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Nuria, c'est quelqu'un qui se réveille avec des impressions d'hier, qui ne sais jamais pourquoi elle fait l'amour avec un homme sans pour autant regretter, qui fuit sa vie et qui apprend en plein milieu de la nuit, à peine rentrée de boîte de nuit, que les funérailles de sa mère qu'elle n'a pas vu depuis huit ans sont le lendemain. Elle y va flanquée d'Abel, le jeune homme rencontré la veille. Elle reste de marbre puis va à la rencontre de ceux qui ont aimé sa mère et vont lui raconter.
J'ai été immédiatement emballée par ce singulier deuil d'une mère traitée comme un drame non dramatique. D'autant que le manque d'émotions de Nuria n'empêche pas Joséphine Tassy de développer un récit vibrant de partout à travers le magnifique portrait de femme qu'elle dresse en parallèle d'un poignant tout sur ma mère.
Nuria ne sait comment surmonter le deuil de sa mère car elle ne sait pas quoi ressentir : de la tristesse pour avoir été abandonnée ? du soulagement pour ne plus avoir à affronter ce désamour maternel ? de la colère pour être privée de réponses. le mal de mère l'a éteinte et a éteint son désir, cette « force qui nous projette au-delà de nous-mêmes. Une chose irrésistible qui donne des rêves. C'est ce truc qui fait pleurer de rage parce qu'on n'est pas encore ce qu'on aimerait être. (...) Il inspire tout. Il inspire nos déceptions, de l'avoir trahi, nos douleurs, de l'avoir oublié, et surtout le désir qu'on écoute, il inspire notre amour. de l'autre, et de soi. » Elle a tué le désir pour tuer la douleur, sans s'en rendre compte.
C'était périlleux de mêler à une histoire de deuil une histoire d'amour naissante. Mais ça fonctionne magnifiquement et souligne avec intensité la possibilité d'une renaissance possible pour Nuria. Que cette idylle soit éphémère ou s'avère durable, Nuria va apprendre à attiser son désir pour s'y réchauffer sans s'y brûler et retrouver le chemin de la vie. Dans le moment, Abel est le compagnon parfait : parce qu'il ne la connait pas, ni sa mère, et que cette extranéité à son passé le rend solide pour accompagner Nuria dans l'archéologie de sa vie. Les mots de l'autrice captent tout avec justesse et finesse.
Et puis il y a cette écriture. Une écriture inventive qui ose. Qui suspend les silences en respirations en laissant des espaces entre certains mots. Qui les fait claquer dans des dialogues directement inclues dans la narration à la 1ère personne. Qui joue avec la ponctuation. Qui sait dire des scènes de sexe d'une sensualité torride tout en étant au plus près de l'intime et jamais dans l'impudeur.
Un premier roman intense et solaire même si je regrette qu'il ne laisse une empreinte aussi forte que sa lecture immédiate.
Nuria, à travers des rencontres, part à la recherche de sa mère qui vient de mourir. Elle ne l’a pas vue depuis 8 ans ; elle ne connaissait que si peu cette femme, qui n’a jamais su aimer sa fille.
Elle part à la rencontre de différentes personnes qui ont connu sa mère, suivie par un homme dont elle a fait la connaissance la nuit où elle a appris ce décès.
Mais le non désir est-il héréditaire, elle aussi sera-t-elle incapable d’aimer ? Nuria est-elle si différente de sa mère ? ou lui ressemble-t-elle ? Cette mère aux multiples facettes, qui était-elle vraiment ?
Ce premier roman se lit tout seul, il est construit comme une histoire qu’on raconte aux enfants, comme l’histoire que sa mère ne lui a jamais racontée.
C’est un texte plein d’audace, de portraits hauts en couleurs, où la mort est vue comme un début, où le ton enjoué est à l’opposé du deuil et de la mélancolie bien que la mort en soit le personnage principal.
J’ai été agréablement surprise par ce texte novateur et plein de fraicheur.
Je n arrive pas à comprendre que l on n aime pas so enfant , c est son sang ,c est son corps, surtout une maman ne peux voir l indifférence pour moi c est imaginable ,un livre qui m attire surtout pour comprendre cette façon d agir , il me tente beaucoup ,le thème m attire est savoir la suite de cette histoire
« Maman est morte ». Un message téléphonique qui accablerait n’importe qui mais qui laisse Nuria de marbre. Il est 2 heures du matin, elle rentre de boite avec un inconnu et pourtant elle reste étonnamment insensible à la perte de celle qu’elle n’a pas revu depuis des années et avec qui elle n’a quasiment jamais vécu. Une inconnue pour elle, mais pourtant la foule se presse le lendemain au Père Lachaise. Début d’un jeu de piste pour tenter de mieux cerner cette mère et comprendre son indésir.
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Indesir d’amour pour Nuria qui répond à l’indésir de vie et l’indésir d’enfant de sa mère. En rencontrant tour à tour ses proches, amant, frère ou amis, elle va tenter de dresser le portrait de celle dont elle se sent si éloignée et que tous semblent mieux connaitre qu’elle. Mais veut elle vraiment savoir, veut elle de ses confidences, rien n’est moins sûr : «merde quoi, on peut pas me laisser incinérer ma mère tranquille[…] on veut pas me laisser vivre un petit deuil boiteux […]on peut ne pas vouloir de sa fille, moi j’ai le droit de ne pas vouloir d’une mère »
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Réflexion intéressante sur ces fondations bancales qui nous laissent des vides, sur ces manques impossibles à combler, sur ces racines absentes qui nous empêchent de nous ancrer.
L’écriture m’a charmée, très audacieuse, très orale, très cash. L’auteur insère dans sa prose des dialogues, des vers libres, de façon très libre et ça et là on trouve des fulgurances qui éclairent ce récit. Elle porte une voix originale et résolument moderne, mais hélas ce roman ne m’a pas totalement convaincue. J’ai eu du mal à m’attacher à cette héroïne, et j’ai été un peu lassée par ses atermoiements et l’extravagance des témoins de cette histoire.
Un bel exercice de style, mais un bilan de lecture mitigé.
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