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L'histoire de deux soeurs très jeunes au moyen-âge.
J'adore cette époque. On ripaille, on écoute les ménestrels, on dort à 5 dans un lit, on se lave peu.
Tout cela est bien rendu et le vocabulaire moyenâgeux donne du sel au récit.
Il est question d'amour, de liens fraternels, de sorcellerie, de potions, de la non-place de la femme, de cruauté et de bondieuserie.
C'est facile à lire et divertissant.
Un bon moment de lecture.
J'aime beaucoup les livres d'époque. Celui-ci avait les ingrédients pour me plaire.
Mais il manque de rythme à mon sens, le premier rebondissement (toujours selon moi) n'arrivant qu'au bout de 220 pages.
Je le relirai d'ici quelques temps, peut-être en aurais-je une autre image.
Je ne connaissais pas du tout Camille de Peretti et n’avais jamais vu son roman. Je suis donc très contente d'avoir pu la découvrir et la lire avec ce prix. Elle m'a transportée au Moyen-âge, en France, au temps où les femmes n’avaient surtout pas la parole, où l'homme régnait en maître absolu. Mais quelques femmes ont su se rebiffer et montrer qu'elles pouvaient être aussi utiles que des hommes, et surtout, elles ont montré qu'elles pouvaient elles aussi se consacrer à des travaux masculins.
J’ai ainsi fait la connaissance de deux sœurs, Éléonore et Adélaïde, surnommée la Salamandre et l'Abeille. Tous les personnages de ce roman ont un surnom d'animal en rapport avec leurs caractères. Éléonore doit se marier avec Guillaume, l'Ours. On avait fait connaissance avec lui dans le prologue où on assistait à son apprentissage pour devenir chevalier, avec son meilleur ami Tancrède, le Dragon. Guillaume est un homme puissant, dont les terres, bien placées, sont convoitées. Il est veuf, sa première femme qu'il aimait plus que tout, est morte en mettant au monde leur enfant, mort lui aussi. Il ne se remettra jamais vraiment de cette double perte. Et c’est sans amour qu'il se marie avec Éléonore. Il a promis au père de celle-ci, le Loup, de prendre soin également de la sœur, Adélaïde.
Éléonore et Adélaïde sont différentes de caractère. La première est réservée, mais derrière cette réserve, elle cache un fort caractère et une grande volonté. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle remplit ses devoirs conjugaux parce qu'elle doit le faire, mais elle ne ressent aucun attachement pour Guillaume, et pourtant, elle ne le laissera jamais tomber. Adélaïde est plus vive, plus extravertie, elle papillonne, elle a surtout une soif d'apprendre et de savoir. Elle se passionne pour la médecine, les plantes et leurs vertus, pour les soins sur les hommes. Elle passera beaucoup de temps avec le vieil apothicaire de la ville, qui lui transmettra le plus possible son savoir. Elle essaie de garder ses escapades secrètes, Cathaud, la sœur de Guillaume, surnommée l’Araignée, la surveille. Les deux jeunes femmes vont vivre des drames, et à chaque fois, leur force de caractère va les aider à se relever et à avancer. Et à cette époque où la femme est juste bonne à écarter les cuisses, à enfanter et se taire, elles vont rencontrer pas mal d'obstacles.
Je me suis très vite attachée à ces deux sœurs, à la fois différentes et semblables. Chacune, à leur façon, rêve de liberté et d’indépendance. J'ai peut-être une légère préférence pour la plus jeune, Adélaïde. J'aime sa fraîcheur, son envie d'apprendre, sa joie de vivre communicative. Elles ne ressemblent pas aux autres jeunes filles de leur époque, elles ne sont pas effacées, elles savent lire, écrire, elles ont de la répartie et ne se laissent pas marcher sur les pieds, elles savent replacer leur interlocuteur quand celui-ci va trop loin. Ce sont deux femmes modernes et en avance sur leur temps, et bien sûr, cela ne sera pas toujours bien vu par les autres femmes et bien sur les hommes de leur entourage. Certaines voudront les réduire au silence, mais elles ne se laissent pas faire, et donnent du fil à retordre à leurs détracteurs. J'aime quand un roman montre comme ça des femmes qui essaient de se sortir du carcan imposé par les hommes. Bien sûr, c’est un roman, mais je me doute que des femmes comme elles ont dû exister, et ainsi faire évoluer le statut de la femme au travers des siècles qui passent.
Le style de Camille de Peretti est très bon, le vocabulaire correspond à l'époque tout en étant très compréhensible, les rites de l'époque sont bien expliqués, les décors sont bien décrits, sans lourdeurs, l'auteure arrive à nous faire imaginer très facilement les lieux. Les caractères des différents personnages sont bien travaillés. Les lieux ne sont pas exactement définis, mais on se doute de leur emplacement par rapport à des guerres de territoire ayant lieu entre les différents hommes au pouvoir. L’écriture est vraiment belle, poétique, je me suis sentie transportée à l’époque du Moyen-âge avec les descriptions et la façon de parler des personnages.
Le fait d'avoir donné des surnoms d’animaux aux personnages, l'Ours, le Loup, la Salamandre, l'Abeille, le Rossignol, le Dragon, l’Araignée, donne au livre des allures de conte, comme on en lit chez les plus grands auteurs, et ressemble aussi à une chanson qu'un ménestrel pourrait véhiculer de cours en cours, de salons en salons. Ces noms d'animaux apportent encore plus de poésie au texte, comme une fable de La Fontaine. Chaque surnom se réfère à un trait de caractère, et plus je découvrais les personnages plus je comprenais le rapport entre lui et son surnom. C’est une originalité de ce roman que j'ai beaucoup aimé, qui donne un autre aspect.
Je parlais d'attachement, un peu plus haut, aux personnages. Celui-ci s'est ressenti malgré le choix narratif de l'auteure qui n'est pas celui auquel je suis le plus sensible d’habitude pour me mettre dans la peau des héros. En effet, ici, tout est raconté à la troisième personne du singulier qui fait garder une certaine distance avec les personnages. Mais là, cela ne m'a pas dérangée, et surtout j'ai très bien pu ressentir tout ce que pouvaient vivre les deux jeunes femmes. Et garder une certaine distance a justement été bénéfique pour mieux cerner les caractères de chacun.
J'ai beaucoup aimé cette histoire. Le style très fluide, m'a permis de le lire facilement et rapidement. Je suis toujours friande de romans historiques mais j'ai toujours un peu peur que le style soit trop compliqué ou trop ampoulé. Mais là, pas du tout. L'histoire est prenante, l'envie de savoir ce qu'il va arriver aux deux sœurs est tellement forte qu'on tourne les pages sans s'en rendre compte. Et ceci jusqu’à la fin. Je ne peux pas tout révéler, mais les péripéties sont présentes jusqu’au final et j'ai refermé le livre très satisfaite de ma lecture.
J'ai aimé les valeurs et les messages que Camille de Peretti a fait passer au travers de son histoire, j'ai aimé la place qu'elle a donnée aux femmes, que ce soient celles qui rêvent de liberté ou les plus traditionnalistes. Les hommes ne sont pas en reste non plus, il y a ceux qui, majoritairement, considèrent la femme comme une moins que rien, juste bonne à tenir une aiguille et à leur donner un héritier. Et il y a ceux qui sont admiratifs de ces femmes, qui les font passer avant eux et cherchent à les valoriser. Bon, ils ne sont pas nombreux, mais ils existent, et heureusement.
Le titre, Le sang des mirabelles, prend tout son sens avec un effroyable événement qui a eu lieu dans le village des Mirabelles, où d'innocentes victimes mourront alors qu'on essayait de les protéger…
En tout cas, qu'on ait aimé ou pas ce roman, une chose est sûre , c’est que l'auteure, Camille de Peretti, a dû faire un travail considérable en amont pour rendre son livre si authentique et être au plus près des événements et des mœurs de cette époque. Je suis toujours admirative devant cela. Et rien que pour ça, je vous recommande ce livre. J'aime les romans historiques, j'aime me plonger à d'autres époques, pour savoir comment les gens vivaient, je trouve ces romans très enrichissants au niveau culturel et intellectuel. Camille de Peretti a écrit d'autres romans, et après avoir refermé celui-ci, j'ai très envie de découvrir ses autres écrits. En tout cas, je vais la suivre de près, afin de la découvrir encore plus.
Si vous aimez les romans historiques, suivre des femmes hors du commun, je ne peux que vous conseiller ce livre, vous serez gâtés.
Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2021 - Sélection de Février
Au cœur du Moyen-Âge, le roi Neuf parti en croisade avec le Dragon, le duc des Ronces prévoit de s’emparer des terres qui le séparent du Royaume de l’Autre Côté de la Mer dont il vient d’épouser l’héritière.
Loin de se douter du danger qui le menace, le comte Ours épouse en secondes noces la Salamandre, un mariage de raison plus que d’amour. Néanmoins sa chère sœur, l’Abeille, a pu l’accompagner à la cour de son nouveau seigneur. Cette dernière se passionne pour l’apothicairerie qu’elle apprend avec l’Hibou, sans se douter que l’Araignée tisse le fil de sa vengeance.
J’ai trouvé très original et judicieux d’utiliser des animaux-emblèmes pour désigner les personnages. Ce sont des représentations courantes au Moyen-Âge, notamment sur les blasons (le lion pour les ducs de Bourgogne, le cerf pour les Rois de France…).
J’ai beaucoup aimé les passages sur le maître-queux et l’art culinaire extrêmement bien documentés comme le reste du livre, mais on le perd ensuite parmi les autres personnages, à moins qu’on ne le retrouve dans une suite… la fin ouverte permet toutes les hypothèses.
Camille de Peretti possède sans conteste le talent de la fablerie. Elle redonne au Moyen-Âge ses couleurs en utilisant un vocabulaire d’époque sans être alambiqué.
Toutefois, il m’a manqué toute la complexité de l’intrigue d’un roman comme la Nuit des Béguines d’Aline Kiner. Mais cela reste un roman très agréable à lire au coin du feu pour se « réchaudir ».
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