, le sable et les cailloux, deux palmiers, un potager minuscule, un puits et des lézards. Et un seul être humain : votre mère. Si vous y arrivez, vous comprendrez pourquoi Ionah ne peut qu’imaginer la pluie, et toutes les autres choses du monde d’avant, que sa mère tente de lui décrire. Parce qu’elle est une rescapée de ce monde détruit par la folie humaine, et qu’elle a trouvé refuge, avec Ionah encore bébé, au fond du désert. Et parce qu’elle sait qu’un jour elle mourra et qu’il se retrouvera seul, elle lui transmet ses souvenirs, lui expliquant tout ce qu’elle peut, des choses du quotidien aux concepts plus abstraits : la guerre, l’envie, la cupidité. Elle sait qu’un jour Ionah devra partir, traverser le désert pour retrouver le monde des hommes, alors, depuis le début, elle le prépare à survivre avec l’essentiel, tout en lui faisant comprendre que ce sont le besoin de possession et de consommation qui ont mené les hommes à leur perte.
Il y a l’expression « forêt vierge », ici il faut la transposer au désert que connaît Ionah, vierge de tout, comme lui-même d’ailleurs. Un désert comme une matrice originelle, l’aube d’un monde nouveau, épuré du non essentiel, où tout a commencé et où tout va peut-être pouvoir recommencer sur des bases pures. Car c’est le destin de chaque enfant de sortir de cette matrice protectrice, de se construire, de trouver son chemin. Ionah devra traverser le désert, dans le silence, la solitude et la peur qui lui font tutoyer la folie. Que trouvera-t-il de l’autre côté ?
Quitter un havre de paix, une zone de confort, un monde connu mais précaire et limité, pour un ailleurs incertain, inconnu mais peut-être heureux et infini de possibilités, tel est le risque à prendre. Ionah ignore si le voyage en vaut la peine, mais il part, pour tenir la promesse faite à sa mère.
« Imaginer la pluie » est une fable poétique, un conte initiatique qui nous ramène aux questionnements essentiels : pourquoi la vie, quel sens lui donner, qu’est-ce que l’humanité, l’enfer, est-ce les autres ? Avec ses personnages attachants, ce texte d’une beauté dépouillée et sans artifices montre combien la pureté des intentions et des sentiments est fragile quand elle est confrontée à l’âpreté du monde « civilisé ». Entre les deux, il faut trouver sa place, son abri, son refuge, en préservant si possible son humanité. C’est cela, « Imaginer la pluie« .
Imaginer la pluie... Imaginer la pluie quand on est un enfant depuis toujours dans le désert, après le cataclysme subséquent aux erreurs des hommes qui avaient alors, depuis longtemps, oublié que seul compte l’essentiel, même st surtout quand il est invisible pour les yeux !
Ionah a longtemps vécu dans le désert, avec sa mère, seuls auprès d’un puits, d’un dattier, de quelques maigres légumes et des lézards qu’ils arrivaient à piéger. Mère n’a pas beaucoup parlé, Ionah a cependant beaucoup appris. Et puis, quand la vie s’est mise à décliner, Mère s’est mise à conter le temps d’avant, à expliquer ce qui ne pouvait s’imaginer, la pluie, un piano, des tours, immeubles et beaucoup de gens qui courent après l’envie, l’argent, des chimères et oublient l’essentiel.
Ionah, plus tard, devenu adulte quittera l’appentis, le dattier, le puits et partira pour une longue traversée du désert. Riche en épreuves, questions, éléments de réponse et même découverte de l’autre. La vie finira-t-elle par lui donner envie de siffler ?
Santiago PAJARES nous livre ici une fable exquise sur le désert intérieur de chacun, dit l’éditeur (Actes Sud, avril 2017). Un Petit Prince revisité, d’une densité de réflexion qui n’a d’égal que l’apparente simplicité minimaliste du style d’écriture de l’auteur. Mais qu’on ne s’y trompe pas, produire une écriture aussi simple, sans fioriture et déversements d’adjectifs, d’adverbes et d’autres artifices littéraires, relève de la prouesse et de la grande maîtrise de son sujet de la part de Santiago PAJARES. Un livre à recommander, à partager sans modération. Un coup de cœur !
C'est un de ceux qui comptent. Ce livre est le symbole du trésor intérieur qui habite nos solitudes. Ionah vit seul avec sa mère dans un désert où elle lui apprend à survivre. Il s'est passé quelque chose de grave pour l'humanité mais ce n'est pas l'objet du récit. L'objet est plus intime. A l'intérieur de Ionah. C'est l'histoire d'un Moi profond qui par assemblage forme l'humanité au sens collectif.
A la mort de sa mère Ionah va partir vers son destin. Agir pour vivre et non plus pour survivre.
FABULEUX!!
Entre le conte et le récit initiatique.
Une langue simple, belle, avec un vocabulaire resserré qui nous permet de réellement sentir l'emprise du désert au fil de la lecture.
Un petit prince des temps modernes et une maman hors normes...
A lire et à partager d'urgence
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...