Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Juillet. La nature souffre sous la chaleur caniculaire.
« Le pommier au fond du jardin
Largue tout ce qu’il peut
Perd ses pommes encore vertes
Ses feuilles jaunies.
C’est son dernier recours. »
Avec des mots simples, des images fortes, Irène Gayraud nous entraîne dans la fournaise d’un été brulant ou tous les êtres vivants souffrent. Elle parle d’un été, mais aussi de ceux à venir, qui seront aussi chauds, voire plus, à cause de l’homme.
Et la poète de souligner l’inconscience de certains.
« Là-bas,
Dans les résidences secondaires
Sur les hauteurs
Ils pompent 20 000 litres par jour
Pour leur gazon et pour les jacuzzis… »
Quand l’eau vient à manquer, la vie reflue. Et le combat pour cette eau précieuse ne fait que commencer. L’eau se vole dans les citernes.
« Se forme peu à peu
Une triste langue
Celle
De la pénurie et de la soif. »
« L’air brûle en cramoisi en doré partout
Un doré qui fait mal aux yeux
Comme un éclat de lame »
Ce brun doré, c’est celui de la couverture, comme une annonce à ce qui nous attend à l’intérieur du recueil.
Et que dire des incendies qui dévastent tout et brûlent les abris des animaux.
Ce recueil est un vibrant plaidoyer pour prendre soin de la nature et lutter contre le réchauffement climatique.
Irène Gayraud dit l’urgence, elle dit que nous n’avons plus le temps, elle le dit et le martèle, mais saurons-nous l’entendre ?
« La vie encore,
Pour combien d’été ?
Ce qu’il reste : ce qui doit être sauvé »
On referme ce recueil avec l’inquiétude au ventre, et le regard ébloui par le soleil de la couverture.
Une poésie choc à lire de toute urgence.
« Passer l’été », le solstice endormi, l’étreinte de l’été encore.
Litanie-feu, les brûlures dans l’heure pleine.
Le soleil n’a pas dit son dernier mot.
Le réchauffement climatique, miroir plombant le vivant.
Les couleurs truquées dans la nonchalance du jour.
Irène Gayraud accroche ses poèmes ardents et embrasés.
Soupirs et retenues, économiser les gestuelles.
La canicule, flux furieux et accablant.
« Voilà quatre-vingts jours que nous sommes sans pluie comme des nourrissons sans lait. »
« On nous dit qu’il faut économiser l’eau
récupérer chaque goutte.
Les gosses entendent tout ça
Ils écoutent les conversations
Ils nous voient avec les cuves
les bassines.
Par peur de la sécheresse
ils n’osent plus pleurer. »
Passer l’été, entre les mirages d’une pluie qui crée.
La mission impossible de bouger les aiguilles, pour tout changer.
Les sidérations de l’été qui dévorent les quiétudes.
Irène Gayraud est dans une posture de regards, l’indicible lucidité.
« Face à la terre mise à nu
ce qu’il ne reste plus : le temps. »
« Nous ne parlons plus du temps qu’il fait. »
Écoutez :
« Ce qu’Irène Gayraud a reussi avec cette introspection, si profonde, c’est incarner justement une voix dans laquelle nous pouvons nous fondre... »
Il est d’urgence aussi d’observer la couverture illustrée par Renaud Buénerd, un corps à corps avec ces poésies solaires, le cadran de notre monde.
Publié par les majeures Éditions La Contre Allée.
Quelle jolie écriture ! J'ai été transportée par le style plein de finesse et poésie.
Le roman se présente comme une suite de nouvelles autour du livre, à travers la vie d'un homme, ses rencontres, son parcours professionnel jusqu'à sa mort.
L'approche est toujours intéressante et originale même si certaines incohérences m'ont frappée. On suit avec plaisir les "aventures livresques" du narrateur, un brin ésotérique pour certaines, rite initiatique plein de mystères. Le rythme est agréable comme les sonorités poétiques du récit .
Hormis la première nouvelle qui ne m'a guère convaincue, j'ai beaucoup aimé lire ce livre autour du livre, ou plutôt de livre unique qui ponctue l'existence du narrateur.
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