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"Dans les murmures de la forêt ravie" est un roman qui nous plonge au coeur d'un univers empreint de mystères et de poésie. Philippe Alauzet, nous invite à explorer les méandres de l'âme humaine à travers l'histoire d'Agnès, une jeune femme éprise de liberté, évoluant dans un monde de silence et de secrets.
Le roman débute avec l'égorgement de brebis appartenant à Jean, le père d'Agnès, qui vit reclus dans sa ferme depuis la disparition de sa femme. Les bergers soupçonnent l'existence d'un loup responsable de ces attaques et souhaitent l'abattre. Cependant, Jean préfère résoudre ce problème seul, sans l'aide des autres. Cette décision marque le début d'une quête intense et profonde.
L'auteur peint des paysages de nature brute et sauvage, nous transportant au coeur d'une forêt mystérieuse. Cette forêt devient un personnage à part entière, source de mystères et d'émotions. Elle représente l'enfermement, une prison qui accable les personnages principaux, les maintenant captifs de leurs propres souvenirs et de leurs blessures passées.
Au fur et à mesure que Jean se rapproche de la bête, les frontières entre le réel et l'imaginaire s'estompent. Les souvenirs ressurgissent, venant hanter Jean et ébranler ses certitudes. La traque du loup devient ainsi une quête intérieure, une lutte pour la libération de soi.
La plume de Philippe Alauzet est poétique et puissante, proche de la terre et des humeurs de l'esprit mais malgré toutes les qualités de ce roman, il ne m'a pas captivée. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et l'intrigue n'a pas su me tenir en haleine.
"Dans les murmures de la forêt ravie" sera donc rapidement oublié. Cependant, n'hésitez pas à le découvrir et à vous faire votre propre avis.
C’est avec tristesse et colère que Baron assiste à l’enlèvement des cadavres de ses brebis, attaquée par le loup. Perte financière mais aussi affective, pour cet homme qui vit seul avec sa fille. Des années plus tôt, sa femme a disparu sans laisser de trace.
C’est la rage au ventre qu’il part, fusil à l’épaule sur les traces du prédateur. S’il s’y perd rapidement, y trouvera t-il ce qu’il y cherche ?
C’est un texte très lyrique, qui surfe sur la frontière avec le rêve, dans des zones floues difficiles à identifier. Hallucinations ou rêve éveillé, où est la vérité et est-elle vraiment l’objet de la quête ?
Le récit est très sombre, peuplé de personnages taiseux, portant au plus profond d’eux-même les blessures qui ont jalonné leur vie. L’ambiguïté est une constante tout au long du roman, depuis la première scène jusque dans les scènes au coeur de la forêt;
On peut saluer la qualité de l’écriture, l’art de la description des paysages dont la forêt qui est presque un personnage elle-même, pour ce premier roman qui évoque l’univers littéraire de Franck Bouysse.
112 pages Rouergue 4 janvier 2023
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2023/02/dans-les-murmures-de-la-foret-ravie-de.html
Agnès n’a jamais quitté la ferme de Jean, son père. Après que sa mère a disparu, alors qu’elle était adolescente, elle a peu à peu pris sa place. Elle a enfoui sa colère en elle depuis la disparition de sa mère et n'a jamais vraiment retrouvé le sommeil, hantée par son fantôme. Elle reste enfermée dans un silence que lui a imposé son père depuis l'enfance.
Et si elle rejette les avances des hommes, elle veut bien des caresses de Pàl, l’ouvrier qui travaille chez eux, un étranger qui n’a que des terres brûlées derrière lui. Mais de la forêt vient une bête qu’on croyait disparue, qui décime les troupeaux de brebis, les bergers accusent le loup mais Jean n’est pas de ces hommes qui se résignent. Il prend un fusil et suivi de son chien, Pentecôte, passe l’orée du bois, les limites du monde.
Une description saisissante d'Agnès, de son père, de Pal ouvrier agricole, tous enfermés dans leur solitude "des journées pour rien, sans tendresse, sans douceur, enchaîné aux brebis, la tête pleine de leur vacarme. Une journée en tout pareille aux autres." Une forêt qui est un personnage à part entière et une ambiance noire qui n'est pas sans rappeler celles de certains romans de Franck Bouysse. Une écriture remarquable, très travaillée qui parfois prend hélas le pas sur cette histoire infiniment triste.
Une fin très puissante et un chien Pentecôte plus humain que certains humains. Un auteur à suivre.
Embarquement immédiat dans le récit : un coup dur arrivé à un éleveur, un loup a égorgé plusieurs de ses brebis.
Les éleveurs du village sont présents et le soutiennent sauf Jean qui se désolidarise vite des autres. Un solitaire, un taiseux. Il perçoit parfaitement le jugement que les autres portent sur lui :
« Jean, à leurs yeux, c’est la caricature du paysan tel que l’imaginent ceux de la ville : un péquenaud taiseux, fruste, méchant, arriéré, arc-bouté sur sa bêtise. »
Huit clos rural avec 5 personnages essentiels : Le père, Jean - sa fille, Agnès - l’ouvrier agricole, Pàl - Pentecôte, le chien de Jean, toujours fidèle, toujours avec lui - et puis la forêt. Impénétrable, sans horizon. On ne voit pas, c’est sombre (à l’image de Jean et Agnès), tout est caché dans les branches, les fourrés, la terre, mais pourtant, c’est plein de vie.
Le père et la fille ne parlent pas, n’échangent pas, chacun dans sa solitude, dans sa souffrance. On comprend vite que la disparition de la mère d’Agnès a été un traumatisme et un questionnement sans fin de la part de sa fille.
Excellente progression dramatique, belle écriture, très visuelle, des phrases courtes aux mots précis qui rythment bien l’action, les sentiments. En lisant, je voyais très précisément, les personnages, les attitudes, les actions.
Une écriture de scénariste :
« Lorsque Jean rentre, il est noué de la nuque aux genoux. Il jette sur sa patère sa parka boueuse, enlève ses chaussures crottées, se passe le visage et le haut du corps à l’eau froide de l’évier. (…) il s’ébroue sans desserrer les dents, s’essuie vaguement, passe un tricot. Puis il se laisse tomber dans un fauteuil et relit le journal de la veille ou de l’avant-veille que le facteur glisse dans la boîte au bout du chemin. »
J’ai beaucoup aimé les métaphores entre les personnages et la forêt, entre Jean et le loup où le ton devient poétique, tendre et pourtant toujours gris.
Un superbe roman court, dense et puissant. Longtemps après avoir refermé le livre, les personnages continuaient d’évoluer dans ma tête…
Un seul bémol : ce qui m’a semblé être une incohérence à la fin par rapport au sort de Jean (dans les pages 104 – 105 et la page 109).
Amis lecteurs, vous me direz ou m’expliquerez en quoi je me suis trompée … ou pas. :-)
Merci à la Fondation orange et aux Éditions Rouergue Noir de m’avoir permis de découvrir cet excellent bouquin.
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