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En 1989, l’auteur obtient l’autorisation de voyager librement en Asie centrale. Il est accompagné d’un guide parfaitement bilingue, Evguéni. Son récit débute dans la cathédrale orthodoxe d’Alma-Ata où il découvre la ferveur remarquable des fidèles et la beauté des chants liturgiques jamais accompagnés du moindre instrument de musique. Il rencontre des Allemands dont les ancêtres vinrent s’installer sur les bords de la Volga à la demande de Pierre le Grand qui voulait moderniser son pays grâce à eux. Craignant qu’ils ne passent dans le camp d’Hitler, Staline les déporta en masse au Kazakhstan, séparant maris et femmes, parents et enfants. Il se retrouve juge d’un concours de beauté féminine dans lequel, les candidates, toutes très jolies, commencent leur prestation dans de très sages tenues traditionnelles et la terminent en jeans moulants et chemisiers transparents en se déhanchant sur de la musique disco… Le périple s’achèvera au monastère de Zagorsk, histoire de boucler la boucle.
« Le pèlerin de Samarcande » est un récit de voyage fort intéressant qui permet au lecteur de rêver de grands espaces, d’horizons lointains et de mœurs bien différentes des nôtres. Difficile de dire si le géographique avec ses descriptions de paysages et de cités mythiques comme Boukhara, Alma-Ata, Merv ou Samarcande, l’emporte sur l’historique avec ses évocations de célébrités comme Tamerlan, Gengis-Khan, Kubilaï Kahn et autres. Le lecteur sera sûrement intéressé par les nombreuses anecdotes, souvent cruelles, rapportées sur ces grands personnages qui n’hésitèrent pas à raser des cités entières, à trucider la totalité de ses habitants et à empiler les crânes des malheureux vaincus. La palme de la cruauté et de la barbarie revient sans conteste à l’émir Nasrullah, très imaginatif dans les supplices, qui jeta dans un cul de basse fosse deux négociateurs britanniques Stoddart et Conolly qui eurent la malchance de lui déplaire. Après trois ans et demi de mauvais traitements, ils finirent décapités. Le lecteur apprendra également pas mal de choses sur le « Grand Jeu », cette rivalité entre l’Angleterre et la Russie pour la maîtrise de ces territoires. Même si le style reste assez descriptif, le plaisir de lecture est présent si l’on aime la littérature de voyage bien sûr.
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