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Un récit pour les mordus d'histoire et les accrocs de l'aventure !
Le jeune Maurice subit le joug de l’occupation allemande ainsi que les bombardements de sa ville par l’aviation alliée. Certains de ses copains agissent, lui aussi, il franchit la Ligne de Démarcation pour aller s’engager et combattre. D’un retournement à l’autre, il se retrouve dans des camps en Allemagne où il reste prisonnier plusieurs années. Il raconte sa vie au jour le jour, sur le ton de la conversation, direct et captivant. Au retour en France non sans difficultés et désillusions, Maurice hésite sur la suite à donner à sa vie. Sa sœur se fiançant avec un militaire, ils parlent et se laisse convaincre de se réengager et faire carrière alors qu’il n’est plus jeune homme, ce qui promet d’être dur mais possible. Et effectivement, cela va être dur... et aventureux ! La guerre d’Indochine : Maurice raconte les combats vécus de l’intérieur, il est pilote de char, la vie au camp, la vie dans les villages et dans les grandes villes Gia Lam, Saigon, la fête, les dancings, les bordels... La campagne d’Égypte : son débarquement à Suez avec les Britanniques, combats aux côté de l’armée israélienne 'pour casser la gueule du Président Nasser qui les a traité de gominés !'. La guerre d’Algérie : où il retrouve face à son ex-camarade de combat d’Indochine, le lieutenant Boutella, passé chez les Fellagas... Bel ouvrage de lecture, illustré de photos. Prenant de bout en bout. Maurice Mansaud a été décoré d’innombrables médailles dont la plus prestigieuse : la Légion d’honneur.
LONG ET PALPITANT EXTRAIT
Le vieux Vietnamien à la Légion d’Honneur
Sur la route du combat nous faisons halte près d'un village. Nous parvenons dans la cour d’une belle maison, genre pagodon, et sommes accueillis par ce qui me semble être un notable, le chef du village ; présence aussi d’une jeune fille. L’homme en tunique noire à la vietnamienne a une Légion d’honneur accrochée sur son vêtement. Il me reçoit avec force courbettes et je lui réponds avec cette même politesse qui est de coutume chez eux. Je me doute bien qu’en arrière mes gars doivent se foutre de ma gueule de me voir faire 'choum-choum Boudha', comme on dit dans le Corps Expéditionnaire. Le notable parlant français, je lui dis : « Xep, c’est moyen avoir tables et chaises ? ». Il répond : « Nous c’est village paysan, c’est rien avoir, eux c’est parti marché ». C’est vrai que les maisons en dur semblent désertées. Alors que dois-je faire ? Voler, prendre de force, si c’est un village pacifiste et je le crois, je ne tiens pas à me prendre un blâme du Commandement. Rapp mon pilote et les autres disent : « On lui balance une baffe dans sa gueule ». Il est vrai que c’est louche de ne voir aucun habitant, je le pense aussi, de même que je suis méfiant, je connais le coup des médailles qu’on épingle à notre arrivée. « Bien, merci », nous sortons de la cour. Je jette un coup d’œil aux premières maisons, rien ; et à cinq, pas question de visiter ce trop grand village. Donc demi-tour, en protection avec un œil à l’arrière. Après avoir rendu compte au capitaine et au chef de peloton, eux aussi estiment bizarre que ce 'gazier' soit seul dans le village. Les Spahis, en chahutant, disent que nous nous sommes mal démerdés. Un sous-officier et tout un groupe vont faire une reconnaissance avec un FM. Moins de cinq minutes après éclate une fusillade. Nous nous regardons et voyons revenir en courant un Nigérian du groupe, son fusil à la main, crosse fracassée, qui crie : « Vite, y en a Viêt-Minh ! ». Il est le seul survivant de la patrouille. Ils ont été tirés par les soupiraux des maisons où les Viêts étaient cachés. Morts d’avoir voulu fouiller les maisons, ce que je n’ai pas fait. Les copains me disent : « Tu as eu du pot, Mansaud ! »
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