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Pénétrez subrepticement dans le charme pictural d’une œuvre source. Il est ici, le livre des sens. Cette éternelle fusion qui enchante les couleurs et le passage vers l’infini littéraire. « J’étais si loin que j’ai peur de ne jamais revenir. » « J’entre dans l’image, j’ouvre la porte de l’image, je la referme, je suis dans l’image, je suis derrière l’image, je suis dans le train, je suis à San Francisco, je suis presque disparu. » L’hymne enfle, se gorge de gestuelle, peinture à flanc d’essences. Images gémellaires, « Une vie rejouée sous la pluie. » Le musée est quintessence, le plein de vie et de sève. Rives dénouées, plus rien, pas une ombre ne résiste à l’apparence. « Description du cinéma » : « La vérité fait ses bagages, part et revient. » Métaphores criantes, chercheuses d’espace, le rythme est un regard qui jamais ne se meurt. « La vérité fait semblant d’être malade. » « La rosée, la honte, l’abandon de tout espoir. » Fragment qui murmure : « On dit deuil pour le reste. Pour ce qui se ne détruit pas, pour se qui reste bouleverse traverse la vie on dit bonne chance. Et on attend. » Lisez doucement ce nectar. Chaque mot est le plein de midi, de cet essentialisme magnanime. Manège qui tourne, frénétique et insistant, alphabet regain. Il y a des lieux que j’habite comme des histoires. » Mickaël Trahan est un passeur. Il offre les rais de lumière pour le lecteur. Les images ne sont pas des étincelles, mais ce qui persistera toujours dans la nuit des temps. « Ce n’est pas l’image, c’est le miroir l’usine la terre mauvaise ou le travail du temps. » « C’est une vie nouvelle pour l’encercler. » « Autoportrait en roman d’amour » est de bleu. Voûte lactée, ici, le reflet détourne les mirages. Le vif du réel à flanc de ce perfectible. « Je suis un livre de bibliothèque lu en secret. Je suis une table remplie d’encre. J’analyse le sentiment intérieur et je mise tout sur le blanc. » Poème macrocosme, la vie à plein bras, Mickaël Trahan déploie le cerf-volant en plein ciel littéraire. Rien n’est laissé dans le champ de l’après. Nous sommes en pleine lumière. « Je pense au sens de la littérature et je laisse la vérité atteindre au rêve. » Ce livre est un miracle à l’aube-née. Celui qui élève le spéculatif, l’or fin. L’équerre des mots placés au plus juste du son, lave de couleur. « Je pense souvent à cette phrase de Viviane Forrester : « Je ne vis que pour écrire et tout ce qui n’y tend pas me semble mort et coupable. » Relisez plusieurs fois « Ouverture de la chambre sourde, neuf cent quatre-vingt-dix-neuf- vers). « La porte est douce j’y pose ma tête mon fils ma fille, le long ruban de toutes mes vies. Celles que je prends et celles que je donne celles qui viennent avec la pluie. » « Perdre le livre ne répond pas au noir. » « J’entends les vœux de sable, ils obéissent à la surdité. » « L’âge du désir recule en moi comme une fiction. » Ce livre de vie est magistral. La somme assemblée d’un théologal venu de l’intrinsèque. « C’est mon fils. Il dort dans la clairière. » Lu à voix haute, « Vie nouvelle » est le pain pour la faim et l’eau pour la soif. « L’insomnie n’est pas noire n’est pas blanche. C’est un serment de beauté un lac une corde à bois après l’hiver. » Voyez le vaste de l’apothéose ! Publié par les majeures Éditions Le Quartanier.
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