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Paul B. Preciado est un philosophe espagnol transsexuel. Iel (j’utiliserai exceptionnellement le nouveau pronom qui fait débat) a été invité le 17 novembre 2019 au Palais des congrès de Paris à prendre la parole devant 3500 psychanalystes réunis lors des journées internationales de l’Ecole de la cause freudienne sur le thème « femme en psychanalyse ». Car avant de devenir un homme à l’âge de 38 ans, iel a été une femme et a été suivi pendant 17 ans au travers d’une psychanalyse.
Devant le chahut, il n’a pu terminer son discours et en a écrit un petit livre – une forme de lettre ouverte pour exprimer ce qu’il avait à formuler sur la transformation actuelle de l’épistémologie sexuelle et du genre – un corps non binaire.
Ainsi iel se considère comme un monstre. Car, le montre est celui qui vit en transition. Celui dont le visage, le corps et les pratiques ne peuvent encore être considérés comme vrais dans un régime de savoir et de pouvoir déterminés.
l’OMS reconnaît d’ailleurs la dimension arbitraire et non-naturelle de la taxonomie binaire.
Au XIXe S. on appelait déjà les trans, l’homosexualité : l’instinct sexuel contraire.
Devant cette crise identitaire, de problème relationnel, l’auteur se soulève à travers ce livre qui ne s’adresse pas à des lecteurs comme nous pour leur expliquer ce que sont les trans, ni même pour en expliquer sa profonde solitude ou mal-être, mais s’adresse bien à des psychanalystes pour demander une mutation de leur psychanalyse.
Le vocabulaire employé et l’explication communiquée ne sont pas toujours aisés à lire.
C'est un discours écrit et prononcé par Paul B. Preciado, un homme transgenre, philosophe, militant pour la liberté de genre, en novembre 2019, lors des journées internationales de l'Ecole de la cause freudienne qui avait pour thème "Femmes en psychanalyse".
Je suis heureuse d'avoir lu cette publication, car elle m'oblige à réfléchir à une chose qui, au quotidien, peut me paraître évidente : Je suis née de sexe féminin, donc je suis une femme.
Notre société a été conçue dans une norme de binarité homme/femme, mais tel n'est pas le cas dans toutes les cultures. C'est là où ça met très nettement le doute sur notre vision des choses, bien souvent étriquée. C'est en effet une construction sociale, et beaucoup de choses en découlent.
Pourquoi vouloir à tout prix que chacun rentre dans une case ? Pourquoi serait-ce une pathologie de ne se reconnaître ni homme, ni femme, ou de se reconnaître femme alors qu'on a un sexe masculin, et inversement ?
Je n'ai pas ce questionnement intérieur, mais je ne définirais pas par moi-même ce que doit être la normalité d'un être humain, comment chaque personne doit se définir.
Qu'est-ce que la normalité ? Pour moi, ce sont des normes établies sur la base de données arbitraires, ou incomplètes dues à l'époque. Les données historiques qui étaye le propos, sont assez intéressantes à ce niveau-là d'ailleurs, pour comprendre le cheminement qui s'est opéré.
Les cases, ça rassure ; donc il faut en créer. Mais ça peut être aussi une source de souffrance pour d'autres.
Je suis plutôt partisane de laisser à chacun le choix de se définir comme bon lui semble. Nous sommes tous des êtres humains, des êtres vivants... là est le plus important à mes yeux.
C'est donc une lecture qui amène à questionner la société d'aujourd'hui et sa possible mutation, par le prisme de la différence de genre, et à poser la nécessité d'un changement de paradigme, pour que chacun puisse réellement y trouver sa place.
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