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Les traumatismes d'une jeune fille qui se trouve grosse et moche. La solitude, l'isolement qui en découle ... cette non acceptation de soi ! L'autrice sait de quoi elle parle et à travers ces planches en noir et blanc très réalistes et superbes, elle nous le démontre très bien ... Ayant toujours été en surpoids et mal dans ma peau, je me suis un peu reconnue dans ce personnage mais ce qui m'a un peu déçue dans ce roman graphique c'est le manque de profondeur ... On a compris qu'elle se sent très mal mais j'aurais voulu plus de démonstrations qui montrerait jusqu'où une personne mal dans sa peau pourrait aller. Il s'agit d'une autobiographie et l'autrice a fait le choix de s'arrêter là, je le respecte...
Moche,
Laide,
Grosse ! Grosse ! Grosse !
Maudit Corps..
Ton corps n'a pas de formes, tout est moche..
J'm'haïs..
J't'haïs..
Je déteste cette enveloppe..
J'en peux plus, je veux mourir..
Voilà comment je pourrais résumer ce livre... Je n'ai pas trouvé d'autres mots... C'est une lecture coup de poing, violente dans ses propos mais ce n'est sûrement qu'une partie de la vérité... Marie-Noëlle Hébert a écrit ses mémoires, cette souffrance qui montre à quel point les mots peuvent être pire que des coups de couteau... Quand on s'enferme, quand les palliatifs à la douleur vous font encore plus mal. Ce livre est aussi un combat et une thérapie pour l'autrice, afin qu'elle puisse s'accepter et s'éloigner de la pensée unique, des injonctions de la mode, du corps soi-disant parfait, du regard des autres. Et pour nous plonger dans sa vie, l'autrice utilise le noir, intense, à la limite du gouffre.
Ce livre est sorti en 2019 au Canada et, à l'époque déjà, je voulais le lire, les retours sur les réseaux étaient tous unanimes... Merci pour ce témoignage, car il faut en parler et en parler encore pour faire changer les choses. Mais j'espère surtout, qu'au-delà de l'effet qu'une telle lecture peut avoir pour les autres, que cela t'aura vraiment servi à toi Marie-Noëlle.
A observer les détails minutieux de son premier roman graphique, les expressions poignantes et le mouvement aérien de ses personnages, on peine à croire que Marie-Noëlle Hébert est une autodidacte montréalaise de la première heure. La grosse laide publié aux éditions des Equateurs est né de ce coup de crayon aussi réaliste que le sujet qui y est abordé.
Marie-Noëlle prend conscience de son poids dès l’enfance. A l’école, ses camarades le lui disent. A la maison, sa famille prend le relais. Les mots sont un gouffre qui l’aspirent. Elle rêve qu’un garçon la regarde enfin et avant tout, c’est elle-même qu’elle voudrait regarder sans honte dans la glace. Tout en grandissant, Marie-Noëlle évolue et se souvient avec amertume de ces années douloureuses à se détester et se mépriser, ce temps retrouvé et celui de perdu. Qu’en est-il désormais ?
La beauté a une odeur de vraisemblance que certains appelleraient « cathartique » en lisant la bande dessinée de l’autrice et illustratrice québécoise. Ces tracés épurés au crayon de plomb déroulent l’existence d’une jeune femme terriblement mal dans sa peau dont le physique est un réel barrage à l’acceptation de soi. Véritables scènes de vie, le roman graphique de Marie-Noëlle Hébert est le témoignage d’une adolescence martyrisée par les mots. Ils induisent le jugement, des critères de beauté déformés par des diktats qui affaiblissent volontiers les plus émotifs. De l’illustration au texte, la compulsion alimentaire se dévoile subtilement puis salement. La nourriture devient un refuge à un monde extérieur avide de détruire tout ce qui n’entre pas dans les codes sociétaux.
Pudiques et incisives, les illustrations dévoilent petit à petit l’intimité, le regard que l’on porte sur soi et une capacité certaine à dompter les souvenirs les plus douloureux pour raconter une histoire personnelle. Tout de noir et de blanc, Marie-Noëlle Hébert parle d’elle pour parler de tous les autres ouvrant ainsi de son crayon les brèches d’un récit pluriel avec beaucoup d’humilité. Ici, pas de grandes phrases héroïques pour annoncer s’être sortie de la spirale infernale de son mal-être. Juste quelques sourires de plus et des regards bien affirmés qui apparaissent au fil des pages. Une expression nouvelle fort loin des premières sentences où l’on lit « 20 ans. J’habite toute seule dans un grand appartement. Les murs sont couverts de cadres, de photos. De souvenirs. Mais c’est quand même vide ».
La grosse laide ne déroge pas à la « règle » de ces premiers ouvrages qui semblent être publiés pour élaborer le portrait de ses propres souffrances au lecteur. Ici, cela prend tout son sens car la justesse des actions et la nécessité des mots offrent un réconfort certain à celui qui s’y retrouve, un engagement évident à celui que ça révolte et de l’espoir à ceux qui découvrent simplement le passé puis le présent de cette jeune femme.
Voilà un album plusieurs fois primé au Québec qui sort enfin en France aux éditions des équateurs.
Un récit autobiographique dur, puissant mais salvateur. Marie-Noëlle est une petite fille comme les autres, elle aime les princesses et elle a envie de plaire, d’être belle.
Mais elle ne s’aime pas. Le monde qui l’entoure lui renvoie une image qu’elle hait : elle est grosse, laide, elle a de grosses cuisses, elle a de mauvaises habitudes alimentaires, on se moque d’elle… La violence de ce rejet percute Marie-Noëlle de plein fouet, elle se déteste, elle s’auto-détruit…
Le dessin au fusain est impressionnant de justesse, de réalisme… on a l’impression de regarder un album de photos en noir et blanc. Un album douloureux qui exprime avec force la tristesse et l’impuissance de la jeune fille. Qui exprime aussi le sursaut, la guérison par l’art, par le désir de s’en sortir.
Un livre riche en émotions superbement exprimées par un dessin percutant et beau. Un livre qui véhicule un message fort qui pourrait parler à bon nombre de personnes, garçon ou fille, jeune ou moins jeune.
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