Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Polar celtique et familial à l'époque où bientôt les 'méga marées' repousseront les habitants loin du rivage. Avec de beaux dessins d'architecture 'brutaliste'.
On ne connaissait pas encore Iwan Lépingle qui signe le scénario et les dessins de cet album : Submersion publié chez Sarbacane.
Un autodidacte qui a commencé sa carrière chez les Humanoïdes Associés et qui est surtout un amateur de grands espaces et de voyages.
Cette fois il ne nous emmène pas très loin, tout au nord de l'Écosse mais à une époque (vers 2045) où les marées géantes auront commencé à noyer les côtes.
Quelques bonnes raisons de découvrir cet album ?
➔ Pour l'ambiance de ce petit polar celtique dans un décor qui paraît presque normal. Presque.
Si le scénario évoque bien des 'méga marées', ce n'est pourtant pas un récit post-apocalyptique, encore moins un film catastrophe. De temps à autre apparaît ici ou là, un bâtiment déserté, une zone inondée, des bungalows que l'on recule un peu plus loin, des pêcheurs qui sont devenus cultivateurs d'algues, ... Bref, les changements futurs qui nous attendent sûrement, patiemment et sans esbroufe.
➔ Pour le dessin qui s'apparente à la ligne claire franco-belge avec des aplats de couleurs aux teintes orangées, aux ombres bleutées. Des personnages dont les visages sont parfois taillés au couteau. Et puis surtout ces bâtiments, cette architecture brutaliste (c'est à la mode en ce moment !), ces belles perspectives fuyantes (Iwan Lépingle dessine tout cela sans assistance logiciel).
➔ Pour l'intrigue enfin de cet agréable roman policier qui fait la part belle aux histoires de famille.
Non loin d'Inverness, il y a là les trois frères Calloway.
En fait, il n'en reste plus que deux : Wyatt, le plus jeune, c'est tué en voiture il y a 6 mois sur une grande ligne droite, peut-être après avoir bu une pinte de trop.
Badger et Travis ont un peu de mal à s'en remettre, Travis est persuadé que ce n'était pas un banal accident.
Il y a là aussi Jenny, la femme de Wyatt, et leur fils Kyle.
Et puis un black, Joseph, un garagiste à la réputation de ... garagiste, donc pas très apprécié de ses clients.
Lors d'une soirée chez des amis, "Travis a entendu le petit truc qu'il attendait, la petite info qu'il lui fallait pour démarrer la machine à embrouilles".
Vers 2045, la mer a repoussé les habitants loin du rivage. La pêche ne donne plus rien et il faut se contenter de cultiver et ramasser des algues. Il faut rehausser régulièrement les digues et déménager les baraquements toujours plus loin.
[...] La mer nous a poussés loin du rivage. Nous lui avons abandonné nos maisons. Nous avons vidé les lieux. Quand elle a monté et monté encore, elle a léché les murs qui nous avaient vu grandir. Elle les a grignotés méthodiquement, comme une bête affamée qui serait venue se délecter de nos vies d'avant et les engloutir à jamais.
Travis reste accroché obstinément au passé : il n'arrive pas à faire le deuil de son frère Wyatt, tout comme il n'arrive pas à s'habituer à la nouvelle vie que la mer envahissante impose aux habitants, à un littoral qui devient inhabitable, recule d'année en année et redevient sauvage.
Travis s'emporte un peu trop rapidement, mais ne dit-on pas que ce n'est qu'après la colère que vient l'acceptation ?
Direction l'année 2045 au fin fond de l'Écosse pour découvrir le nouvel album d'Iwan Lepingle.
Ce récit d'anticipation nous plonge au sein d'un petit village de campagne subissant de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique.
Si chacun y mène sa barque comme il l'entend, ce qui débute presque comme un récit de vie classique va basculer dans le polar social quand Travis se décide à remuer le passé pour trouver des réponses.
J'ai pleinement apprécié la lecture de ce thriller. Grâce à une lente narration, l'auteur nous permet de nous familiariser à Shebkirk et ses habitants. Ainsi, découvrir certains protagonistes de manière plus intime rajoutera un intérêt certain à nos investigations.
Graphiquement, dans un style ligne claire, Iwan nous propose de belles planches où les teintes oranges et bleues se mélangent bien. Petit coup de cœur surtout pour les muettes et froides pourtant évocatrices.
En bref un polar social bien ficelé et visuellement très séduisant !
Wyatt est mort, et pour ses frères, c’est difficile de s’en remettre. Comment peut-on partir comme ça, sur la route, dans une ligne droite alors qu’il n’y avait personne ? Est-ce que le mauvais temps, et le verre de bière qu’il avait pris suffisent à expliquer ce drame ? Un jour, lors d’une conversation anodine, Travis entend un petit truc qui va venir gratter la plaie toute fraîche. Dès lors, plus moyen de le stopper, il est décidé à trouver le véritable responsable de la mort de son frangin quitte à se mettre tout le monde à dos.
Plantons le décor, nous sommes en 2045 dans un coin perdu de l’Écosse, les habitants ont été obligés de fuir le littoral à cause des mégamarées qui ont fini par engloutir le village. Le thème écologique est à la fois omniprésent, et en même temps très secondaire. Malgré le potentiel de cet environnement, le sujet est laissé de côté au profit d’une enquête plus classique.
Nous sommes dans un véritable polar avec à la tête de l’investigation, un homme en colère dont l’objectivité pourrait être remise en question. Chercher la vérité sur le décès de son jeune frère pourrait être vu comme une manière de faire son deuil, mais il y a aussi de vieilles rancœurs qui s’en mêlent, et cela donne un mélange assez détonnant. Nous sommes embarqués dans cette enquête, et même si certaines choses sont plutôt prévisibles, il y a quelques bonnes surprises.
Graphiquement j’ai apprécié les décors, les landes, les entrepôts désaffectés, les anciennes constructions abandonnées à la mer … tout ceci crée une ambiance particulièrement agréable à contempler.
Un drame social comme je les aime. Une situation qui semble simple à la base, et qui se révèle être plus emmêlé qu'une pelote de laine, à chaque fois qu'une révélation voit le jour.
Et même si le récit n'invente rien, il est très efficace, et nous invite à enchaîner les pages pour comprendre le fin mot de l'histoire.
Je n'ai jamais vraiment été surpris, mais comme je le dis, c'est tellement bien écrit que ça se dévore sans pause. On s'attache aux personnages, on se fait vite une idée sur qui est qui, et on avance dans ce cluedo à ciel ouvert qui se déroule dans une petite ville où "tout le monde se connaît".
Ajoutez à cela un dessin agréable et bien détaillé, qui arrive à nous donner la sensation de vivre dans Shebkirk, son port et son pub, et vous tenez un très bon thriller d'automne.
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Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
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