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François, le narrateur, s’apprête à entrer dans sa soixantième année. Et à l’orée de cette date, il s’interroge : faire ou ne pas faire une fête ? Marquer le coup ou passer cet instant sous silence ? Chef d’entreprise, heureusement marié et père aimant, François se retrouve devant tous les dilemmes que pose une fête d’anniversaire. Qui inviter, surtout qui laisser de côté, où faire cette fête, quel ton lui donner, comment gérer les impératifs créés par le Covid… ? Autant d’interrogations qui ouvrent à l’introspection, au retour sur soi et sur les événements d’une vie.
Ce court récit, qu’on ne peut s’empêcher d’imaginer en grande partie autobiographique, nous dévoile les pensées intimes d’un homme qui s’interroge. Sur sa place, les traces qu’il laisse, les relations qu’il a entretenues avec ses amis. Parfois mélancoliques, souvent drôles, les situations s’enchaînent, revenant sur la vie passée tout en racontant les péripéties des préparatifs de la fête.
De ce vieillissement inéluctable, le narrateur se demande quoi faire. L’accepter et en faire une force comme une sorte de vieux sage qui détiendrait une vérité, le nier et essayer de le retarder en faisant appel à des artifices, ou tout simplement la vivre le mieux possible en étant entouré de ceux qu’on aime, ceux qui comptent vraiment qu’ils soient là depuis toujours ou qu’ils soient entrés plus récemment dans nos vies, ceux qui nous font et nous veulent du bien.
Avec un brin de nostalgie mais sans jamais se départir d’un certain humour, l’auteur et son narrateur semblent avoir tranché et avoir choisi leur voie. Qu’on aura peut-être envie de suivre.
L’histoire de Paul Morand, maire d’une petite ville des Ardennes, est à la fois un hommage à tous ces édiles qui se donnent corps et âme pour leur commune et un cri de détresse face à l’immensité de la tâche en comparaison de moyens souvent dérisoires. Pascal Grégoire, par la magie de l’écriture, en fait un suspense qui ne peut laisser le lecteur indifférent.
Le récit débute avec le réquisitoire du procureur devant la Cour d’assises de Charleville-Mézières le 28 septembre 2016. En une phrase tout est dit, ou presque: «Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du tribunal, nous sommes ici aujourd’hui pour juger un homme, Paul Morand, maire de Lomieu, exerçant son troisième mandat, pour le meurtre de Jacques Gentil, journaliste à L’Ardennais républicain.» Et si le procureur entend juger l’acte et non l’homme, c’est bien la vie de ce maire qui est au cœur de ce roman auquel l’actualité – le rôle des maires dans la crise du coronavirus davantage que les élections municipales – donne encore davantage d’acuité.
Paul Morand a choisi de s’intéresser à la chose publique, a intégré Sciences-Po à Paris mais, plutôt que de poursuivre une carrière de haut-fonctionnaire en intégrant l’ENA, a choisi de s’engager sur un terrain qu’il connaît bien, celui de ses Ardennes natales. Pour un salaire de 454 € par mois, il est «plombier du quotidien» et «médecin des âmes». Comme le souligne son avocat «être maire aujourd’hui représente une charge très lourde. Faire plus avec moins d’argent, être aux avant-postes, appliquer des lois décidées à Paris, être confronté aux drames humains, à la misère aussi. Combien de maires aujourd’hui démissionnent? Combien sont harassés, premiers de cordée d’une société qui va mal, au bord de l’explosion?»
Au fil des ans, la chose s’est compliquée, la crise économique s’accompagnant de restrictions budgétaires là ou au contraire, il aura fallu davantage de crédits pour maintenir les services publics et pour une solidarité active. Le point de bascule se situe peut-être le jour où, sans doute contre l’avis d’une bonne partie de la population, il a voulu accueillir des réfugiés, bouleversé par cette photo d’Aylan, cette petit Syrien de trois ans mort sur une plage de Turquie. La trentaine d’immigrés qui débarquent lui valent de solides inimitiés, à commencer par celle du journaliste local qui le surnomme «le Merkel des Ardennes».
Ce dernier va s’en donner à cœur-joie dans la surenchère et ne va pas rater une occasion pour dénigrer le maire, devenu son punching-ball. Une partie de football entre l’équipe du village et celle des réfugiés va dégénérer et s’en sera fini.
Dans sa cellule, devant le tribunal et dans le fourgon qui le ramène en prison, Paul a le temps de se remémorer sa vie et son action, mais aussi de faire la somme de ses désillusions. Il ne sera qu’à moitié surpris quand le jugement sera prononcé…
Ce qui fait tout l’intérêt du roman, c’est que Pascal Grégoire évite soigneusement l’écueil du manichéisme. Ni blanc, ni noir, c’est bien le roman du gris qu’il nous offre, de ces zones un peu floues où un mensonge pieux vaut mieux qu’un renoncement. Ce faisant, il montre avec éclat toute la fragilité d’un système et nous laisse réfléchir à ce que pourrait devenir une France dans laquelle les édiles renonceraient les uns après les autres à leur mission.
https://urlz.fr/cOfB
"Ce n'est pas très confortable, Monsieur le Maire...".
C'est le moins que l’on puisse dire puisque dès les premiers mots, ça commence fort !
Ca commence par un réquisitoire et une plaidoirie. On y croit ! On y est !
Les dés sont jetés !
Un homme se retrouve à la cour d'assises de Charleville-Mézières.
Cet homme n'est pas n'importe qui.
C’est un élu de la République. Un maire. Paul Morand.
Accusé du meurtre d'un journaliste.
Maire depuis quinze ans d'un village dont il est originaire.
Dispute ? Accident ? Homicide volontaire ?
Il n'y a pas de témoins et beaucoup de zones d'ombre.
C’est le deuxième roman de cet auteur qui est passé avec aisance subtilité et justesse des coulisses de la finance internationale (Goldman sucks) à celles d’une mairie Française.
Les difficultés de gestion au quotidien, le populisme, la pression de la République, la réalité du terrain, les rouages de l'état, l'idéalisme, le pragmatisme, les coups bas, les coups durs, la liberté de la presse, le sacerdoce, les extrêmes, les compromis, les contradictions, les détracteurs, le dévouement, les frustrations, les attentes, les désirs, l’engagement, la chute…
Pascal Grégoire nous plonge avec une touchante simplicité et une lucidité réaliste dans la vie professionnelle et personnelle de ce Maire en détresse.
C'est un portrait intimement terrible tout en nuances de cet homme qui voulait juste être un maire "normal".
Une diagonale de vie.
« Est-ce bien le moment de tout foutre en l'air ? » pensa Corentin.
Roman écrit d’une plume alerte et intéressante sur une crise, ses conséquences, sur le fonctionnement « anormal » d'une société et sur une famille qui s’insurge.
Emballée par le premier roman de cet écrivain publicitaire.
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