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Passer une soirée dans un joli appartement à faire (théoriquement) la fête, jusque-là rien d'anormal. Mais se réveiller le lendemain avec une déco fraîchement sanglante composée de quelques morceaux de cadavres là, on peut dire qu'il y a un problème. Un gros problème même ! Face à cette situation Antoine, trentenaire et écrivain pour dames en mal d'érotisme, tente de comprendre ce qui s'est passé, jusqu'à ce que la rue impose la terrible vérité : les zombies existent bels et bien ! Reclus dans l'appartement tel un Robinson, Antoine tente de s'organiser, mais surtout de ne pas succomber à la folie... Vous n'aimez pas l'hémoglobine ? Ca tombe bien, car il n'en est pas ou peu question dans ce livre. Ici, tout se joue sur l'aspect psychologique, la perte des repères, la solitude ou bien notre rapport au monde. Pit Agarmen offre ainsi une satire pleine d'humanité où les zombies ne sont que le reflet d'une civilisation en perdition. Amen !
Alors qu'une mystérieuse épidémie ravage le globe, Antoine se réveille le lendemain en rescapé miraculeux. Enfermé dans l'appartement d'une amie chez qui il passait la soirée, celui-ci ne comprend pas tout de suite le danger qui le guette. C'est en se penchant du balcon parisien qu'Antoine prend conscience du mal qui s'est emparé des hommes. Les morts-vivants ont pris possession des rues, traquant les derniers humains. La survie revêt alors bien des aspects pour notre anti-héros.
Roman psychologique avant tout, La nuit a dévoré le monde est une surprise. Une belle surprise ! Tandis que j'attendais un roman noir, voir d'épouvante, j'ai été étonnée par le parti-pris. Utilisant la littérature de genre comme fond en l'associant à une forme plus classique, l'auteur réussit avec habileté à imposer cette niche littéraire spécifique. Malin !
Alors qu'on suit l'évolution quotidienne d'Antoine débutant avec la promiscuité des zombies, la disparition successive de l'électricité, de l'eau et des habitants des quartiers alentours, l'auteur s'attarde surtout sur les pérégrinations intérieures du rescapé. Suivant son évolution psychologique, on s'aperçoit rapidement que cette catastrophe est vécue comme une "seconde chance" pour notre anti-héros. Ainsi, du haut de sa prison, Antoine s'interroge sur ce monde et du rôle de l'espèce humaine, sur sa solitude qui l'a peut-être préparé à surmonter cela et du regard des autres qui vous font sentir vivants. Mais une question demeure, Antoine est-il réellement seul ?
Ecrit sous forme de journal, j'ai totalement été captivée par l'histoire, mais aussi par l'écriture à la fois simple et littéraire. Merci à Pit Agarmen, alias Martin Page, de briser les castes littéraires et démontrer ainsi, qu'un genre peut profiter à un autre !
http://bookncook.over-blog.com/2019/07/la-nuit-a-devore-le-monde-pit-agarmen.html
Voir un film puis lire le roman qui l’a inspiré ensuite, est bien la meilleure démarche. Cela se confirme une fois de plus avec La nuit a dévoré le monde, film dit « de genre », découvert lors du Festival International du Premier Film d’Annonay, en février 2018. Le roman de Pit Agarmen, en fait Martin Page, m’étant tombé sous la main, j’ai replongé dans le monde des zombies, en littérature cette fois.
Si l’histoire colle à peu près dans le film, surtout dans la première partie, le livre confirme une fois de plus sa supériorité dans les descriptions et surtout dans la psychologie du personnage principal, presque unique, si on met les zombies de côté.
Ici, nous ne sommes pas dans Walking dead et son délire bien étatsunien. Antoine Verney, écrivain, auteur de vingt-quatre livres lui permettant de gagner à peu près sa vie, découvre, au petit matin, après une fête très arrosée, un monde complètement fou : « Un nouveau monde commence. Une nouvelle Amérique est née, et nous en sommes les Indiens. »
C’est passionnant de suivre l’évolution psychologique d’Antoine aux prises avec ces zombies et surtout ce qu’il essaie d’entreprendre : « Meubler mon intérieur, décorer, bricoler, me permet de stabiliser mon esprit. Certaines heures, il me semble que j’ai réussi à me réinscrire dans une normalité. »
Beaucoup de questions se posent dans une situation extrême comme celle-ci et c’est tout le mérite d’un livre comme celui-ci. Pourquoi le cantonner dans un genre ? C’est une réflexion sur notre humanité, sur ce que nous faisons subir à notre planète : « C’est la fin du monde, ou plutôt du monde tel que nous le connaissions, tel que nous l’avions domestiqué et vaincu. »
Martin Page (Pit Agarmen) s’insurge contre les frontières que l’on érige dans le monde littéraire et il prouve, avec La nuit a dévoré le monde, combien il a raison. Finalement, comme il le constate, les zombies nous forcent à être meilleurs. Puissions-nous nous en passer pour changer ?
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Yeah, un livre sur l'Apocalypse zombie dévastant le genre humain ! Depuis que j'ai découvert la série BD Walking Dead de Robert Kirkman ( et accessoirement la version télé qui est en tirée ), je me suis attachée à ses créatures moches et crétines. Mais là, ça ne part pas du tout dans la direction attendue et c'est ça qui est bon : pas de grosses bastons pour défoncer des meutes de zombies dégingandés dans le seul but de ne pas se faire réduite en charpie, pas d'humains survivants plus dangereux que les susdites créatures. Ok y a bien quelques scènes truculentes d'explosion de crânes zombiesques en mode ball-trap du haut d'un immeuble, mais c'est bien tout.
On a là un roman étonnamment contemplatif et introspectif sur les pas d'un rare survivant ( le seul ? ) . Et oui, le survivant en question n'est pas un gros bourrin qui n'a que ses muscles pour faire face. Dans la vie d'avant, c'était un loser, un écrivain limite miséreux qui vivotait à coup de romans à l'eau de rose lus par des mémés aux cheveux bleus, trop sensible pour ne pas rester amoureux de celle qui l'a quitté il y a des années, trop sentimental pour refaire sa vie. Alors il l'a saisi, sa putain de chance de sa vie : être un winner dans un nouveau monde, tant pis s'il est tout seul !
Par le prisme de cet anti-héros qui se révèle, l'auteur nous livre une réflexion très juste sur notre époque, il en fait même une satire très pertinente. En quoi ce monde sans homme serait-il moins bien que la société si détestable ? Plus besoin de travailler, de se fader des gens qui vous dégoutent et vous oppriment, plus de pollution, plus de plein de choses pénibles.
Ce n'est pas un hasard si c'est la culture, les livres, la réflexion intellectuelle qui sauvent le héros, lui permettent de conserver son humanité et l'empêche de sombrer dans la folie, bref tout ce qui aujourd'hui semble ployer sous les coups des facebook et autres réseaux sociaux débilitants.
« Je peux flinguer les ombres de la jeunesse dépensière et égoïste, la bourgeoisie branchée, faussement préoccupée des pauvres, prédatrice et qui parle fort », nous dit le héros lorsqu'il cible très précisément des zombies à éclater en fonction de ce qu'il devine qu'ils étaient. Tout est dit.
Un roman original, souvent drôle et intelligent, et quel beau titre !
« Ce fut un été humide et rigoureux, se rappelle Mary Shelley en 1831, et la pluie incessante nous confinait des jours entiers à l’intérieur de la maison ». Là, elle va écrire «Frankenstein ou le Prométhée moderne».
Lendemain de cuite difficile. Sacrée gueule de bois.
Antoine Verney est un écrivain de romans à l’eau de rose, romans de gare, genre collection Arlequin.
Il a écrit : «Rougir de plaisir», «L’Amour commotion», «Il n’y aura plus d’hiver dans les saisons de ma passion» ou bien «La théorie des amoureux solubles».
Après une soirée trop arrosée et huit heures de sommeil plus tard, notre héros se réveille.
Des zombies ont pris le contrôle de la planète. C’est une pandémie mondiale. Ils sont des millions, des dizaines de millions.
Ils sont la foule. Infinie et sans âme.
«Leur nombre est leur intelligence."
Il n’y a plus de gouvernements, plus de police, plus d’armée.
Les dernières poches de résistance sont tombées.
Plus de télé, plus de tous ces appareils électroniques qui nous rendent esclaves, plus de disques durs…
Restent les livres…
Et des zombies.
«Dents immondes, une langue grise qui s’agite, des lèvres retournées…corps à moitié dénudés, doigts tendus.»
Ils sont là pour signifier notre mortalité, «la mort dans notre vie, et la vie dans la mort.»
Antoine Verney serait (j’ai bien écrit «serait») le seul survivant.
Constat : «J’étais heureux et je ne le savais pas.»
Le lecteur tourne, tourne les pages avec une seule idée en tête : comment va t-il s’en sortir ?
Notre héros, car il s’agit bien d’un héros, occupe son temps : faire le ménage, lire (Dostoïevski, Stendhal, Jane Austen), écrire, se ravitailler en nourriture, cultiver un jardin, récolter l’eau de pluie, entretenir des plantes vertes, souligner le nom du saint sur un calendrier des pompiers et tuer un zombie de temps en temps.
En pleine tête, seul moyen de les achever.
Parfois les zombies disparaissent et…ils nous manquent…
Puis l’habitude des zombies : l’habitude abrutit.
Enfin, ces zombies adorent écouter notre héros lire à haute voix (de loin, distance de sécurité oblige) ses romans sentimentaux qui parlent de jeunes infirmières amoureuses de vieux chirurgiens ou de femmes battues qui se vengent…
Il a (enfin) trouvé son public.
«Si je ne suis pas désiré, je ne suis plus rien.»
Bien sûr les êtres aimés lui manquent.
Les autres…aussi !
Plus tard, c’est la rencontre avec un autre survivant : une femme.
L’unique femme ?
«Ses cheveux bougent quand elle marche…»
Ah, l’amour, toujours l’amour…
Roman de série B. Littérature populaire. Que sais-je ?
«Et j’étais libre, car personne ne se soucie de littérature populaire. Elle n’est pas surveillée.» nous dit le héros ou bien est-ce l’auteur ?
Bon, j’avoue (pourquoi devrais-je avoir honte de lire des histoires de zombies ?), j’ai aimé lire ce livre. Je l’ai lu avec un plaisir non dissimulé que je vous exhibe ici-même.
Je me suis beaucoup amusé.
Et ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler la fin.
Avertissement à la population : les zombies sont des morts-vivants partiellement décomposés, dépourvus de langage, de raison et souvent de conscience, qui survivent en se nourrissant de la chair humaine des vivants.
Aurions-nous besoin d’ennemis pour (sur)vivre ?
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