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Pour écrire cette chronique, j'ai d'abord laissé peu à peu l'enchantement se dissiper, comme la griserie d'un verre en fin de journée s'estompe avec les corvées du soir.
Ce roman raconte la vague #MeToo dans le monde universitaire américain du point de vue de la génération des boomers.
La narratrice est une femme cultivée, élégante, professeur de littérature respectée par ses élèves, auteure de 2 romans, mère d'une jeune fille épanouie, propriétaire d'une magnifique maison et mariée à un homme socialement bien établi. Elle revendique sa modernité. Au seuil de l'âge d'or des humains matures, cette femme libérée va même jusqu'à succomber au démon de midi.
La réalité est beacoup plus compliquée : profondement traumatisée par les diktats de la société, elle redoute la prise de poids, la décrépitude de la vieillesse et le qu'en-dira-t-on. Confrontée publiquement aux appétits sexuels de son époux, elle garde le port altier mais, ébranlée, écoute surprise son désir de changer de place. Jusqu'ici forteresse du ménage, pilier du parcours universitaire de ses élèves, elle tente le désordre de la passion. Cette expérience l'amène à découvrir son credo : l'ordre.
Pour exprimer cette quête obsessionnelle, Julia May Jonas utilise la trame du roman français traditionnelle c'est-à-dire une œuvre qui raconte une histoire dans laquelle chaque étape concourt au dénouement final.
Les égarements du couple implosent dans une grandiose scène finale. Le dénouement montre l'ordre revenu. L' auteure utilise un symbole religieux de pureté retrouvée : le feu salvateur d'où le couple ressuscite, lavé de ses péchés. De coupables, la société les reconnaît victimes marquées de cicatrices indélébiles.
L'intrigue repose sur les incohérences entre la liberté de mœurs revendiquée par l'épouse et son obsessionnelle posture conservatrice de femme mariée qui reste au côté de son conjoint jusqu'à ce que la mort les sépare.
Remarquable.
Ce n'est pas mon style de lecture, mais ce fut une lecture facile et intéressante sur les dénonciations de violences sexistes et sexuelles.
L'attirance de cette narratrice, la femme du "porc", pour ce nouveau professeur m'a donné le sourire car on y ressent ses émotions au fil de la lecture.
Par contre, il manque le questionnement de cette épouse à propos de l'attraction et l'autorité de son mari sur ses étudiantes.
Tout accepter même le pire ,s effacer devant l abus ,pas facile de juger son comportement est ce bien ou mal sa réaction de rester dans l ombre et de ne rien dire ,l'amour pour cet homme pourquoi la réponse à la fin du livre avec plaisir pour la decouverte
Ils avaient un accord. C’est ce qu’elle se dit depuis que l’université où ils sont tous deux professeurs a mis sur la touche John, accusé d’avoir abusé de sa position pour entretenir des relations avec un certain nombre d’étudiantes. Ils étaient libres, chacun, c’était leur accord. Elle ne veut pas savoir les détails.
Elle, ça fait longtemps qu’elle ne profite plus de cet accord. Périmée, vieille peau, c’est ainsi qu’elle se voit. Son désir pour ce jeune professeur tout juste recruté, Vladimir, c’est comme une caresse qui l’encombre, dont elle ne sait que faire. Et sa jeune femme asiatique est tellement belle…
Cours après cours, rencontre après rencontre, la gêne se renforce. Ne peut-elle évoquer des autrices et leur œuvre sans que ses étudiantes refusent de lire autre chose que leur supposé féminisme à l’aune du XXIème siècle ? L’aisance de Vladimir en sa présence est-elle une réponse favorable à sa propre attirance ? John est-il capable d’autre chose que de sa poursuite éternelle de la jeunesse et du pouvoir à travers ses jeunes conquêtes ?
Même s’il se focalise souvent sur l’asymétrie du potentiel sexuel des seniors hommes et femmes, le mérite de ce roman est de jeter un éclairage inédit sur les dénonciation de violences sexistes et sexuelles : le point de vue de la femme du porc. Si cet aspect est crédible et bien décrit, avec l’agrément d’un contexte littéraire, je n’ai pas cru à l’absence totale de questionnement de cette femme à propos de l’emprise de son mari sur ses étudiantes, qui est à peine soulevé à la toute fin, ni au scénario rocambolesque de l’épisode final.
Il reste une lecture facile et intéressante sur ce point de vue ! Merci aux éditions Dalva et à Lecteurs.com
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