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Au milieu des années 80, le Brésil s’en revient peu à peu à la démocratie. Pour célébrer cette ère nouvelle dans l’histoire de la nation brésilienne, un richissime industriel, fervent admirateur de Walt Disney, décide de construire un immense parc d’attractions ultra-moderne au fond de l’Amazonie. Une construction réalisée dans le plus grand secret, mais dont les rumeurs sont cependant parvenues aux oreilles de quelques militaires férocement nostalgiques du bon vieux temps et des privilèges de la dictature. Convaincus que le futur Tupilnilândia est un projet communiste, les bons petits soldats intégralistes (càd admirateurs du fascisme) prennent le parc d’assaut le jour où se déroule la répétition générale de la cérémonie d’inauguration. Bilan : quelques morts et 300 otages. Mais les médias n’en parlent pas, donc ça n’existe pas…
30 ans plus tard, un archéologue, fasciné par ce parc mystérieux que personne n’a jamais vu, obtient des subsides pour aller explorer la région, avant que l’endroit ne soit noyé par la construction d’un barrage. Si lui et son équipe s’attendaient à découvrir des attractions en ruine, envahies par la jungle, ils n’imaginaient pas tomber sur une colonie fasciste, composée des descendants des otages des années 80, maintenus dans l’ignorance complète des événements et des progrès du monde extérieur, et dans la croyance qu’ils constituent une enclave de résistants oubliée dans un pays dominé par le communisme. Si l’archéologue et ses collaborateurs ne s’attendaient pas à cette découverte aussi fascinante que surréaliste, ils s’imaginaient encore moins courir un danger mortel face à l’hystérie des dirigeants de ce 1984 brésilien.
J’ai eu du mal à entrer dans ce roman, tant sa première partie foisonne de références à la culture et à la politique brésiliennes, que je suis loin de maîtriser. La suite est plus accessible, avec la construction de Tupinilândia, la prise d’otages puis la découverte de ce monde perdu par l’archéologue. On plonge alors en plein roman d’aventures, j’allais écrire « en plein film d’action », tant l’écriture est cinématographique. Les détails technologiques et autres cascades et courses-poursuites ne m’ont pas passionnée, mais je reconnais que l’auteur a une imagination incroyable et parvient à créer un univers totalement cohérent, entre Walt Disney, Orwell, Indiana Jones et Jurassic Park. Ce que je trouve bien plus intéressant, c’est la critique acerbe de la société et de la politique brésiliennes, passées et présentes, et le développement du thème de la nostalgie du bonheur perdu, d’où découle la volonté de recréer un monde nouveau à l’image de l’ancien, mais nécessairement hermétiquement clos et figé.
Avec humour et des personnages bien campés, l’auteur s’est fait plaisir en écrivant un vrai-faux divertissement, qui nous parle aussi du danger des extrémismes, du racisme, de l’homosexualité, de la mémoire et de la transmission.
Le résumé nous laisse penser que nous allons suivre un archéologue qui se retrouve au fin fond de l'Amazonie dans une ville oubliée, remplie de fascistes qui se croient toujours sous le régime brésilien des années 80.
Et bien, pour commencer, cette partie du roman intervient finalement assez tardivement. Ce roman se découpe en réalité plutôt en trois grandes parties.
La première permet de mettre en contexte plusieurs aspects du roman, que ce soit comment un entrepreneur est arrivé à cette idée de parc d'attractions en pleine Amazonie, mais aussi un contexte politique pour mieux comprendre la situation politique, bien sûr, mais également sociale du pays. Cela peut paraître long à se mettre en place, surtout qu'on a beaucoup de descriptions, parfois même de choses inutiles, mais on comprend en arrivant dans les deuxième et troisième parties du bouquin que cette mise en place contextuelle permet de mieux appréhender, d'autant plus pour cette même troisième partie, le pourquoi du comment, et comment tout a pu en arrivé là.
Et en dehors du roman, cela permet également d'un peu mieux comprendre la situation politique et sociale actuelle du Brésil.
Ensuite, la seconde partie concerne le parc lui-même. On a un vrai aperçu de ce microcosme, et l'importance des descriptions permet d'essayer de visualiser tout cet univers. J'ai plutôt bien aimé cette partie, de m'immerger dans un parc d'attraction à la brésilienne, avec une inspiration non cachée à l'oeuvre de Walt Disney. En parlant de Disney, ce dernier est abordé plusieurs fois, notamment dans la partie précédente, et j'ai trouvé ça intéressant. Je connaissais la majorité des informations données pour les avoir déjà rencontrées dans un documentaire, mais ça reste enrichissant de les voir dans le roman.
Cette seconde partie du roman, finalement, correspond entièrement au début de la quatrième de couverture que l'on a, avec l'action qui commence à s'enclencher.
Enfin, la dernière partie concerne enfin ce que laissait présager le résumé, avec comme protagoniste cet archéologue. J'ai franchement bien aimé, bien qu'avec encore de très nombreuses descriptions, puisqu'on entre dans une société totalement à la Orwell comme annoncé sur la quatrième de couverture. J'ai trouvé intéressant de voir comment on pouvait détourner quelque chose pour en faire une autre totalement différente de l'idée de départ.
Concernant les personnages, sans y être forcément attachée, puisqu'en plus on change selon les parties donc les périodes, j'ai apprécié les suivre et découvrir tout cet univers par leur biais.
Un roman au final, avec lequel j'ai passé un agréable moment. Certes, je dois avouer que les descriptions sont plus que nombreuses, et de ce fait, il ne conviendra pas à tout le monde. Mais j'ai apprécié ce côté parc d'attraction, qui finalement se retrouve abandonné au milieu de la jungle. C'est une esthétique qui personnellement me fascine, de voir retomber entre les mains de la nature quelque chose où la vie a ou devait grouiller.
On a une première partie qui s'avère assez longue, mais qui au final porte son sens dans la suite, et qui m'a permis d'en savoir plus sur la situation politique et sociale controversée du Brésil. Mais on passe à la vitesse supérieure à un moment, pour quelque chose de plus dynamique, avec en effet, des courses-poursuite à la Jurassic Park (mais sans les dinosaures, remplacés par des militaires extrémistes).
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