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Une histoire de lutte contre le sida est un petit bébé de plus de 700p qui retrace de l’apparition à maintenant tous les aspects en lien avec l’épidémie de sida. C’est une lecture accessible et complète. Pour chaque thématique, les textes et points de vue sont variés.
On navigue entre les synthèses faites par les auteurs, les citations et les interviews. Ce qui est un vrai plus je pense c’est l’alternance entre tous les types d’acteurs concernés que ce soit les malades, les médecins, les proches, les associations… personne n’est oublié. 9a permet de coller au plus près à la diversité et la complexité de cette lutte et d’arriver à avoir une vision globale des événements.
Ce choix de construction permet une lecture dont on ne se lasse pas, c’est plus les émotions qui font poser ce livre que l’aspect essai. Il y a uniquement le chapitre 3 qui est un peu moins fluide à lire. Il correspond à la liste des associations et de leurs actions, c’est un peu un catalogue et on perd l’intercalation de témoignages qui donne du rythme dans le reste du livre. L’effet catalogue laisse une impression d’être moins intéressant alors que le rôle des associations a été et est encore primordial. Même en étant issu de la génération qui a grandit avec l’énorme prévention et suivit les évolutions j’ai appris beaucoup de choses. Evidemment, il y a ce qui est lié directement au VIH/SIDA mais ce qui me parait d’autant plus important à mettre en évidence c’est tout ce que la lutte contre cette épidémie a entrainé pour la santé en général. Par exemple, l’urgence de traitement a permis la mise en place des ATU qui donnent accès à des médicaments qui n’ont pas encore l’accord de vente en pharmacie. Il y a aussi l’aspect hospitalisation à domicile dont l’organisation a pris de l’ampleur « grâce au sida », la relation médecin/patient a beaucoup évolué tout comme les aides. C’est un texte très intéressant pas du tout rébarbatif même quand on se retrouve à le marathoner pour donner son avis sous 30 jours pour une masse critique babelio. Merci pour cet envoi et cette lecture que je recommande que vous souhaitiez mieux connaitre l’histoire de cette épidémie ou découvrir tout ce qui a été mis en place en lien avec le sida et qui a fait évoluer le système de soin en général.
Thriller vitaminé, qui s'il n'invente rien dans l'intrigue générale, est néanmoins très bien ficelé, grâce notamment aux personnages très bien campés et à leurs spécificités : "Tous les hommes de la famille Slick étaient flics de père en fils, depuis des générations. Tous avaient aussi en commun de voir apparaître des stigmates sur les personnes qui allaient décéder. A quelques secondes de mourir, les yeux de ces personnes devenaient intégralement blancs. Nul ne savait pourquoi les Slick avaient cette faculté. Il s'agissait d'un secret dont personne ne parlait." (p.16) Chez les Slick, il y a ceux qui vivent avec ce secret, qui réussissent une vie quasi-normale, ceux qui ne réussissent pas à l'affronter, Paul, le père d'Andréa se suicidera et ceux qui utilisent des béquilles pour rester debout, tel Andréa, alcoolique notoire, taciturne voire franchement désagréable pour le moins peu enclin à faire des efforts dans ses relations à autrui. Néanmoins, une qualité lui est reconnue de tous, c'est un flic excellent, pugnace et tenace.
Quelques bémols pour moi : certains rebondissements ou enchaînements de faits sont un peu prévisibles voire téléphonés si on lit ou regarde un peu de polars ou de thrillers -je ne suis pas spécialiste, mais parfois j'ai cru être doté d'un flair holmesien-, et une morale du héros un peu douteuse calquée sur les standards états-uniens : la loi du talion ! Un peu plus de finesse ne saurait nuire. Mais, malgré mes remarques, le livre se lit très vite, sans ennui, au contraire, l'efficacité est au rendez-vous. Le tueur est particulièrement retors, pervers et détestable, adepte d'une théorie purificatrice de la race humaine très personnelle, mais dont certaines parties remontent à la surface en ces temps de crises dans nos rues.
Le style d'Olivier Maurel varie entre des dialogues enlevés, directs parfois crus, du langage d'hommes d'actions (ou d'hommes entre eux), des descriptions plus classiques et d'autres très détaillées des différents services de la police, de son fonctionnement et des intercations avec le service pénitentiaire ou la justice ; ça peut paraître trop détaillé, mais ça place ce thriller dans le monde réel alors qu'il pourrait partir très vite vers du totalement fictionnel et absolument pas en phase avec une certaine réalité.
Et puis, pour finir, le plus intéressant sans doute, O. Maurel s'installe dans la peau d'Andréa Slick ainsi que dans celle du tueur, pour mieux nous faire ressentir leurs questionnements : de celui qui ne va pas bien, tourmenté par ses visions, son alcoolisme chronique et sa volonté d'en finir sans oser franchir le pas lui-même à celui qui, fort d'une théorie qu'il croit la meilleure de toutes se permet des actes odieux sans remords. Une plongée dans l'âme humaine comme dit l'éditeur en quatrième de couverture.
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