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Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Bon, ça commence à bien faire maintenant ! C’est la deuxième fois de suite que je lis une BD dont le scénario me paraît vraiment sympa mais où la fin semble (je dis bien « semble ») bâclée et me laisse donc sur ma faim.
Parce que dans Le Sarde, tout est là pour faire une BD de qualité : un personnage charismatique et tourmenté mais pas du tout caricatural, une ambiance et des décors réalistes qui permettent une réelle identification (ça se passe principalement en France, du côté de Lyon), des flashbacks qui nous font comprendre petit à petit quels sont les enjeux, etc, etc. Bref, C’est du solide côté scénario.
Pour le dessin, c’est un peu pareil. Bon, je n’accroche pas au style dégingandé des personnages ni vraiment à leurs visages mais je suis bien obligé de reconnaître le talent graphique de Bonaccorso. La mise en page est particulièrement soignée. Très dynamique, un peu « comics » même, elle est également très télévisuelle par ses cadrages et l’on imagine parfaitement une déclinaison filmée de ce polar calabro-lyonnais.
Mais le problème, c’est la fin ! Evidemment, je ne vais rien divulgâcher ici (si ce n’est que la fin n’est quand même pas terrible) mais tout de même… On a envie de dire : « Tout ça pour ça ?!? »… Un peu comme pour La Montagne invisible T2 (que je chroniquai naguère ici… il y a quelques jours), une scénario solide pour une fin en eau de boudin… Je suis déçu… Franchement déçu…
Chronque précedemment parue sur le blog www.sambabd.net
Décidément, la Turquie a le vent en poupe chez les éditeurs de BD en France… Après la très bonne surprise des Contes ordinaires d’une société résignée parut récemment chez Les Humanoïdes Associés (et chroniquée part votre serviteur), voici une nouvelle très bonne BD abordant les problématiques de ce vaste et magnifique pays aux portes de l’Europe.
Aujourd’hui encore, 80 ans après sa mort, Mustafa Kemal, dit Atatürk, est omniprésent en Turquie. Son visage orne billets de banques et pièces de monnaies et l’on peut voir des affiches et statues de lui à peu près partout dans le pays. En revanche, depuis la prise de pouvoir d’Erdogan au milieu des années 2000, son héritage politique, Laïque, progressiste et humaniste, est plus que jamais en danger. Et c’est précisément sur ce point-là que cette BD rejoint la réalité.
L’histoire de cet adolescent d’origine turque qui vit en France, du côté de Lyon (contrairement à ce que pourrait laisser entendre le résumé de l’éditeur !!!) en train de se radicaliser, s’apparente un peu à celle de la Turquie, jeune nation (même pas un siècle d’existence en tant que telle), sur qui les intégristes sont également en train de mettre la main…
Afife, sa tante mourante (Leucémie…) va tout tenter pour le sortir des griffes des barbus. Cela ne va évidemment pas être facile avec un ado sans (re)père(s) et dont le cerveau semble déjà bien retourné. Qu’à cela ne tienne, elle va convoquer ni plus ni moins qu’Atatürk le charis-mythique drigeant turc des années 20 et 30 qui jadis entraîna son pays à marche forcée vers le mode de vie occidental (Laïcité, vote des femmes, alphabet Latin, éducation pour tous, etc.). Je vous avoue avoir beaucoup apprécié cet angle par lequel les auteurs vont nous présenter des passages clés de la vie et de l’œuvre politique d’Atatürk. Au lieu de nous pondre une biographie dessinée et juste chronologique, ils nous présentent la vie de Mustafa Kemal sous forme d’un argumentaire que va tenter de questionner le jeune Mehmet pour qui, au début du moins, le leader turc apparaît un peu comme un fou et, très clairement, comme un mauvais musulman. Cela permet d’éviter l’hagiographie tout en gardant la force de conviction nécessaire pour ranger le lecteur à ses idées progressistes.
Et puis sinon, côté dessin, le trait à la fois léger et dynamique ainsi que les couleurs pastel me plaisent beaucoup. Les expressions des visages en disent long sur la psychologie des personnages et les passages de la vie d’Atatürk sont très bien réalisés, qu’il s’agisse de la bichromie sombre ou encore des scènes d’actions comme les batailles et autres coups de force.
Au final, une BD très intéressante sur la Turquie d’hier, d’aujourd’hui et de demain… Je vous la recommande sans hésiter.
Merci au site lecteurs.com de m'avoir envoyé cette BD. Cengiz est un étudiant, fils d'immigré turc, qui vit dans la banlieue lyonnaise. Avec Viviane, la fille qu'il aime, il se bat pour offrir un avenir aux jeunes de son quartier et les sortir de la délinquance. La police voit en lui la solution aux tensions qui règnent. Seulement, ses ambitions de paix et de politique sont vite rattrapées par l'ombre de son frère, Sayar, un ancien caïd très violent de la cité, aujourd'hui emprisonné en Turquie.
J'ai d'abord eu du mal à me plonger dans l'histoire, très éloignée de ce que je lis habituellement. Néanmoins, au fil des pages, je me suis attachée aux personnages et je me suis laissée prendre par l'intrigue. Ce premier tome laisse présager une suite prometteuse. Les auteurs ont su retranscrire l'atmosphère de cette cité lyonnaise, gangrenée par la violence, la drogue et les ségrégations ethniques. Cela reflète bien la triste réalité de ces quartiers mis à l'écart, avec des descentes de police régulières et une absence de règles. L'atmosphère pesante est néanmoins contrebalancée par quelques notes d'humour et l'histoire d'amour entre Cengiz et Viviane. De plus, les dessins sont très beaux. L'absence de couleurs vives renforce cette sensation d'enfermement et de manque d'avenir contre laquelle lutte le héros. Pendant toute la lecture on est partagé entre le fatalisme et l'espoir que le héros parviendra à changer les choses et améliorer le sort de cette cité.
Pour conclure, ce 1er tome de "Jeu d'ombres" est une belle découverte, bien que l'histoire ait un peu de mal à démarrer. Je lirai avec plaisir la suite.
Merci lecteurs.com pour le partage de cette BD qui signe mon retour vers ce genre littéraire.
Jolie couverture. J'ai d'abord eu un peu de mal à me repérer dans l'histoire et avec les personnages. Il y a même plusieurs expressions qui m'étaient jusque là inconnues. Cependant les actions sont bien rendues par les dessins et on a envie de suivre ce personnage principal Cengiz qui ne peut que s'étoffer et prendre de l'ampleur... L'histoire est très actuelle, dans un environnement de quartier. Les intervenants sont multiples : police, jeunes, politiques, famille...et un étudiant qui s'improvise médiateur Cengiz. A la lecture des premières pages, je trouvais cela plutôt sombre et en fait c'est plutôt plein d'espoir!! A suivre...
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