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Un roman de Marie-Pierre Bardou qui nous secoue : des sujets profonds, forcément, puisqu’il s’agit de nos défaillances en tout genre, une narration qui oscille entre divers narrateurs et en particulier entre Alice, « anti-héroïne » de l’histoire et Chamallow, chat exigeant qui a ses opinions sur presque tout !
Ce roman est construit comme un polar, avec le suspense que cela sous-tend : des rebondissements, des retours en arrière nombreux qui nous permettent de reconstituer l’histoire d’Alice petit à petit, jusqu'à la fin du récit qui fonctionne comme une chute de nouvelle.
Des personnages forts et faibles à la fois, qui sont marqués par leur passé (que l’on finit par découvrir) et qui se débattent tous malgré leurs diverses défaillances.
Un roman qui déborde d’humanité, qui nous rappelle que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et que la perfection n’est pas de ce monde ! Alors… tentons d’être meilleurs, de travailler sur nos défauts, de progresser et de garder espoir…
Une fois n’est pas coutume, nous avons sélectionné une lecture quelque peu différente : Chimère, un polar très original. En effet, les personnages sont extrêmement fouillés et ce roman s’apparente presque à une chronique familiale. En outre, l’histoire explose dans une multitude de flashbacks qui donnent un rythme soutenu au récit et nourrissent le suspense jusqu’à la dernière page. Ce texte « éclaté » représente en fait à la perfection les sentiments ressentis par le protagoniste, la chimère aux nombreuses personnalités et identités. Le fond et la forme s’épousent parfaitement. L’intrigue est complexe et recherchée, sans que le lecteur se perde dans ses méandres. L’originalité tient aussi beaucoup au scénario qui mêle vengeance, traumatismes, vies brisées et entraide. Un bien beau roman d’une rare efficacité, servi par un texte magistralement orchestré.
Saule et PK se sont perdues de vue après le lycée. Grâce aux joies d’internet, elles ont repris contact… et découvert que le même homme avait pourri leur vie. Il n’en faut pas plus pour ranimer le feu de leur amitié vieille quinze ans.
Comme le dit la quatrième, ça dézingue sec. Ça rigole beaucoup aussi. Trop, à mon goût. J’apprécie l’humour, j’apprécie l’humour décalé, mais à peine ai-je le temps de sourire d’une métaphore que je reçois une rafale de jeux de mots en pleine tête. Et pas franchement fins les jeux de mots.
(petite musique de blague qui tombe à l’eau)
Si on arrive à dépasser l’excès de caricatures – des situations et des personnages – qui fait vite froncer les sourcils, l’intrigue est osée et originale. Sauf que les joutes verbales prennent le pas sur l’histoire, qui perd de son crédit.
L’échange de mails entre les deux copines fonctionne, même si l’idée n’est pas nouvelle, et on réunit les morceaux petit à petit (je me mets aux jeux de mots moi aussi, parce qu’il y a tout de même un corps en puzzle dans tout ça), mais la régularité de ce « trop » lasse. Passé le premier tiers du bouquin, plus grand-chose ne pouvait me convaincre.
Temps mort est surprenant, mais la plus mauvaise des surprises pour moi, c’est qu’il fasse dans la surenchère, du (presque) début à la fin. Une fin jusqu’à laquelle je suis péniblement arrivée, et qui, fidèle au reste du roman, déborde de partout.
4 heures du matin. Chamallow est intrigué par ce qui flotte dans la baignoire. Pas seulement par ces petits bouts d’aluminium bleu, non, il y a aussi ce corps. Lequel, il l’a compris, ne sortira pas de là. Que fait donc ce cadavre dans sa baignoire ? Comme si la soirée n’avait pas déjà été assez pénible comme ça ! Une maison envahie d’invités qui se croient chez eux, boivent, fument, crient, et piétinent où bon leur semble, ce n’est pas le top pour un chat, malgré les toasts au thon. Alors un mort, pensez donc, ça n’a pas fini de contrarier sa maîtresse et d’agiter les convives.
May ne s’imaginait pas que la soirée tournerait au vinaigre, du moins pas à ce point. Elle n’était pas ravie de rencontrer Volker, le viking déjà très marié avec lequel sa sœur Alice entretient une relation depuis plus d’un an. Quant à Thomas, son mari, à l’aise derrière ses œillères, il n’était pas le meilleur soutien à envisager en cas de dérapage. Mais là, tout de même, c’est allé très loin…
… et je suis un peu sceptique.
On sait de suite où l’auteur nous emmène : cette soirée sordide va virer au drame. J’attendais donc qu’on me surprenne. Or, si ce roman comporte de bien bonnes choses, il reste assez prévisible.
L’histoire, contée à rebours, est entrecoupée de retours en arrière (sur la vie d’Alice) qui m’ont paru longs. Certes, il faut bien qu’on sache qui a fait quoi et pourquoi on en est là, mais ces flashbacks manquent un peu de verve. Et tant qu’à brosser un portrait peu reluisant des personnages, j’aurais aimé qu’on les passe vraiment au vitriol : cette ambiance alcoolisée et enfumée où les épouses côtoient les maîtresses aurait pu être plus piquante encore. Ceci dit, les Défaillances des uns et des autres sont justement décrites, et les redondances du récit servent l’atmosphère assommante de cette soirée d’été.
Mensonge, jalousie, lâcheté… Lassé de faire l’arbitre entre Alice et May, Chamallow se gausse des névroses de chacun, avec fraîcheur et perspicacité. Pas évident de donner la parole à un animal sans tomber dans l’excès de gags. L’auteur a su ne pas en abuser et se permettre ainsi quelques remarques qu’on ne se fait pas « entre humains ».
Défaillances égratigne l’Homme, cette drôle d’espèce, et revisite le repas de famille avec un humour bien senti, et une certaine originalité. Divertissant.
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