Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Lebensborn signifie « source de vie » en allemand, un bien joli mot qui dissimule un programme ambitieux d’eugénisme conduit par les nazis durant la seconde guerre mondiale. Pour peupler l’Allemagne nazie d’enfants blonds aux yeux clairs de race aryenne, on sélectionne des jeunes filles avec les bons critères de race. Les soldats nazis recevaient une prime lorsqu’ils engrossaient une jeune fille dont les critères physiques entraient dans le programme. La plupart du temps, les enfants nés de ces unions éphémères étaient adoptés.
Pendant longtemps, ce fut une honte que les familles tentaient de cacher. Ainsi, de nombreux enfants n’ont appris le secret de leur naissance que très tard.
Katherine, la mère d’Isabelle Maroger est une enfant née dans un lebensborn. Elle a voulu remonter à ses racines, et en a tiré un récit autobiographique. Sa fille Isabelle prend le même chemin, mais raconte son histoire de façon différente, elle choisit le roman graphique, car elle est illustratrice.
Ainsi Isabelle nous raconte cette grand-mère Norvégienne de 17 ans, Gerda, qui tombe amoureuse de Paul, un jeune soldat nazi. Enceinte, elle ignore qu’elle est entrée dans ce programme ambitieux de « fabrique » d’enfants aryens. Elle accouche à Hurdal Verk, un lebensborn près d’Oslo.
Ce voyage à rebours sur les traces de ses origines suscite beaucoup de questions. Les familles se rencontrent, et Isabelle découvre ses cousins germains.
Le silence, enfin, peut-être brisé et le passé raccommodé. Mais il reste des zones d’ombre.
La rencontre avec le grand-père allemand est effrayante, bien loin de l’affection des cousins de Norvège. Mais l’autrice veut tout savoir, même ce qui peut blesser.
Cette enquête minutieuse, racontée avec une grande sincérité et beaucoup d’émotion nous montre à quel point il est important de se réconcilier avec les drames du passé.
Isabelle Maroger est devenue mère à son tour et la naissance de son enfant n’a pu que l’inciter à enquêter sur ses origines. Les enfants d’aujourd’hui sont une source d’espoir et de paix pour ces enfants du passé qui ont été sacrifiés au nom d’une idéologie.
Un récit qui interpelle et nous remue, un témoignage puissant qui raconte un épisode trop longtemps occulté de l’histoire de la seconde guerre mondiale et qu’il est temps de faire connaitre pour effacer la honte de ces enfants des lebensborns.
Pour la petite histoire, il faut savoir que la Norvège a attendu 2018 pour présenter ses excuses aux « filles des boches ».
L’autrice prend conscience de cette part méconnue de son histoire familiale après une remarque troublante sur son fils blond aux yeux bleus.
Elle découvre alors l’existence des Lebensborn, des maternités créées par les nazis pour encourager la naissance d’enfants correspondant à leur idéal de la « race aryenne ».
Ces établissements accueillaient les femmes enceintes et les nouveau-nés souvent issus d’unions entre soldats allemands et femmes des pays occupés, notamment en Norvège, Allemagne, Pologne, Autriche, Danemark, Pays-Bas, Belgique et France.
Je connaissais vaguement cet aspect de l’Histoire, et cette lecture m’a permis d’approfondir mes connaissances sur ces événements tragiques.
Les nazis ont fondé une trentaine de ces établissements, où environ 15 000 enfants sont nés.
J’ai trouvé cette bande dessinée à la fois instructive et éclairante au point de la partager avec mes enfants.
À travers son témoignage poignant, elle dévoile un aspect méconnu, voire occulté, de la Seconde Guerre mondiale, soulignant ses conséquences sur plusieurs générations.
Un roman graphique bouleversant, qui donne une voix à ceux dont l’histoire a longtemps été passée sous silence.
Une BD que je recommande vivement.
Isabelle Maroger vient avec son ouvrage nous ramener à la réalité quotidienne des conséquences des actes tristement historiques des Nazis. On peut suivre par son enquête le parcours identitaire de la petite-fille, de la fille et celui existentiel de la grand-mère qui a rencontré un jour un officier allemand...
A la suite du roman graphique, il y a un court récit et une bibliographie sur le sujet des Lebensborn qui permet de continuer à découvrir cette histoire qui fait l'objet d'une sorte d'omerta notamment en Norvège.
C'est un sujet, les maternités âryennes, que j'ai découvert il y a une dizaine d'années, et si ce récit n'est pour ma part, pas révolutionnaire, il permet quand-même de percevoir l'impact direct de cet effroyable fait historique sur la vie d'individus concrets.
J'ai aimé que ce ne soit pas romancé. Il m'a peut être manqué d'un peu de perspective, ce qu'offre de façon trop succinte le très court récit écrit et la bibliographie de fin.
Cet ouvrage a le principal mérite de faire découvrir cette réalité à un public nouveau. En espérant qu'un jour, les états ouvriront réellement l'accès à l'information transparente, au moins pour les familles concernées.
L'autrice et illustratrice Isabelle Maroger raconte ici l'histoire de sa mère, née en Norvège en 1944 et adoptée par un couple français en 1946. Katherine Maroger avait déjà raconté son histoire, publiée en 2008 sous le titre "Les racines du silence". Sa fille expose ici sa vision, sous forme de roman graphique, sous le titre "Lebensborn", car il s'agit du nom donné à ces "fontaines de vie". Ces maternités accueillaient en effet certaines mères et surtout, leurs enfants "potentiellement aryens"... J'ai découvert cet affreux concept en lisant cet album.
J'ai beaucoup aimé ce roman graphique. Les dessins sont simples, clairs, dans le style "dessins de presse" joliment crayonnés. Les couleurs sont intelligemment utilisées pour mettre en exergue certaines actions ou personnages. le scénario n'est pas chronologique. Très bien rythmé, il met en avant le point de vue de l'autrice, tout en expliquant parfaitement l'expérience de sa mère et de sa grand-mère biologique. Les dernières pages de l'album m'ont beaucoup émue. C'est un récit très factuels et très sensibles à fois, tout en simplicité.
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...