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Une lecture oppressante mais captivante. Si le récit est sans surprise, car on sent ce qui va se passer fur et à mesure de l'histoire, il reste néanmoins captivant. L'anxiété s'intensifie alors que la vie de Brune bascule au cours de la nuit. Visuellement, c'est une réussite, les dessins prennent le dessus sur le texte et poussent le lecteur à s'impliquer pour donner du sens à ce qu'il voit.
« titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024 »
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Malgré ses nombreuses qualités, je n'ai pas réussi à rentrer complètement dans cet album. Le dessin au crayon de Maran Hrachyan est très élégant, et installe une ambiance sombre et froide tout au long de cet album glaçant. La mise en scène est maitrisée, avec une grande variété de découpages qui servent bien la narration, notamment lors des nombreux passages sans texte. Les thématiques abordées sont intéressantes et hélas toujours d'actualité, que ce soit les biais sexualisés des rapports hommes/femme, ou l'inversion des rôles de victime et de coupable aux yeux de la société. Le revers de la médaille pour moi, c'est que la froideur du récit ne m'a pas permis de m'attacher à l'héroïne, et j'ai trouvé son comportement incohérent par rapport à la façon dont elle est présentée : décrite comme amatrice d'histoires criminelles et de faits divers, très méfiante dans son quotidien, on la voit ensuite prendre une série de décisions aberrantes en décalage avec ce qu'on pouvait imaginer d'elle. L'album reste réussi et intéressant, mais il me manque quelque chose pour adhérer complètement.
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Associer le thriller psychologique à la bande dessinée est un pari audacieux dans la mesure où le thriller impose une mécanique, une ambiance et une imprégnation du lecteur. Cela doit résonner comme une petite musique lancinante en maintenant une tension.
La bande dessinée risque de s'en trouver, par son format, un peu trop figé. Ici ce n'est pas le cas, et dès les premières cases, on se sent plongé dans un décor froid, sombre où la nuit règne en maître.
La façon très personnelle de raconter les événements, avec cette focalisation sur Brune, le personnage principal apporte une angoisse digne du thriller. Le graphisme colle à merveille. Donner un relief engagé à ce genre est un autre tour de force, car en fin de compte cet album se lit facilement et pourtant beaucoup de thèmes sont développés : les violences faites aux femmes, le consentement, la prédation, etc...
Sur un autre plan, cette histoire me fait un peu penser à l'album collectif "le crime parfait" car il s'inscrit dans cette idée selon laquelle le coupable n'est pas forcément là où on l'attend et que son crime parfait revient à faire condamner sa victime.
Je regrette peut-être que l'histoire ne soit pas davantage développée notamment vers la fin car cela aurait apporté une conclusion éclatante. Les événements se précipitent beaucoup et à certains égards je suis resté sur ma faim. Sur ma faim car c'est un roman graphique qui a déployé une grosse partie de son énorme potentiel mais il manque ce petit plus. Par exemple, le début nous dévoile une écoute active des faits divers et autres histoires criminelles avec ce sentiment de méfiance intensif, de peur. La lien qui est fait est à mon sens un peu "facile".
Néanmoins dans l'ensemble, c'est une lecture captivante que je recommande. Une autre façon de revisiter le thriller.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Glénat pour cet envoi. »
Brune, jeune parisienne sexy sait qu’elle attire le regard et la convoitise des hommes. Aussi, avec toutes ces affaires de jeunes femmes violées et assassinées, quand elle se déplace dans la rue, elle a souvent le sentiment d’être suivie et veille à ne jamais être isolée des autres passants.
Ce soir-là, elle est invitée à une soirée chez un ami. Elle s’y rend seule et à pied, ce qui la stresse un peu. A l’issue de la soirée, Alex un ami, habitant près de chez elle lui propose de la déposer, soulagée elle accepte. Mais au lieu de s’arrêter devant chez elle, il préfère avancer plus loin et se garer à sa place habituelle dans son parking souterrain. Tandis qu’ils remontent par les escaliers, Alex devient insistant et lui propose de lui montrer son appartement. Ne pensant pas qu’Alex représente un danger elle accepte. Une fois dans l’appartement, il lui propose un verre et lui avoue son attirance. Sentant le piège se refermer , Brune essaie de discuter afin de rétablir la situation et veut partir mais la porte est verrouillée et Alex ne sait plus où il a mis les clés. Alors qu’il fait semblant de les chercher dans la chambre, elle s’empare d’un couteau de cuisine qu’elle dissimule dans son sac à main. Alex revient et se jette sur elle pour l’embrasser.
A partir de là, Brune se trouve prise dans un engrenage sournois et infernal que Maran Hrachyan décortique de façon admirable. Comment une jeune femme bien sous tous rapports, certes sexy et donc régulièrement victime de harcèlements divers, peut-elle se retrouver accusée de meurtre ?
Le message en creux de ce thriller sombre est oppressant est qu’être mignonne n’est pas un appel au viol ni une provocation. Au-delà est abordé le sujet le droit des femmes à disposer de leur corps et celui de la remise en cause de la parole des victimes.
Le découpage des cases de cet album de 164 pages est tantôt serré comme les battements du cœur qui s’accélèrent en même temps que le plan zoome à mesure que le piège se resserre sur le sujet, tantôt il occupe une page entière avec un plan large pour planter le décor.
Le dessin comme réalisé au crayon est très sombre puisque tout se déroule de nuit. Les visages sont dénués d’expression si bien que cette froideur dissimule à merveille les sentiments, les intentions et nous poussent à tourner très vite la page afin de savoir…
Ce thriller glaçant se lit d’une seule traite et résonne avec notre actualité en pointant le peu de cas accordé au consentement ou non des femmes qui ne peuvent être féminines sans passer pour consentantes ou aguicheuses et qui n’ont donc « que ce qu’elles méritent » et « sont responsables de ce qui leur arrive. »
Ce polar féministe n’apporte malheureusement pas de réponse car notre société patriarcale n’a pas encore suffisamment évolué ou ne le veut pas.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Glénat pour cet envoi. »
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