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Atmosphère fluctuante : mi-crépusculaire, mi-hypnotique.
Il n’est pas si facile de raconter l’ambiance générale de ce livre qui se déroule sur deux jours dans une petite station balnéaire de Norvège et qui parle d’une immense étoile se rapprochant dangereusement de la terre. La quatrième de couv. annonce un roman choral que j’ai certes retrouvé mais dont je n’ai pas toujours cerné l’intérêt qu’il y avait d’y apporter autant de personnages qui finalement n’interviendront pas dans l’intrigue finale, ni ne servaient tangiblement à la mise en valeur de l’histoire.
Si l’on occulte ce point, on retient par contre que les personnages de Karl Ove Knausgaard sont convaincants, que plein de situations sont des miroirs de nos vies et que son écriture est intéressante. Par moment on se croit à sa table d’écriture tant sa plume avance vite, comme sortie d’un boulet de canon. On le visualise, on le sent. Un peu comme s’il ne serait plus arrivé à freiner son cerveau, ni d’ailleurs son jet d’écriture. Une idée en amène une autre, une situation en induit une autre, un oeil qui voit une chose puis se retourne et en voit une autre se situant à une autre époque de la vie du personnage. D’où la sensation de semi-hypnose annoncée en sous-titre.
Les personnages sont éclectiques. Chaque personnage devient le narrateur de son chapitre, de son histoire. Je ne parlerai, et que très succinctement de deux trois d’entre eux.
Il y a Arne, ce mari chamboulé par une épouse bipolaire, épouse que Knausgaard a su rendre agaçante. Où que se trouve cette famille qu’il forme lui, son épouse Tove et leur deux fils Heming et Asle, jamais elle ne peut déguster la vie.
Il y a ensuite Kathrine, pasteure et ayant elle aussi une famille, qui prend la parole dans son chapitre à elle. Puis la jeune femme Emil qui plonge proprement suite au fait qu’elle vient de laisser tomber un bébé, la caissière Iselin qui a interrompue ses études ou encore le médecin Solveig qui soigne son ancien pote.
Neuf narrateurs défilent ainsi pour raconter leur vie et ces fameuses journées où apparait une énigmatique étoile. Elle prend tant de place dans la vie des personnages qu’elle finit par les déstabiliser.
Si tout du moins leur vie avait un tant soit peu de stabilité, de réalité, de fond.
Un dernier élément, celui de la traduction qui m’est apparue excellente puisque, justement, on ne suspecte pas de traduction. Je me suis rappelée avoir appris un jour que le norvégien avait bien plus de synonymes que le français. Dans cet ouvrage traduit du norvégien, je n’ai jamais douté d’un mot ou d’une image. La lecture est si facile et évidente, qu’on ne se pose pas la question de savoir si la traductrice, Loup-Maëlle Besançon, aurait pu faire un autre choix de mots. 840 pages patiemment traduites.
Il s agit du 2 ieme tome de la biographie de cet écrivain . Il y raconte au plus près sa volonté d être écrivain , ses pensées les plus intimes , sa compagne , ses enfants . Il raconte ce qu à été sa vie en Norvège ( surtout tome 1) et ce qu est la vie d’un norvégien en Suède . Il cite ses lectures , les écrivains qui l’ont inspiré et l’inspirent encore . J’aime beaucoup et j’ai déjà acheté les 6 tomes de sa biographie.
A 40 ans l’auteur est sur le point de devenir un écrivain sur la scène internationale.
Il décrit dans son dernier tome de 1505 pages les péripéties de sa vie ordinaire, rien d’exceptionnel comme il dit, que des choses qui arrivent tout le temps avec son épouse Linda et ses trois enfants en bas âge. Il décrit les jours d’une vie que le monde connaît, qu’il s’agisse d’alcoolisme, d’infidélité, de maladie mentale…
Seulement il y témoigne sur environ 400 pages sa confrontation avec son oncle qui l’attaque pour des révélations familiales non avérées. Une histoire patentée et de viol verbal en voulant compromettre le nom de famille.
Puis dans une coupure importante du livre et sur 900 pages, on prend la direction de ce qu’est un nom dans une famille et notamment sur celui que les Juifs ont perdu pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’auteur qui a lu « Mein Kampf » d’Hitler nous retrace Vienne d’avant-guerre, la république de Weimar de l’entre-deux-guerre, les liens psychologiques, l’art et la politique et bien entendu la relation humaine.
Cette relation humaine est intéressante par ce que décrit Kubizek sur Hitler à la sortie de leur adolescence. Son penchant pour l’argutie, la phobie du contact, son parcours SDF, sa relation avec sa nièce Geli non consommée qui se suicidera tout comme Eva Braun. Hitler qui ne pouvait pas se passer de son ami Kibizek y mettra un terme du jour au lendemain. La suite sera contée par Hanfstaengl un autre témoin de sa domination.
Karl Ove Knausgaart reviendra sur ses déboires avec sa famille, sur ce que son épouse éprouvera après avoir lu dans son tapuscrit son infidélité. Elle en sera profondément affectée et tombera en dépression.
L’auteur termine son grand récit autobiographie et essai, en savourant l’idée de ne plus être écrivain, car il pense avoir fait trop de mal autour de lui. Mais il faut comprendre, peut-être, plus rien d’écrit personnel, car en 2022, il a sorti un nouvel essai.
A vingt ans, Karl Ove s’installe à Bergen. Plus jeune étudiant jamais accepté à la prestigieuse Académie d’écriture, il déborde d’enthousiasme et d’ambition littéraire. Mais rapidement, ses illusions volent en éclats. Son écriture se révèle puérile et pleine de clichés, et ses efforts de socialisation se soldent par des échecs cuisants. Maladroit avec les femmes et très timide en société par rapport à son frère Yngve, il noie son humiliation dans l’alcool et le rock. Mais, petit à petit, l’horizon va s’éclaircir. A travers l’amour puis la critique littéraire, il pose les premières pierres de sa vie d’adulte.
J’ai cru que j’allais m’ennuyer dans ce récit autobiographique de 766 pages sans chapitres, mais merde, quel récit authentique et sincère que retrace cet auteur norvégien dans son tome 5. Karl Ove Knausgaard s’est fait connaître en international sur les 6 tomes qu’il a écrit (3000 pages). C’est un homme qui se décrit comme un écrivain sans imagination et que seules la réalité et les expériences lui permettent de mettre en forme. Il parlera d’un de ses plagiats à cette Académie d’écriture, mais surtout de ses déboires amoureux, de ses déboires liés à l’écriture. Il se perd pour mieux se retrouver à travers les livres et la musique qui l’inspire et qui lui permettra de réaliser son rêve : devenir écrivain.
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