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L'Algérie étant un pays pourri jusqu'à la moelle, qui préfère accuser les autres de ses éternels malheurs plutôt que d'assumer son incompétence et sa pourriture étatique, j'étais confiante de lire ce livre. Je me suis dit : « tiens, enfin quelqu'un qui va faire bouger ce pays dans le bon sens. » Je me suis sans doute emballée pour rien. Effectivement, si Rachid Nekkaz peut être un bon début pour l'Algérie, il est pour moi pas l'homme le plus logique qui soit, ni l'homme le plus ordonné. Bien qu'il possède des idées à encourager, comme la révision des accords d'Evian qui ne sont plus adaptés à rien ! (Accessoirement la France aurait sa politique de redistribution sociale à revoir car tout n'est pas dû aux accords d'Evian.)
Pour commencer par le positif, il critique et se bat à juste titre contre un régime algérien pourri, corrompu, stupide, fainéant et dont le premier souci est le pouvoir et l'argent, et non le bien d'une nation et de ses habitants. Il critique également et à juste titre la politique de prostitution française avec l'Algérie, notamment pour le gaz. Tout comme la corruption de certains élus français, - cela dit soyons honnêtes nous n'avons pas attendu ce monsieur pour le savoir.
Cependant, comme à chaque médaille il existe un revers, il y a aussi du négatif dans les idées de Rachid Nekkaz. Notamment quand il critique la France avec le soi-disant raciste étatique français contre les musulmans – or s'il existe un racisme étatique actuellement, c'est bien et seulement contre le blanc qu'il est dirigé comme l'indique la discrimination positive –, mais il est vrai que la générosité sociale n'encourage pas l'assimilation comme l'a souligné Paul Collier dans Exodus (erreur française).
Plus largement, sa position sur le voile et ses autres dérivés où le bout de tissu s'allonge... n'est pas sans poser problème également dans son projet démocratique. Il n'y voit là qu'un innocent bout de tissus, alors qu'il est évident que si les islamistes se battent pour cela, c'est bien parce que ça sert leur idéologie. Au-delà de ça, l'idée de l'endoctrinement ou de la menace que les femmes subissent ne semble pas vraiment lui effleurer l'esprit.
Et c'est notamment sur ce dernier point, que déjà on se rend très vite compte, que ce gars a déjà un problème de logique. Puisqu'en effet on ne lutte pas pour la démocratie, la liberté, l'égalité ou encore la laïcité, en soutenant l'islamisme via le paiement des amendes des choses voilées ou burkanées (oui je viens d'inventer le mot), ou encore en occultant le véritable problème derrière ces tenues pas si innocentes. Les islamistes veulent la liberté, toutes les libertés, pour les tuer. Alors dire que l'on lutte pour la démocratie et contre la dictature, en soutenant les pratiques salafistes c'est antinomique. Ça ne va pas ensemble et ne peut pas aller ensemble. Il va falloir choisir, et sortir des discours des droits de l'homme détournés par les islamistes pour reconsidérer la question dans son programme.
Mais comme dit plus haut, la logique n'est pas le seul point qui pêche. En effet, Rachid Nekkaz me semble être l'homme de tous les combats et d'aucun programme clairement défini. J'ai en effet vraiment eu cette impression qu'il prend toutes les causes pour faire parler de lui. Allant de la libération d'otage au gaz de schiste, en passant par Hong Kong. Alors certes quand on lit le livre, on voit qu'il s'inspire d'un évènement, essaye de comprendre un phénomène, mais ce côté dispersé ne me le rend pas très fiable en politique à mes yeux. Après c'est une impression.
Cependant si cet homme me paraît peu fiable et sans logique, il faut néanmoins admettre que son parcours est intéressant. Ayant vécu en France en banlieue dans une famille modeste, mais pas si pauvre que ça car en Algérie la maison s'agrandit très vite (et pour ça il faut de l'argent), Rachid Nekkaz fait une promesse à son père alors mourant de faire quelque chose pour l'Algérie. Chose promise, chose due, Rachid Nekkaz va commencer à faire parler de lui en France puis en Algérie. Par des marches, des rassemblements ou via les réseaux sociaux, Rachid Nekkaz devient une personne suivie et apprécié des algériens, mais en conséquence la personne à abattre pour le gouvernement algérien qui se plaît dans la fange et l'immobilisme. Intimidation, arrestation, problème administratif, surveillance, prison, rien ne sera épargné à cet homme.
Cela étant et même si beaucoup de ses prises de positions ou idées sont louables, d'autres sont par contre un peu foireuses et montrent un côté corrompu de l'homme qui accentue chez moi ce côté peu fiable. Bien sûr quand il propose la nomination de son cousin pour détourner le droit algérien qui l'empêche de se présenter aux élections, cela se comprend. Mais, s'il est capable de ça pour détourner le droit algérien quand bien même pour la bonne cause, on peut craindre qu'il trouve d'autres parades pour détourner le droit si jamais il devient président. Certes il se présente en candidat luttant contre la corruption, mais il n'empêche que l'après reste malgré tout une inconnue. Et on pourrait craindre que le pouvoir lui monte à la tête.
Bref. C'est un homme intéressant à suivre. L'homme qu'il faut pour commencer à mettre l'Algérie sur pied et sortir ce pays de cette corruption qui immobilise ce pays. Mais il y a des idées à améliorer. Notons aussi, qu'il est intéressant pour changer les rapports entre la France et l'Algérie. Bien que la France doit aussi s'affirmer face à ce pays agaçant. En résumé, c'est un livre intéressant à lire mais il ne faut pas hésiter à écouter d'autres sons de cloches ou à voir ses défauts.
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