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Anna a deux frères, Tommy artiste raté et Terzo, qui a une situation plutôt aisée. Tommy est celui qui est le plus proche de leur mère dont la santé décline. La vie d’Anna devient rythmée par les appels de Tommy qui lui annonce accident de la vie ou rechute de la santé de leur mère. Ce sont les allers-retours à l'hôpital qui s'enchaînent, les concertations entre frères et sœur pour prendre les décisions concernant les traitements de leur mère allant jusqu’à l’acharnement face à ce corps qui se dégrade.
Anna fait également face à des changements dans son corps. Certaines parties disparaissent. Ce qui est constaté par sa compagne Meg mais que personne d’autre ne remarque vraiment.
L’auteur nous captive par son histoire, nous liant à Anna dans sa détresse en tant que fille, en tant que mère, en tant que femme dont le corps disparait et dont le monde est bouleversé. Elle s’échappe grâce à son téléphone sur les réseaux sociaux. L’occasion pour l’auteur de nous présenter un monde dans lequel le système écologique s’écroule entre les chaleurs records partout dans le monde et les catastrophes naturelles.
Plusieurs sujets difficiles sont abordés: l'accompagnement en fin de vie du point de vue des enfants, le deuil dans une famille, la démence de proches à travers la maladie, la communication et l’impuissance parfois d’Anne en tant que parent mais également, discrètement la dégradation de notre environnement.
Avec ce roman, l’auteur réussit de manière très impressionnante à créer et entretenir une atmosphère mystérieuse, intrigante dans laquelle il installe le lecteur. On avance de manière incertaine, captivante et pas si paisible qu’on pourrait le croire.
Je sors de cette lecture impressionnée par la merveilleuse plume de Richard Flanagan.
C’est un livre très riche que Richard Flanagan mène majestueusement, maîtrisant une ambiance envoutante, maintenant l’équilibre entre réalité, illusions et rêves.
Il fera désormais partie, pour moi, des écrivains qui réussissent à sublimer le banal, à nous entraîner dans les histoires d’épreuves de la vie en y ajoutant de la magie.
Quel puissant et profond roman
D’autant plus prégnant qu’il est inspiré de la vie du père de l’auteur.
Dorrigo Evans est un jeune chirurgien australien amené à soigner et commander les prisonniers faits par les japonais.
C’est en pleine guerre du Pacifique et les prisonniers doivent construite une ligne de chemine de fer en pleine jungle pour relier le Siam et la Birmanie.
Or ils sont tous blessés, malades, affamés. Outre la mousson, ils doivent subir les épidémies, la vermine, la faim, la crasse, les châtiments……. et travailler jusqu’à ce que bien souvent mort s’en suive.
Les pages relatant ces événements sont sublimes et se dévorent, nous laissant dans un écœurement profond.
Et puis il y a Amy, l’amour passionné de Dorrigo. « Amie, amante, amour », ces trois mots qui l’aident à surmonter tout cela.
Le livre raconte en détail ces pages atroces de l’Histoire, et fait revivre quelques uns des hommes impliqués, tant du côté des Australiens que des Japonais, avant, pendant et après la guerre.
Abomination de toutes les guerres !
Après la guerre, Dorrigo est devenu un chirurgien célèbre, reconnu, admiré.
Marié, il collectionne pourtant les aventures bien que n’oubliant jamais Amy, son amour impossible.
Mais c’est surtout l’histoire d’un homme profondément seul, qui ne comprend pas sa vie.
Un destin brisé par l’amour et par la guerre.
Merci à Olivier Auroy de m’avoir conseillé ce livre fort à côté duquel il est vraiment très dommage de passer.
Une claque ! Une fresque époustouflante écrite dans une langue remarquable. Il y a d’abord le récit poignant de ces prisonniers australiens, forçats pliant sous le joug de l’envahisseur japonais. Extrait numéro 1 :
« Il essayaient de tenir grâce à leur causticité australienne, leurs jurons australiens, leurs souvenirs australiens et leur camaraderie australienne. Mais soudain cette Australie mythique ne suffisait plus face aux poux, à la faim et au béribéri, face aux vols, aux corrections et à toujours plus d’exploitation. L’Australie rétrécissait, se ratatinait, un gain de riz paraissait désormais beaucoup plus gros qu’un continent et les seules choses qui grandissaient quotidiennement étaient leurs chapeaux cabossés, déformés, désormais aussi imposants que des sombréros sur leurs visage émacié et leurs yeux sombres au regard vide, des yeux qui ressemblaient déjà à des orbites noirâtres attendant les vers ».
Le personnage central, Dorrigo Evans, emporte tout sur son passage, au fil des pages. Héros de guerre, chirurgien, « saint sans croire en Dieu » comme le médecin de la Peste de Camus, terriblement solitaire, mari imparfait, père absent, être en suspens que les hommes qui le croisent n’oublieront jamais… comme le lecteur. Extrait numéro 2 :
« Dorrigo Evans détestait la vertu, détestait l’admiration qu’inspirait la vertu, détestaient ceux qui le prétendaient ou se prétendaient vertueux. Et avec l’âge, plus on l’accusait d’être vertueux, plus il détestait cela. Il ne croyait pas en la vertu. Elle n’était que vanité déguisée, guettant les compliments. Il en avait assez de la noblesse et de la générosité, et c’était dans ses travers qu’il trouvait Lynette Maison la plus admirablement humaine ; c’était dans ses bras infidèles qu’il puisait sa foi en cette étrange vérité selon laquelle tout n’est qu’impermanence ».
Autre réussite, le récit de la guerre du côté des bourreaux. Clint Eastwood dans ses films, Jérôme Ferrari dans son livre sur l’Algérie avaient déjà exploré cette voie. Il n’empêche, l’auteur réussit à nous faire aimer les auteurs de la torture et du néant, parce qu’ils sont aussi des hommes, parce qu’ils ont été dressés, dès leur plus jeune âge, à l’amour inconsidéré de leur patrie, au mépris total de la mort, un accident de la vie.
Richard Flanagan, dix ans durant, a construit un monument de la littérature contemporaine, d’une puissance inégalée qui justifie pleinement les nombreux prix qu’il a reçu. C’est un de ces chefs d’œuvres qui vous suit toute votre existence, qui ne s’oublie pas, pour la justesse de ses réflexions, la beauté et la singularité de es personnages, la force de ses descriptions et le caractère universel de son propos.
Alors qu'il est un tout jeune officier médecin, Dorrigo Evans se voit contraint en 1941 de partir pour l'Orient avec son bataillon et rapidement il est entraîné dans un camp de travail japonais. Là-bas il subira et vivra l'horreur des prisonniers, le manque de nourriture, le manque de soins qu'il peut apporter aux autres, la maltraitance des gardes et malgré tout cela il doit prendre part à ce projet fou des japonais d'un chemin de fer rapidement appelé "La voie ferrée de la Mort". Et cinquante ans plus tard il se remémore tout cela...
Difficile de parler de ce roman, autant j'ai trouvé le sujet très intéressant avec une part d'Histoire que je ne connaissais pas mais alors autant j'ai mis un peu de temps à le lire en entier. Je pense qu'il faut être pris dedans immédiatement pour l'apprécier à sa juste valeur, ce qui n'a pas été mon cas.
Dorrigo Evans nous emmène dans l'enfer qu'a été ce camps de prisonnier confrontant le lecteur à toutes les horreurs liées. Tout est parfaitement décrit, on aurait presque l'impression de voir ces pluies diluviennes dans la fôret de bambous qui nous est si bien décrite ou encore cet hôpital de fortune débordant de blessés qui attendent d'être soignés.
La richesse des descriptions est une des forces de ce roman, tout comme les multiples personnages rencontrés qui à leur tour raconteront une part de leur histoire. Ainsi on rencontre aussi bien Amy, avec qui Dorrigo aura une aventure, que certains de ses bourreaux ou de ses camarades de misère. Ils apporteront une complémentarité dans le récit, un autre point de vue également et enrichiront l'histoire.
La route étroite vers le Nord lointain est un roman riche et complet. L'histoire nous emmène dans le récit de Dorrigo avec force et avec cette part d'Histoire très méconnue de la Seconde Guerre Mondiale. Mais comme dit plus haut, il faut vraiment adhérer dès le début pour l'apprécier totalement, pour ma part cela n'a pas pris et je l'ai trouvé parfois même très long. Ce livre reste néanmoins une jolie découverte.
Lu dans le cadre du Prix Relais je pense qu'honnêtement je ne l'aurais pas choisit dans une librairie, le titre bien qu'accrocheur et cette couverture m'auraient fait penser à un tout autre genre de lecture mais le résumé ne m'aurait pas intrigué plus que ça.
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