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Un roman tendre, émouvant, souvent drôle, à hauteur d’enfant.
1967 – Jacob, un enfant juif de 8 ans, raconte son quotidien au Maroc, à Safi, le pays de la sardine et de la poterie.
La famille, l’école et surtout son ami musulman, Brahim. Une belle et forte amitié.
Les habitants vivent en harmonie les uns avec les autres, juifs et musulmans, jusqu’à la Guerre des 6 jours, où le Maroc propage une campagne de presse anti israélienne et antisémite. Les juifs ne se sentent plus en sécurité au Maroc et commencent à s’exiler. Que va-t-il advenir de l’amitié des deux garçons ?
C’est un véritable déchirement pour Jacob, dont la famille s’expatrie en France.
Karen Merran s’est inspirée de son histoire personnelle. « Moi, qui ai hérité de ces souvenirs, je suis née à Paris. Je fais partie de la génération suivante, celle qui n’a pas vécu à Safi, celle qui a seulement connu le « Maroc importé de France » dans les plats et les traditions. Je fais partie de cette génération à qui on a répété que les juifs et les musulmans ne s’entendent pas »
« Quand j’ai commencé à écrire, la grande question qui m’intéressait par-dessus tout, c’était de savoir si les juifs et les musulmans entretenaient de bonnes relations. J’avais envie que la réponse soit simple, alors j’ai décidé de raconter cette histoire à travers les yeux d’un enfant juif de 8 ans, dont le meilleur ami est musulman. Il aime sa vie au Maroc et ne comprend pas comment un conflit en Israël, à des milliers de kilomètres de chez lui, peut engendrer des tensions entre ces deux communautés. »
C’est une vraie gageure de faire parler naturellement un enfant. Pourtant, c’est parfaitement réussi !
C’est la naïveté, le regard, mais aussi les émotions brutes de Jacob qui touchent et souvent, nous font comprendre l’essentiel.
- L’acceptation de la différence par l’enfant. Sauf influence forte des adultes, elle fait partie du quotidien et au contraire, c’est rigolo de profiter des plats et traditions qu’on ne connait pas à la maison, et cela rassemble aussi les parents.
- Les questions auxquelles les adultes ne savent pas répondre simplement, qu’ils choisissent souvent d’ignorer.
Pourtant, les enfants sont des éponges affectives et perçoivent parfaitement les crises familiales. Ils se posent des questions, pas toujours les bonnes, ce qui provoque peurs et souffrances.
- La force de la peur, qui provoque les agressions, les rejets, et pousse des populations à s’enfuir et à se haïr.
- Les différences de mentalités : la convivialité juive et musulmane et la froideur française. La dureté et le mépris des enseignants envers les élèves différents du moule. Les remarques de l’instituteur français sont cinglantes envers Jacob. Les parents des camarades français de Jacob font bien comprendre à sa mère qu’elle n’est pas la bienvenue chez eux.
Le regard de Jacob est fin, souvent drôle et très juste. A propos de sa mère, par exemple :
« Et dès qu’elle me voit, c’est plus fort qu’elle, elle a envie de m’embrasser. »
A propos de l’école : « S’il n’y avait pas les professeurs, les leçons de maths, de lecture, de conjugaison et les dictées, et si ce n’était pas tous les jours de la semaine, l’école, ce serait génial. »
- Ce récit est aussi un rêve pour l’autrice : celle de voir les populations réunies malgré tous les événements aux alentours. Et avec l’amitié entre les deux garçons, elle nous invite dans ce rêve.
Une vraie réussite !
https://commelaplume.blogspot.com/
PDG de Yaourt Potier, Harry Boulgour écrit des polars à succès en secret sous le pseudonyme de Marguerite Abel. Il se sert des travers de ses salariés et des mesquineries du monde de l'entreprise pour nourrir ses personnages et ses intrigues. Un jour, il perd l'inspiration. L'une de ses employées, Gloria, enceinte après un parcours difficile de PMA, devient sa muse sans le savoir.
Ce roman était dans ma PAL depuis un an et là, ma main l’a saisi et ne l’a plus lâché. J’avais lu son 1er roman, que j’avais moyennement apprécié, mais là, je l’ai adoré.
Karen donne ici la voix au chapitre à divers personnages dont essentiellement Harry et Gloria.
J’ai de suite adoré le personnage de Gloria dans sa spontanéité, sa fraîcheur et joie de vivre. Je l’ai trouvé très forte dès le début car pour suivre un parcours de PMA, il faut être costaud !
Progressivement Harry m’est apparu un peu plus humain, car au début, il est présenté comme un monstre !
Karen a réussi ici à parler avec justesse, empathie, réalité et pudeur de la PMA : les étapes médicales, les démarches incessantes, le grand huit des émotions, les lourds traitements et les difficultés pour tenir cela secret et poursuivre son évolution professionnelle.
C’est un vrai shoot d’humanité et une belle mise en lumière de cette démarche pour devenir mère à tout prix. Karen parvient à y mettre une pointe d’humour, évitant ainsi de tomber dans le larmoyant.
Ses copines sont géniales, soutenantes, aidantes et là dans tous les moments.
On comprend également les méthodes de nos chers auteurs-auteures pour trouver l’inspiration et le fil de leurs romans.
Une belle leçon de vie remplie de lumière malgré un sujet difficile.
Comprendre les émotions, les expliquer, les analyser mais ne pas les ressentir. C'est le drame vécu par Harry Boulgourian, le PDG, brillant héro de ce roman addictif.
En tant que lectrice, touchée par les personnages fascinants, je n'ai pas abandonné Harry avant la dernière page. J'ai lu en apnée. Au fil des pages, j'ai ressenti la joie, la tristesse, la peur, le dégoût, la colère. Et j'ai beaucoup appris sur... le parcours de la PMA, la production des yaourts et la conception d'un roman policier. Pour savoir ce qui peu relier avec brio des sujets aussi différents, il faut vous offrir ce livre car ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler l'intrigue de "Et la muse créa la flamme ". Je vous laisse la surprise
« Il était une fois dans le métro » ou « Le fabuleux voyage de Maya » de Karen Merran. 2 titres pour un même livre.
Ceux qui me suivent savent que j’aime beaucoup cette auteure que j’avais découvert avec Mon cœur serré comme une sardine ».
Contrairement à la majorité des parisiens, Maya, jeune femme dynamique, apprécie ses trajets quotidiens en métro. Elle aime observer les gens et imaginer leur vie. Chef de produits capillaires au sein du service marketing de Beauty Corporation, c'est aussi dans le métro qu'elle trouve les idées de shampoings ou de soins les plus innovantes. Un matin, à la station Saint-Lazare, elle se fait voler son portable, et voit un homme courir pour rattraper son agresseur. Cet homme c’est Roger, un SDF qui gagne sa vie en vendant le Guide des restos pas chers.
Elle a un coup de cœur pour cet homme et elle décide de lui offrir ses compétences marketing pour le sortir de la galère.
Un petit livre doux pour se déconnecter du quotidien mais aussi pour regarder autrement les SDF que l’on croise tous les matins dans le métro.
Maya est touchante de naïveté, elle est pleine de gentillesse et d’empathie quitte à se mettre en danger.
Elle nous ferai presque croire qu’il n’y a pas de risque à aborder des inconnus dans le métro…
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