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Je n'ai pas réussi à rentrer dans ce livre et le style d'écriture ne m'a pas plu.
Il apporte pourtant beaucoup d'informations sur la vie en Bulgarie pendant la guerre froide.
A priori, l'histoire m'intéressait : la Bulgarie des années 1960 à travers une petite fille émigrée depuis en Allemagne. Malheureusement je n'ai pas du tout aimé le style de ce roman autobiographique, je ne me suis pas laissée emporter par l'histoire, je n'ai ressenti aucune sympathie ni aucun attachement pour les personnages.
Je ne m'explique pas pourquoi, c'est juste un constat, et je pense que ce livre peut plaire à d'autres lecteurs.
Un sujet que je connais pas de la Bulgarie très intéressant comme découverte pour moi à lire avec plaisir
La collection Belfond Vintage a mis à l'honneur en ce mois de mai une autrice d'origine bulgare Rumjana Zacharieva. Ce roman écrit en allemand, sa langue d'adoption, est pourtant profondément bulgare, la couverture très vintage, qui correspond finalement très bien à la couverture et à la ligne éditoriale de la collection, est là pour en attester. On trouve très peu d'informations en français sur l'autrice, qui a immigré à Bonn en 1970 à l'âge de vingt ans après son mariage avec un Allemand. Il lui a fallu à peine cinq années pour utiliser l'allemand comme langue d'écriture !
Sept kilos de camomille, c'est quelques pages de l'histoire de Mila, jeune bulgare adolescente, dans la Bulgarie soviétique des années cinquante et soixante, en pleine Guerre Froide. Une jeune fille élevée par sa grand-mère Maminka, l'appartement des parents, professeurs de gym l'un et l'autre, est à peine assez grand pour héberger la fille. L'histoire de Mila est filée par le ramassage de ces sept kilos exactement de camomille, quantité exigée par la coopérative l'encadrement scolaire pour pouvoir être fournie des livres scolaires pour la rentrée prochaine. Le système exigeait en outre, de compléter vingt-deux livres de lecture obligatoire, pratiquer la calligraphie tous les jours et écrire la "liste estivale des mots inconnus" sans l'aide du dictionnaire.La camomille, le symbole portée par cette administration socialiste qui exige à ce que chacune et chacun paie son dû à la société. La cueillette de cette camomille c'est le leitmotiv de Mila, leitmotiv qui est celui qu'on leur assène continuellement, qui devient une obsession, et dont la litanie revient à tempo réguliers, accompagné de son juron aussi étrange que favori "Soixante pour cent, et une boutonnière de fichue !"
Parcourir le récit de Mila sur ce passage de l'enfance à l'adolescence, c'est l'occasion pour elle de revenir sur des pans d'histoire familiale, et de l'identité de ce pays, dont l'une et l'autre sont aussi contrastées. C'est sous ses yeux d'enfant que l'on y lit l'histoire d'une Bulgarie captive d'une autorité sans concession et sans faiblesse, où les enfants y sont redevables de leur quota de besogne. Où les règles sont aussi dénuées de sens que la quantité astronomique de camomille que les élèves bulgares, en fidèles et obéissants apprentis ouvriers, sont tributaires. Maminka, la grand-mère complice, tient une grande part dans ce folklore bulgare, dont les différents épisodes de cette épopée familiale sont témoins.
C'est une jeune fille qui navigue entre plusieurs eaux : l'imagination débordante de l'enfance, passée entre autres chez ces fameux scouts slaves Les Pionniers, l'aspiration à imiter les héros et résistants instaurés par l'imagerie nationale, dont soviétique - Zoïa Kosmodémianskaïa - et combattre les fascistes - nazis - ou Raïna Popguéorguiéva et la maturité qui s'annonce d'une adolescente qui pressent la lourdeur du passé familial, aussi bien paternel et maternelle, et qui a du mal à accepter le schéma socialiste et communiste qu'on lui impose dans sa vie sociale, journalière. Entre le schéma familial de la femme entièrement dévolue au foyer, sous l'emprise totale du pater familial, et l'autre schéma que lui propose sa mère, femme indépendante alors. Une Mila qui ne se sait pas la plus enthousiaste à l'idée d'être présentée comme travailleuse modèle à la rentrée des classes.
On se régale à la lecture de ses souvenirs d'enfant, confits entre l'odeur des crêpes chaudes de sa Maminka, davantage mère pour elle que la sienne propre, et les appels froids impersonnels du haut-parleur de la place du village qui annone régulièrement les dernières nouvelles de la coopérative, de la guerre froide. Parce que Mila est de cette génération qui vient juste après celle qui a particulièrement souffert à travers deux guerres, une souffrance dont elle est dépositaire, transposée à travers les histoires extraordinaires, que ses oreilles et yeux d'enfant filtrent, des aïeux. Le personnage de Maminka est la clef du récit, le symbole d'un pays, de la résistance de ses femmes, soumises à une multitude d'autorités, le père, le mari, le pays, parmi celles qui ont contribué à tenir le pays, comme leur famille, à bout de bras à côté des époux imbibés d'alcool au bistrot passant leur temps à "tamiser la politique" : le refuge ultime pour Mila, la chaleur et la tendresse maternelle alors que la mère est lointaine et distante, toujours au second plan du récit. Une grand-mère qui a la carrure d'une héroïne de conte, un peu mythique, qui sait tenir tête à l'époux qui la bat, la trame du panier.
Merci aux Éditions Belfond de nous donner cet accès liminaire à Rumjana Zacharieva, et ce récit à dimension autobiographique, qui contribue à apporter une autre vision du peuple, des familles, dont le régime les a davantage privés que pourvus, et surtout de la femme, socle du pays. Un texte d'une jeune fille qui se découvre peu à peu adulte, avec un corps qui le lui fait savoir (...)
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