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Nous retrouvons les Ingalls qui entre le tome précédent et celui-ci ont vu la famille s'agrandir avec la naissance de la petite Grace. Ils ont aussi subit une terrible épreuve, la scarlatine, qui a laissé la pauvre Marie aveugle. Suite à une proposition de travail fort intéressante, Charles part pour l'ouest dans l'idée d'engranger de l'argent et de repartir à zéro. Les filles vont le rejoindre en prenant le train, une grande expérience! Et toute la famille va se retrouver à vivre dans un camp d'ouvriers.
Encore une fois j'ai beaucoup aimé ma lecture. Je suis toujours admirative de cette capacité qu'ont les Ingalls (et d'autres) à partir, tout laisser derrière eux pour tout reconstruire ailleurs. On découvre aussi la colonisation de l'ouest avec l'extension du chemin de fer, les villes qui poussent en quelques jours au bord des gares et les fermiers qui font la queue pour acheter leurs terres au gouvernement.
Bref j'ai beaucoup aimé ma lecture.
Résumé :
La famille Ingalls cherche un endroit paisible pour s'installer. Ils arrivent près d'un village appelé Walnut Grove, dans le Minnesota. Une nouvelle vie commence pour Laura et sa sœur Marie qui se rendent à l'école pour la première fois. Découvrez le récit autobiographique de Laura Ingalls Wilder, grand classique de la littérature américaine.
On continue de suivre la vie de la famille Ingalls, cette fois à Walnut Grove. Quel plaisir de retrouver des personnages que l'on a connu dans la série comme Nellie Olson qui est ici aussi une petite peste hautaine et tyrannique ou encore le révérend Alden. Je ne me lasse pas de suivre cette vie de famille simple avec ses malheurs et ses bonheurs.
Je devais avoir une petite dizaine d’années lorsque ma maman m’a offert l’intégrale de La petite maison dans la prairie : huit magnifiques ouvrages reliés que je ne me lassais pas d’admirer, et dans lesquels je me suis aussitôt plongée … Avant d’arrêter, en larmes, au beau milieu du tome dans lequel Marie perd la vue et Jack perd la vie. Le visionnage de la série ne m’avait pas préparée à quelque chose d’aussi tragique et d’aussi triste ! Il m’a fallu attendre douze années avant de prendre mon courage à deux mains et redonner sa chance à cette saga autobiographique : je suis toujours aussi sensible, mais après avoir lu des témoignages aussi déchirants que Deux petits pas sur le sable mouillé ou J’ai pas pleuré sans être traumatisée, je me suis dit que j’étais prête pour me replonger dans La petite maison dans la prairie ! On ne va pas se mentir, certains passages restent difficiles, mais clairement, cela ne m’a pas secouée comme lors de ma première tentative !
Après un nouveau long voyage à travers le Kansas et le Minnesota, la petite famille Ingalls arrive enfin sur les rives de Plum Creek : Charles vient d’acheter ces terres à M. Hanson, qui quitte la région. Tandis que Charles construit une belle maison en planches pour les siens, Caroline, Marie et Laura aménagent la petite maison souterraine … La vie est belle, au bord du ruisseau : la terre est fertile et leur promet de bonnes récoltes, la ville est suffisamment proche pour qu’ils puissent aller à l’église et que les petites filles aillent enfin à l’école, ils ont des chevaux et une vache … Mais voilà que des nuées de sauterelles s’abattent sur le pays, dévorant tout sur leur passage. Voilà que des étranges boules de feu pénètrent dans la maison tandis que le blizzard souffle au dehors. Voilà que la sécheresse détruit les récoltes à peine plantées …
Je le reconnais volontiers : je n’ai pas pu m’empêcher de faire un constant parallèle entre ce livre et la première saison de la série télévisée ! Bien que cette dernière ait grandement enjolivé les choses, en supprimant ou modifiant certains passages et en ajoutant au contraire de nouvelles péripéties totalement inventées, elle reprend en grande partie le récit de Laura … en particulier en ce qui concerne la rencontre avec Nelly Oleson à l’école et la « partie de campagne » où notre petite intrépide se venge de la petite peste en la conduisant près de l’écrevisse du bassin ! Si dans le premier tome, Laura était finalement assez sage et obéissante, en grandissant, elle devient bien plus « rebelle » et audacieuse, parfois même un peu insolente, même si elle regrette rapidement ses écarts de conduite. Car Laura aime ses parents, elle les respecte car elle se rend de plus en plus compte de tout ce qu’ils font pour ses sœurs et elles … Ils se privent d’un nouveau manteau ou d’un nouveau châle pour leur offrir de jolies bottines ou une belle robe. En retour, que fait-elle ? Elle joue dans le foin, elle entraine sa sœur ainée dans ses bêtises, sans penser à son pauvre Papa qui va devoir travailler dur pour remettre le foin en meules pour l’hiver. Au fil de cette année passée sur les rives de Plum Creek, la petite fille apprend l’altruisme, la générosité, le don de soi … J’ai été très triste pour elle lorsqu’elle a été obligée de donner sa poupée à sa petite voisine, parce qu’elle est une « grande fille » maintenant et que ce serait égoïste de sa part de garder Charlotte alors qu’elle ne joue plus avec.
Les préoccupations des pionniers sont bien éloignées des nôtres : tandis que nous nous inquiétons de savoir si nos vêtements sont encore à la mode ou si notre dernier post Instagram va récolter beaucoup de « J’aime », les Ingalls vivent avec la peur permanente de voir leurs récoltes détruites par une quelconque catastrophe. Car sans ce blé à venir, ils ne pourront payer les planches qui ont servi à construire la maison, ils ne pourront acheter de quoi se nourrir pour l’hiver à venir … Et même quand les sauterelles ravagent tout, même quand la sécheresse détruit tout, même quand tous leurs efforts sont réduits à néant, ils ne se lamentent pas. Et pendant ce temps, nous protestons car nous n’avons « pas assez d’argent » pour aller au cinéma au moins une fois par mois, comme si c’était vital, comme si c’était nécessaire, comme si c’était indispensable ! Les Ingalls n’avaient pas de sécurité sociale ni d’assurance : l’Etat ne faisait rien pour ses habitants, mais aucun pionnier n’allait manifester, au contraire, ils consacraient leur énergie à reconstruire ce que la nature avait détruit. Lire ce livre à notre époque nous aide à relativiser, à nous rendre compte que nous n’avons pas à nous plaindre : si nous avons les moyens de nous offrir ce roman ou de songer aux loisirs, c’est que nous avons amplement de quoi mettre dans l’assiette et que nous avons un toit sur la tête ! Je suis très admirative de Charles et Caroline, de leur courage et de leur foi …
Je sais que c’est un aspect qui dérange beaucoup, justement : la religion. Maintenant qu’ils vivent à proximité d’une ville, les Ingalls se rendent chaque semaine à l’église, et les petites filles vont à l’école du dimanche où elles apprennent par cœur des versets de la Bible. Laura évoque à plusieurs reprises les prières du soir, les chants de louange que Charles accompagne au violon, et cite même quelques fois des passages entiers du texte biblique … Contrairement à bien des lecteurs qui considèrent cet aspect « pénible » voire « énervant », j’ai beaucoup aimé le fait que la foi trace son chemin dans le cœur et l’esprit de la petite Laura. La religion faisait partie intégrante de la vie des pionniers américains de cette époque, cela me semble donc parfaitement normal et évident que Laura en parle dans ses mémoires … d’autant plus qu’elle ne pensait sans doute pas qu’un jour, quelqu’un irait reprocher à des parents d’avoir transmis leur foi à leurs enfants ! De la même façon, j’ai du mal à comprendre pourquoi tout le monde s’insurge contre l’éducation qu’elles ont reçue : en quoi apprendre la politesse et la gentillesse à des enfants est-il mal ? Auriez-vous préféré que Laura embarque ses cadeaux de Noël sans remercier le révérend Alden grâce à qui elle a reçu cette adorable petite cape de fourrure dont elle rêvait tant ? Bien sûr, Marie et Laura nous semblent « trop sages », mais il n’y a qu’à voir toutes les bêtises que fait la petite Laura, parfois suivie par la discrète Marie, pour se rendre compte qu’elles sont loin d’être parfaites !
Bref, vous l’aurez bien compris, ce second tome confirme ce que je disais à propos du premier : cette saga est vraiment fort sympathique ! Laura a un vrai don de conteuse, elle fait voyager le lecteur à travers le temps et l’espace pour lui faire revivre à travers des mots son enfance, faite de longues après-midi de jeux dans la prairie et de studieuses matinées à apprendre à lire ou à coudre, où la joie d’être en famille est toujours supérieure aux malheurs qui vient ébranler leur quotidien. La vie est rude, mais elle est belle, voici ce qui pourrait résumer la vie des Ingalls, et voilà également le message que le lecteur peut tirer de ce récit. Récit qui s’adresse normalement à des enfants, de par la simplicité de la narration et l’âge de la petite Laura, à condition que ces enfants ne soient pas trop sensibles – mais je pense que maintenant, vu tout ce qu’ils voient à la télévision dès leur plus jeune âge, ils ne seront pas choqués par ce livre comme j’avais pu l’être à leur âge … – mais qui plaira aussi aux adultes nostalgiques de la série, ou tout simplement curieux de connaitre la vie des pionniers !
https://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2019/05/la-petite-maison-dans-la-prairie-tome-2.html
J’ai littéralement grandi avec la célèbre série télévisée La petite maison dans la prairie : le petit rituel familial du soir, lorsque je n’étais qu’une petite fille de l’âge de Laura environ, c’était de regarder un épisode tous ensemble … Autant vous dire qu’au fil des années qu’ont durées ces soirées télé en famille, les neuf saisons ont été regardées plus d’une fois, toujours avec le même plaisir ! Aujourd’hui encore, il m’arrive de me replonger dans cette interminable série qui, inévitablement, me remonte le moral … Cela faisait bien des années que je souhaitais me plonger dans la saga autobiographique dont est inspirée la série : j’avais très envie d’en savoir plus sur la véritable Laura Ingalls Wilder ! En ce début février, j’ai enfin trouvé le courage de me plonger dans ces huit tomes très joliment illustrés par Garth Williams !
Un beau matin, tandis que Laura n’avait que six ans, toute la petite famille Ingalls s’est entassée dans le chariot rempli à ras-bord, et Jack le bouledogue tacheté s’est vaillamment mis en route aux côtés des chevaux. Ils ont quitté leur jolie petite maison dans les grands bois pour rejoindre les vastes prairies du Kansas : Charles trouve qu’il y a désormais trop de gens dans le Wisconsin, et il rêve d’un territoire encore vierge de toute civilisation … Après un long et éprouvant voyage, les voici arrivés dans l’immense plaine inhabitée qui va accueillir leur toute nouvelle maison !
Bien que ce livre soit une autobiographie, il est rédigé à la troisième personne : du haut de ses 70 ans, Laura souhaite raconter ses souvenirs sous la forme d’une histoire, d’un roman pour les petits enfants. Pour cela, quoi de mieux que de prendre le point de vue de la petite fille de six ans qu’elle était alors, cette petite fille curieuse et encore si innocente, à laquelle les petits lecteurs pourront facilement s’identifier ? Le récit aurait perdu bien de sa magie si des « réflexions d’adultes » s’y étaient immiscées – même si Laura-adulte ne peut s’empêcher de glisser quelques explications par-ci par-là ! Ici, on a réellement le sentiment de voyager au côté de la petite Laura pleine de fougue et d’insouciance, qui entend chanter les étoiles, qui écoute avec émerveillement le récit de Mr Edwards qui a rencontré le Père Noël … Le regard que la petite Laura porte sur le monde est d’une naïveté touchante. Régulièrement, les interruptions de Caroline, qui empêche Charles ou un autre adulte de s’attarder sur un sujet sensible – « il y a des petits bols qui ont de grandes oreilles » –, mettent en avant cette innocence préservée malgré la rudesse du quotidien des pionniers.
Car c’est vraiment quelque chose dont on se rend compte à la lecture de ce livre, bien plus que dans l’épisode-pilote qui s’en inspire : la vie était vraiment difficile. A tout instant, la nature pouvait réduire à néant tous les efforts des pionniers, si ce n’était pas le gouvernement qui s’en mêlait, obligeant les colons blancs à rendre aux indiens les territoires qui avaient été alloués aux pionniers … Entre l’effrayante traversée de la rivière (même en sachant que Jack survivait, grâce à la série, j’avais les larmes aux yeux !), les rencontres avec les indiens, la fièvre intermittente, le feu de prairie, celui de cheminée … Les épreuves parsèment la vie de la famille Ingalls ! Et pourtant, ils ne baissent jamais les bras, trouvent toujours des solutions alternatives, ne se laissent jamais gagner par le découragement. Plus d’une fois, Laura nous fait part de la débrouillardise de Charles, son Papa, qui construit presque seul leur maison et trouve toujours un moyen de subvenir aux besoins de sa famille malgré leur isolement et malgré les catastrophes qui ne cessent de se dresser sur leur chemin. J’ai appris énormément de choses avec ce livre : Laura nous rapporte en détails comment il a fait des fondations solides avec de simples troncs, comment il a fabriqué une porte sans le moindre clou, comment il a creusé le puit, comment il a construit un fauteuil à bascule pour Caroline …
Mais ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce livre, c’est vraiment la simplicité de leur existence. Pour les Ingalls, pour les pionniers en général, nul besoin de posséder beaucoup de choses : l’essentiel suffit amplement. Ils voient le bonheur dans les petites choses les plus simples du quotidien, dans le chant du rossignol, dans la découverte de quelques perles pour faire un collier – que Marie offrira volontairement à Bébé Carrie, obligeant une Laura bien moins généreuse à en faire autant –, dans un peu de sucre blanc … J’ai été émue aux larmes lorsque les « petites filles », si attachantes, découvrent leurs cadeaux de Noël : une petite timbale suffit à les rendre folles de joie, elles qui devaient jusqu’à présent en partager une ! Que penseraient-ils s’ils voyaient la société de consommation, de zapping et d’insatisfaction chronique dans laquelle nous vivons désormais ? Je pense qu’ils seraient totalement ahuris : il y a un tel fossé entre leur mode de vie, leur mentalité, et la nôtre ! Caroline, que la série nous présente comme une mère douce et aimante, est finalement très « austère », presque sévère … mais fort aimante ! Charles est lui aussi bien moins jovial que celui que nous voyons à la télévision, mais c’est l’époque qui veut cela.
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce premier tome ! Quel régal que de re-découvrir les aventures de la famille Ingalls à travers les mots de la véritable Laura, qui nous relate ici une partie de son enfance ! Elle nous raconte la beauté de la prairie, la joie d’avoir un toit sur la tête, les petits bonheurs et les grands tracas … A travers ce récit, c’est tout un pan de l’histoire américaine qui s’ouvre à nous : nous découvrons la rude vie des pionniers, la colonisation des territoires indiens … Amoureux de la série, passionnés d’histoire ou adeptes des grands espaces sauvages aimeront ce récit riche en enseignements, et surtout incroyablement émouvant et passionnant. C’est vraiment très joliment raconté, on se sent tellement proche de cette petite fille qui a vécu il y a pourtant si longtemps de cela … mais qui continue de vivre à travers cette histoire, sa propre histoire, fruit de ses souvenirs couchés sur le papier. Un vrai bonheur, j’ai vraiment hâte de me plonger dans la suite !
https://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2019/03/la-petite-maison-dans-la-prairie-tome-1.html
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