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Ange est un photographe de talent, homosexuel et grand dragueur.
Un soir, en rentrant, il fait fuir une bande de jeunes qui étaient en train de tabasser un enfant troll. Au lieu de prévenir les autorités ou de le ramener dans la nature, il décide de le garder en secret même si c’est illégal. C’est le début d’un changement de vie qui peinera à passer inaperçu. Comment le soigner et en prendre soin quand on ne peut pas demander des informations de manières directes ? Il mène son enquête et s’attache de plus en plus à son troll. Son quotidien est de plus en plus chambouler en particulier en ce qui concerne son travail et ses amants. Petit à petit toutes ses relations vont avoir un lien indirect avec la vie de ce troll. C’est un animal sauvage, la situation ne peut pas durer mais à quel point ça va partir en cacahuète ?
J’ai beaucoup aimé ce texte et la descente aux enfers d’Ange mais aussi d’une de ses voisines. Le texte montre exactement le cheminement d’une étude scientifique : le processus d’étude, de recherche d’informations sur le troll c’est tout à fait ça.
La conséquence de la place des recherches est un texte hybride qui peut dérouter, on est entre le journal intime et le cahier d’expérience. C’est une construction de récit où alterne quotidien et découverte d’informations (morceau de mythologie, de journaux…).
C’est intéressant à suivre et bien développé. Il y a juste un point qui ma laissé sur ma faim : le destin de la voisine sans papier.
Niveau réflexion, j’ai aimé le fait qu’on ose la mise en perspective entre sauvage et homme avec le parallèle autour de la domination et de la violence. Entre étude scientifique, besoin de retour à la nature et l’idée que le monstre n’est peut être pas celui que l’on croit, ce texte est riche de messages.
Ayant vu passer ce livre sur Insta dont le titre et la couverture m'avait intrigués, je n'ai pu résister à la curiosité de lire sa quatrième de couverture et de finalement me laisser tenter.
A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, des nazis appartenant à l'élite (militaires, scientifiques...) fuient la Terre pour une base souterraine sur la face cachée de la Lune. Dans cette base ils reconstituent leur société, prônant toujours la suprématie aryenne, élevant Hitler au rang de Saint et préparent la reconquête de la Terre.
Ce roman est une sorte de Mémoire rédigé en 2047 et laissé à sa fille par Renate, une habitante de la Lune. Avec Renate, on découvre le quotidien sur la base, les règles et la hiérarchie et surtout les événements qui ont tout changé en 2018.
Ce roman est, sans mauvais jeu de mot, un petit OVNI. J'ai beaucoup aimé cette lecture, la réflexion sur l'endoctrinement, l'éducation. J'ai aimé cette uchronie, ce point de vue atypique, cette idée de base cachée plutôt effrayante. J'ai aimé Renate, sa fraîcheur, sa curiosité, sa volonté, sa naïveté.
Bref j'ai passé un excellent moment avec ce roman SF qui est tiré du scénario du film Iron Sky sorti en 2012 dont je n'ai jamais entendu parlé lol.
Foncez dans l'eau sombre et glacée de cette lecture coup de fouet, pour ne pas s'endormir sur les acquis féministes arrachés et aujourd'hui fragilisés!
Une dystopie qui nous plonge en République Eusistocratique de Finlande, ou toute forme de plaisir est prohibé. La femme, sous catégorie, y est soigneusement cantonnée à deux rôle distincts : celui d'éloi : reproductrice, ménagère au service du mâle et, pour les rétives ou inadaptées à ce premier rôle : les morlocks employées aux plus rudes tâches et stérilisées dès le plus jeune age.
Et puis il y a Vanna notre héroïne, morlock dissimulée sous les traits d'une éloi . Pratique pour vendre de la capsaïcine, substance illicite. Vanna désespérément à la recherche de sa petite soeur Manna, éloi conditionnée.
Bienvenue en République Eusistocratique de Finlande !
Bienvenue dans ce pays idyllique où les femmes sont fortes, riches et respectées. Où le bonheur de certains n'empiète pas sur celui des autres, où l'épanouissement personnel est de mise, voire encouragé.
Bienvenue en République Eusistocratique de Finlande, pays où il fait bon vivre et dans lequel la liberté de parole est la même pour tous. Et toutes.
Enfin, on peut toujours rêver.
Ce roman dystopique nous emmène dans ce froid pays devenu, au lendemain de la guerre, un état où toute forme de jouissance et de plaisir est bannie, sauf le sexe car il faut certainement bien se tenir chaud les longues nuits d'hiver... et il ne faudrait pas non plus que ces messieurs dépriment.
Car, une fois encore, ce sont surtout les femmes qui pâtissent des nouvelles lois en vigueur. Considérées comme appartenant à une sous-catégorie, les femmes sont, au mieux, de parfaites idiotes ; au pire, dangereuses car indomptables puisqu'elles savent faire fonctionner leur cerveau.
Les premières deviennent des éloïs, soit de parfaites petites ménagères dont le seul rôle est de satisfaire aux besoins du mari et de pondre des gosses, tandis que les secondes, les morlocks, sont stérilisées dès le plus jeune âge – il ne faudrait pas qu'elles se reproduisent non plus – et sont employées dans des travaux subalternes.
Johanna Sinisalo raconte l'histoire de Vanna, une morlock dissimulée sous les traits d'une éloï.
Vanna a une soeur, Manna, qu'elle cherche désespérément et nous conte alors leur enfance, leur adolescence, leurs différences. Vanna appartient aussi à la résistance, ou ce qui s'apparente à une forme de résistance, en participant à un réseau clandestin qui fait entrer dans le pays de la marchandise prohibée, dont le fameux piment bourré de capsaïcine.
J'ai été attirée vers ce roman par sa couverture (une belle femme blonde, très distinguée, très bon chic bon genre, mais avec un balai-brosse – un balai à chiottes, appelons un chat un chat – en guise de couvre chef), puis par son résumé qui m'a donné envie.
Ce roman alterne les points de vue, particulièrement celui de Vanna, et est parsemé d'extraits de la nouvelle constitution finlandaise, des manuels scolaires, d'études réalisées pour expliquer – justifier ! - la mise au ban de certaines catégories de la population. Et quand on sait que certaines de ces études sont véridiques... Cela fait froid dans le dos.
Ce roman s'inscrit dans la lignée de La Servante écarlate de Margaret Atwood, roman revenu à la mode ces derniers temps grâce à la série tirée dudit roman et à l'avènement de Trump en tant que Président des États-Unis (donc du Monde). Comme beaucoup de dystopies, ce roman est perturbant, même si captivant, car nous montre ce que notre société pourrait devenir – voire est déjà.
La plume de Johanna Sinisalo est agréable et j'ai tourné les pages avec plaisir.
Mais, comme presque à chaque fois que je lis un roman d'anticipation, je suis restée quelque peu sur ma faim, beaucoup trop de choses restent inexpliquées. Pour moi, ce genre ne devrait pas se contenter d'un seul tome mais appartenir à une série de romans afin d'expliquer comment chaque partie de la population vit la chose. C'est une très bonne base pour un scénariste.
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