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J'ai lu pas mal de polars ou romans noirs de Patrick S. Vast, et toujours je me suis plu dans l'ambiance qu'il sait décrire et avec ses personnages, souvent des gens simples confrontés à une situation exceptionnelle. Là, il pousse le bouchon encore plus loin, faisant de son héros l'anti-héros par excellence, cet homme qu'on pourrait dire insipide, inodore, qui n'imprime pas la vie, mais qui vit et qui s'en trouve très bien ainsi. Toutes les vies ne peuvent pas être celles d'aventuriers, menées à cent à l'heure. A la petite cinquantaine, Raymond découvre la surprise : "Raymond fut de nouveau contrarié. Le terme "nouvelle" ne lui plaisait pas. Il y avait trop de nouveauté à son goût depuis quelques jours." (p.56), et ça ne lui est pas confortable.
Patrick S. Vast entretient le mystère dès les premières pages et cela dure très longtemps avant que l'on comprenne la mission de Raymond. Un peu d'humour et de légèreté pour ce roman plus qu'agréable. J'aime l'idée de ne pas savoir où nous emmène l'auteur et de suivre les aventures de Raymond en même temps que lui. Ses doutes, ses peurs, ses tergiversations quant à un éventuel appel à la police, et toujours sa vie réglée, sa base. Ce roman est assez gonflé, quasi virtuose qui parvient à nous tenir en haleine avec un personnage principal fade, une intrigue dont on ne sait rien avant d'arriver quasiment à la fin. Peu d'effets, pas de violence, pas de courses-poursuites, les menaces sont feutrées, tout est à l'image de Raymond et pourtant, il est bien difficile de lâcher le livre.
Dans un monde de bruit et de fureur, il est bon parfois, de se plonger avec délices dans un roman policier calme et duquel on ressort avec le sourire, sans cauchemar prévisible.
Ce qu'il y a de bien avec les livres de Patrick S. Vast, c'est qu'on n'est jamais déçu et qu'à chaque fois, il nous plonge dans un monde différent. Cette fois-ci, c'est un polar rural qui commence doucement, pour bien installer le décor et les personnages : l'atmosphère village à l'ancienne qui n'aime pas les étrangers -surtout les policiers, des meneurs hauts en couleur, qu'on visualise sans peine, chasseurs, aimant la compagnie virile, boire des coups et dire du mal des étrangers. Un étranger, c'est quelqu'un qui n'est pas du village. Pour peu qu'il vienne d'un autre département, c'est pire, alors un Parisien ou un non Français...
La tension s'installe durablement et monte inexorablement. Les quelques fortes têtes du village bien décidées à ce que les histoires enfouies le restent à jamais sont prêtes à tout pour stopper les recherches de Jack. Prêtes à tout, donc imprévisibles. Et armées.
Patrick S. Vast en auteur de polars éclairé et malin, distille le calme, le reposant dans les paysages et le violent dans certains intervenants. Ses personnages sont évidemment des stéréotypes, des caricatures, car dans les villages reculés, il n'existe point de gens bas de plafond qui ne reculent devant rien pour cacher leurs turpitudes, leurs crimes ou ceux de leurs ascendants. Malgré tout, s'il en existait et que par coïncidence, ils étaient chasseurs -comme ceux du roman- ils disposeraient d'armes, ce qui serait loin d'être rassurant. L'étroitesse d'esprit, le repli sur soi, la peur de la rencontre et de la différence ne rendent pas tolérant.
Les polars de Patrick S. Vast se lisent, ne se ressemblent pas ce qui est une qualité, et se conseillent fortement, parce qu'il n'y a pas de risque de déception. C'est même tout le contraire, le seul risque c'est de vouloir tous les lire.
Patrick S. Vast est un auteur de polar expérimenté, qui, sans effets, sans hémoglobine ni courses-poursuites ou grabuges à tous les coins de rue captive son lectorat. Il sait décrire les situations du quotidien avec précision et raconter les travers, les magouilles, influences et manipulations dont sont victimes et/ou complices voire coupables, certains prétendants au titre d'édile. C'est un constat amer et négatif d'une certaine politique, mais ce n'est pas Patrick S. Vast qui a commencé. Beaucoup de gens en place depuis des décennies ont montré un exemple déplorable et ont desservi la politique. Pas étonnant que certains électeurs se tournent vers des figures qu'ils pensent moins marquées -quoique dans le lot, il y ait des condamné(e)s parfois amateurs de doigts d'honeur- et aux propos ignobles, nauséabonds, pour rester poli.
Le roman de Patrick S. Vast est drôlement bien construit, à coup de retours en arrière, le début s'ouvrant dans une église lors d'une sépulture d'on ne sait qui. Il décortique les rapports entre politique et économie et entre les hommes -car, oui, il s'agit souvent d'hommes- qui les incarnent. Entre ceux qui semblent honnêtes mais qui auront beaucoup de mal à résister aux pressions, car il faut beaucoup de force pour refuser certaines propositions, et ceux qui fonceront tête baissée. C'est fin, bien vu et ses personnages sont tour à tour pétris de bonnes intentions, puis, aveuglés par l'ambition, puis tellement pris dans le tourbillon de leurs vies mouvementées qu'ils en oublient les bases. Patrick S. Vast décortique les relations humaines, les mauvais coups, les ambitions des uns et des autres habilement et l'on ressort de ce roman en se disant que la politique est vraiment un monde de brutes. Néanmoins, il évite le "tous pourris" ce dont je lui sais gré.
Depuis quelques années Patrick S. Vast publie chez Le chat moiré éditions ses romans policiers joliment présentés dans cette belle couverture jaune-orangée.
Geneviève et François forment un couple qui dure puis trente ans. Ils ne sont pas mariés, Geneviève est l’assistante de François Lesigne, chirurgien-dentiste. François a perdu sa femme et ne s’est jamais remis en couple. Geneviève est une perle d’assistante célibataire ; elle a mis en place le système informatique gérant le cabinet. Une perle je vous dis, jamais absente, jamais un mot plus haut que l’autre. D’ailleurs, ils n’ont même pas besoin de se parler pour se comprendre.
Voilà qu’à cinquante Geneviève décide de se marier. Elle a rencontré un homme, Norbert, via internet et va partir vivre avec lui dans le sud.
Le plus dur est d’en informer son patron. De tergiversations en hésitations, elle lui annonce son départ et… qu’elle a trouvé une personne pour la remplacer, ainsi, le dérangement serait moindre. François tombe des nues lorsqu’il comprend que Geneviève le quitte pour s’installer à Grasse avec celui qui va devenir son mari. Il est KO debout. Le film des trente années repasse, non vraiment non, cela ne peut pas. Quant à la nouvelle assistante, non, encore non, « il ne peut envisager cette éventualité ».
« Mais alors qu’il a déverrouillé les portières de la Porsche, une idée folle lui vient à l’esprit » Non, il ne peut laisser Geneviève commettre cette bêtise, se marier avec quelqu’un rencontré via un site de rencontre ; non, non et non, c’est une pure folie, elle ne pourra être que malheureuse…. Et puis, lui, que devient-il dans tout cela. Il perd sa moitié,« Le mot « divorce » lui est presque venu à l’esprit. »
Oui, il va agir et enfermé dans sa logique…. enferme Geneviève dans l’abri atomique que son père, lui même dentiste, a fait construire sous la maison. C’est sans compter Norbert qui est chez Geneviève et l’attend. Il finit par aller au commissariat, où le jeune Lieutenant Jimenez qui croit à une fugue, le déboute. L’ancien commissaire Georges Dubos, lui, ne croit pas à une fugue, pas plus que les deux amis de François.
Commence le nœud de l’intrigue. Tous les ingrédients sont présents pour faire un bon polar comme je les aime. Une enquête, une intrigue, des personnages probables, un accident de la vie, une action qui, au début, peut paraître anodine, quoique… et qui, par enchaînement se termine mal. Une histoire ordinaire qui a mal tourné en quelque sorte.
L’auteur démonte le mécanisme de l’entraînement d’une idée loufoque au départ qui devient dramatique et criminelle, passée dans le hachoir de la déraison, via le syndrome de Stockholm.
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