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Il faut bien l’avouer, c’est le nieme livre sur la Shoah que je lis depuis mes 16 ans, impossible de les compter ! Et malheureusement à chaque fois, chacun apporte quelque chose de nouveau à ma connaissance, un détail qui m’avait échappé, une réflexion personnelle, la réaction inattendue d’un nazi ou d’une prisonnière .
Après une très légère déception au début de ce livre, j’ai été happée par la forme qu’a prise ce petit livre, petit par le nombre de pages, mais grand par la vision très personnelle détaillée qu’il a développée.
La reconstruction après le camp est aussi présente et tout aussi documentée que la dénonciation dont la famille a fait l’objet ; Récupérer son appartement, rendre visite à sa famille, celle qui reste mais qui a vécu sa propre guerre et ne veut pas entendre parler des camps, rentrer et se retrouver seule dans une foule anonymisante, vous repoussant encore dans une sorte de camp, celui des rescapés.
Ce livre est essentiel, comme tous les autres et de par son petit format, je le proposerai à mes petits enfants les plus jeunes, quand ils atteindront l’adolescence pour qu’eux aussi, ils sachent !
Les tout derniers « rescapés » vont partir, lâcher la rampe à laquelle ils se sont accrochés pour faire mentir la volonté des nazis, nous ont montré comment faire, à nous de poursuivre leur combat .
Merci donc à Madame Wallach et à Pauline Guena pour leur travail en commun
Encore un ouvrage sur la Shoah, oui, encore, mais vous savez à quel point c’est essentiel. Ce que l’on peut dire de ce récit, pour commencer, c’est qu’il aura mis du temps à éclore : Dieu était en vacances a en effet été co-écrit par Julia Wallach et Pauline Guéna, la première, ancienne déportée, étant âgée de 96 ans lors de la parution en 2021. Julia Wallach n’a toutefois jamais tu son histoire : elle a inlassablement témoigné, que ce soit dans les médias ou en milieu scolaire, répondant ainsi à la demande de son père. C’est d’abord son enfance qu’elle nous raconte, une enfance heureuse auprès de ses parents, Marie et Joseph, dont elle nous présente rapidement le parcours et les traits de caractère. Puis vient la déclaration de guerre le 3 septembre 1939 et les événements s’enchaînent : l’entrée des Allemands dans Paris le 14 juin 1940 (le jour même où Julia fêtait ses 15 ans), les rafles successives et les ordonnances restrictives pour la communauté juive, l’arrestation de sa mère, puis sa propre déportation avec son père. Julia passera vingt-cinq mois et trois jours dans le camp d’Auschwitz-Birkenau et survivra aux effroyables marches de la mort. Les nombreuses anecdotes liées aux événements historiques rendent ce témoignage précieux, quand les souvenirs disant l’amour de Julia pour ses parents le rendent bouleversant. Le passage consacré au retour est également très intéressant : il pose notamment la question de la culpabilité, du silence et du pardon.
Quand on nait à Paris, en 1925, dans une famille juive, on ne peut pas imaginer toutes les horreurs que l'on va traverser...
C'est pour cela, pour qu'on n'oublie pas, que Julia Wallach, aidée par Pauline Guéna, raconte : sa vie avant et au début de la guerre ; ses parents qui essaient de passer au travers des mailles du filet ; l'arrestation en 1943, sur dénonciation de voisins ; la déportation, la vie en déportation pendant plus de deux ans ; la libération et un retour pas si facile...
Julia Wallach décrit avec ses mots et sa simplicité. Il faut remercier Pauline Guéna de ne pas avoir chercher à enjoliver le style.
Julia Wallach ne mâche pas ses mots, ni à l'égard des nazis, ni sur ceux qui ont provoqué sa déportation, ou en ont profité, ni sur le comportement de certains "libérateurs". Elle ne cache pas ses émotions. On ressent ses colères plus que ses peurs, mais aussi une grande fidélité envers tous ceux qui l'ont aidé, ou qu'elle a aidés.
Le résultat est un récit tantôt très dur, tantôt tout en nuances. Un peu comme celui qu'on pourrait entendre dans la bouche d'une vieille grand-mère sur le point de s'en aller. Le livre est très rythmé, et se lit avec beaucoup de facilité.
J'ai acheté ce livre après une émission de La grande librairie, en avril 2022, où Julia Wallach témoignait aux cotés de Joseph Weismann (Après la rafle) et Jacqueline Fleury-Marié (Résistante). J'ai donc lu les trois ouvrages. Ils éclairent chacun une facette différente, ou sous un angle différent, des années sombres de la France, vielles de moins d'un siècle, mais que certains semblent vouloir nous faire oublier. C'est pourquoi il est si important de lire ces mémoires...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/10/25/dieu-etait-en-vacances-j-wallach-et-p-guena-grasset-pour-ne-pas-oublier/
Un court récit autobiographique très vivant, à mettre entre toutes les mains des ados (mais aussi de leurs parents) pour une petite piqûre de rappel sur la Shoah.
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