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Ils m’ont exaspéré ces fils à la tête dure en rébellion contre leur père, mais j’ai aimé qu’ils passent par des phases de doutes et d’errance avant de trouver leur voie.
Dans ce roman, écrit en 1943, les femmes sont plus soumises, épouses et mères, sauf Elsa Landau, la rousse révolutionnaire qui ne veut pas se marier et entre au parlement avant d’être emprisonnée.
J’ai eu de la peine pour reb Efroïm Walder qui habite au-dessus de sa librairie et qui travaille à son Grand Oeuvre : un écrit en deux volumes sans cesse remanié sur ses pensées. David Karnovski va souvent le consulter et discuter avec lui, qui ne sort pas de son appartement mais est au courant de tout ce qu’il se passe dans le monde. J’ai aimé cet homme en train de se pétrifier.
Sa fille également, Yentl, qui se fait appeler Jeannette à force de lire des romans français.
Mais mon personnage préféré est Salomon Bourak qui tient le grand magasin « Aux Bonnes Affaires » et dont la devise est « Un dollar de plus, un dollar de moins, vivre et laisser vivre ».
J’ai découvert l’aforisme « Sois un Juif dans ta maison et un homme dans la rue ». Malheureusement, avec l’arrivée des hommes bottés dans le pays, les juifs étaient devenus des goyims dans leur maison et des Juifs pour l’extérieur.
J’ai aimé les circonlocutions utilisées par l’auteur pour ne pas utiliser le mot nazi : les hommes bottés, l’ère nouvelle qui s’ouvrait pour le pays renaissant.
J’ai trouvé à la fois drôle et terriblement dramatique le non-dialogue entre Georg et son futur beau-frère. Hugo veut entamer la conversation en parlant du temps qu’il fait, mais Georg ne comprend pas et ne répond pas.
J’ai découvert les Jours redoutables entre Roch Hachana et Yom Kippour.
J’ai aimé la vision de l’auteur sur les allemands : un peuple qui obéit et qui se trouve des excuses quand ça ne va pas, alors que les Juifs font preuves d’inventivité, de créativité.
J’ai été un peu lassée, en début de roman, des juifs noirs et des allemands blonds et blancs.
J’ai été étonnée que tout ce petit monde de Berlin se transpose à New-York avant la guerre. Un peu comme par magie, les consulats ont donnés des visas…
La troisième et dernière partie, qui se déroule à New-York, m’a moins intéressée.
En bref, un roman passionnant et plein de vie sur la communauté juive de Berlin entre les deux guerres.
L’image que je retiendrai :
Celle des livres de reb Efroïm Walder mangés par les souris.
https://alexmotamots.fr/la-famille-karnovski-israel-joshua-singer/
Israël Joshua Singer est le frère aîné d’Isaac Bashevis Singer dont j’apprécie particulièrement les romans et les contes.
Après avoir regardé les trois saisons de la série « Shtisel » sur Netflix, j’ai eu envie de rester un peu dans l’univers des juifs orthodoxes.
Ce roman nous entraîne dans une communauté hassidique d’Europe de l’Est à la fin du XVIIIème siècle.
Le jeune Nahum, à peine pubère, est marié à Sourele,14 ans, fille du Rabi de Nyesheve. Si Sourele, qui n’a pas un physique des plus agréables, se sent investie de la mission de rendre son époux heureux, le jeune homme, lui, ne la regarde qu’à peine, passe ses journées à étudier les textes sacrés et évite de remplir son devoir conjugal.
Leur vie commune aurait pu s’écouler ainsi pendant des années. Mais, le Rabbi de Nyesheve vient de se remarier pour la quatrième fois. La nouvelle épousée, Malka, est à peine plus âgée que sa fille Sourele et jouit d’une grande beauté.
Nahum, pour son plus grand malheur, va tomber fou amoureux de Malka, sa jeune belle-mère. Il s’enfuira de la cour du Rabbi et errera sur les routes pendant 15 ans, passant ses journées à réciter les Psaumes. Il sera surnommé Yoshe le fou.
Son retour après cette longue absence va déclencher un cataclysme dans la communauté hassidique.
J’ai aimé ce roman parce qu’il m’a fait découvrir l’univers des cours rabbiniques avec ses coutumes, ses croyances mais aussi ses mensonges, ses hypocrisies, les maux et les dérives causés par une forme d'intégrisme
Au moment de la parution en 1932 de ce roman, Israël Joshua Singer fut comparé par les critiques à Balzac, Dickens, Tolstoï. Je suis d’accord : il a le talent de décrire sans complaisance cette société, que ce soit les plus fortunés ou les mendiants.
J'ai bcp lu du frère de cet auteur, et je viens de découvrir ce livre.. Un livre sur 3 générations, de la Pologne à New York en passant par Berlin, du début du siècle à la montée du nazisme et la fuite.
Un livre fluide racontant une histoire qui est à l'inverse très lourde. Comment un mal être peut se transmettre en héritage tout autant qu 'une appartenance ou une non appartenance à un peuple.
Un père juif érudit, qui ne vit qu'au travers de l'étude des textes religieux. Un fil, médecin, qui épouse une catholique, fuyant son judaïsme tout autant que son héritage, mais rattrapé par ce judaïsme avec la montée du nazisme. Et un petit fils qui dans tout ça ne sait plus qui il est ni ce qu il est...
Une très belle histoire qui fait réfléchir..
Livre que j’ai choisi suite à une erreur, j’ai vu Singer et j’ai cru prendre un livre d’Isaac Bashevis Singer écrivain yiddish, mais là il s’agit de son frère, je l’ignorais.
Un roman qui nous transporte sur des années à Lodz, capitale industrielle de la Pologne, notamment grâce à son textile. Nous suivons deux frères Simha Meyer et Yakov Bunem, tout au long de leurs vies, durant l’occupation de la Pologne par les Russes et les Allemands, la montée du nationalisme polonais, les questions que se posent les juifs faut-il se moderniser ou garder les traditions ? L’antisémitisme, on sent venir la tragédie que vivra ce peuple quelques années plus tard.
Simha et Yakov sont totalement différents, le premier veut réussir, il est ambitieux, le second plus tourné vers les plaisirs de la vie et entre eux une jeune femme Dinelé qui épousera malgré elle Simha. Un portrait de femme qui subit, soumise, plongée dans ses romans d’amour au lieu de prendre sa vie en main. Le chemin de vie des deux frères sera totalement différent mais les souffrances leur permettront de se retrouver…
Une période de l’histoire de la Pologne que je ne connaissais pas, un auteur que j’ai découvert et aimé. Un livre comme j’ aime où l’histoire et la fiction se mélangent et permettent de dévoiler un pan de l’histoire du monde.
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