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J'ai été plongée des les premières pages dans une ambiance surannée, et pour cause, l'histoire commence dans la première moitié des années 1960. Rien que le mot "pédéraste" page 42 nous amène bien loin d'ici. Ceux-ci sont considérés comme des "anormaux tout à fait normaux" par Rosemary page 54.
Guy et Rosemary visitent l'appartement de leurs rêves dans l'Upper West-Side new-yorkais et les premières descriptions de celui-ci donnent surtout envie de fuir, tant les pièces semblent sombres et oppressantes. D'autant que leur ami Hutch les a avertis de la sinistre réputation de cet immeuble où de nombreux drames se sont déroulés. de plus, aussi luxueux soient les appartements ils ne sont pas équipés comme aujourd'hui, il faut aller faire la lessive au sous-sol, dans un dédale de couloirs lugubres de brique au badigeon écaillé, et mal éclairés.
On est rapidement dans une ambiance étouffante, avec des voisins gentils mais envahissants, même Guy semble ne plus être tout à fait le même. le jour où Rosemary tombent enceinte, elle semble ne plus s'appartenir. Tout le monde veut décider pour elle et elle se laisse bêtement faire. La tension va aller crescendo jusqu'au dénouement que pour ma part je ne connaissais pas, n'ayant pas vu le film.
C'est un roman qui se lit bien mais qui personnellement m'a plus exaspérée qu'effrayée. J'ai trouvé tous les personnages horripilants dans leur façon de traiter Rosemary comme une gamine et de tout décider pour elle. Mais bien sûr, ça sert l'intrigue.
C'est une sorte de plongeon dans une époque totalement révolue et tant mieux car un peu étriquée, qui devient tout doucement horrifique, avec une balade plutôt sympa dans le New-York des sixties.
J'ai bien aimé, même si ça ne restera pas pour moi le roman d'horreur du siècle. Je l'ai trouvé assez inoffensif, pas du tout effrayant et assez prévisible. J'ai lu bien d'autres romans réellement terrifiants comme ceux de Dean Koontz ou Stefen King, et moins datés surtout. Mais ça reste une lecture agréable et surtout je ne pourrai plus dire que je ne connais pas l'histoire du bébé de Rosemary.
Quelle tranquillité, un système informatique, est là et veille sur le peuple humain d’un bout à l’autre de la terre. Un système qui va te classifier, te donner une affectation, qui va décider où tu vivras et si tu peux épouser la fille que tu convoites, et dans l’affirmative si vous pourrez avoir des enfants et quels noms leur donner... Donc une vie dans la stabilité et le bien-être !
Donc vous l’aurez compris, ce livre chemine dans la droite ligne des récits dystopiques, tels que : Le Meilleur des mondes de Aldous Huxley, Nous autres de Evgueni Zamiatine et L’oiseau d’Amérique de Walter Tevis. Avec une trame, sans illusions qui présente le côté - l’avenir ? – sombre de nos sociétés.
Or donc, le jeune Copeau matricule : Li RM35M4419, a eu l’immense privilège de voir les arcanes de l’UniOrd, en l’occurrence toute la machinerie du système informatique, par le biais de son grand-père. Chaque membre de cette mirifique assemblée à l’obligation comme il se doit de recevoir une injection d’un traitement chaque mois, dans le but de prévenir les maladies et de calmer les nerveux (mais pas seulement ; bien sûr). Mais l’heure va arriver, car il y a toujours des individus réfractaires à toutes formes de coercition ; et Copeau envisage de détruire ce complexe d’une vie radieuse mais monotone et insipide, délaissant et ignorant le libre arbitre. En outre, prévoir une organisation d’un tel objectif requière des hommes de confiance et une structure de matériel adéquat.
Un roman, paru en 1970, a tous les paramètres pour réfléchir au devenir social de nos pays actuels, « Ira Levin » projette ce que nous pourrions devenir. Laisser et privilégier le pouvoir de choisir et ne tolérer aucune projection de forces, avec les risques de violences ou obliger voire contraindre l’être humain afin d’obtenir une paix et une vie sociale sans heurts ni exactions !
J’ai beaucoup apprécié le ton et le style de cette fiction, certes, mais dont l’actualité de nos jours, me permet de penser que le genre dystopique s’avère plus un genre différé de la réalité...Je sais que certains lecteurs ne prêtent guère d’attention à ce type de récit, mais il faut parfois, s’éloigner de sa zone de confort et imaginer un tant soit peu l’avenir de nos enfants, dans la dérive de la géopolitique actuelle. D’autant que la propension à l’utilisation de la force, par le genre humain, ne peut se concevoir que concomitamment avec le contrepoids de la justice pour trouver le juste équilibre d’une société idéale et harmonieuse ; mais je crois puisqu’il faut croire dans le rêve d’une parfaite utopie.
Un court roman écrit en 1972 et qui pourtant sonne encore juste aux oreilles de nos vigilances. Tout dans cette dystopie nous sensibilise au danger non de la robotique ou des nouvelles technologies mais bien à celui de l’usage que les hommes pourraient en faire. Ici, précisément les hommes au sens masculin du terme puisque le thème central du texte est celui de la condition des femmes, avec le début du MLF et l’illusion qu’il y a parfois de croire à une certaine égalité conquise et acquise, à un féminisme partagé avec les hommes, quand la première tentation peut faire basculer le meilleur allié, l’époux, du côté très obscur du pouvoir, du plaisir et du confort. Un apologue glaçant et remarquablement écrit, qu’il est impossible de lâcher sans avoir atteint le fin mot de l’histoire, même si c’est fatalement au lecteur seul, que le mot de la fin reviendra. (A voir en complément parfait, la série Mrs America de Dahvi Waller, située à la même époque et la dystopie en moins, dans la même veine.)
Une petite pépite glaçante d’à peine 156 pages, mais qui vous marquera durablement...
Ira Levin avait décidément un talent phénoménal pour nous faire frissonner grâce à des écrits aussi variés que réussis.
On doit notamment à cet auteur (dont on parle trop peu selon moi) des titres passés à la postérité comme l’excellente dystopie « Un Bonheur Insoutenable », ou encore le terrifiant « Rosemary’s Baby ».
Avec Les Femmes de Stepford, il nous offre une histoire à mi-chemin entre la satire sociale et le roman d’anticipation sur la robotique.
Et quand on sait que ce roman a été écrit au tout début des années 70, cela laisse songeur sur ce qu’il aurait pu écrire s’il était toujours de ce monde...
À Stepford, petite ville américaine dans laquelle Joanna vient d’emménager avec sa petite famille, tout semble absolument parfait. Jolies maisons, enfants polis, familles unies, voisins dévoués, tout les éléments semblent réunis pour mener une vie calme et sereine, loin de du tumulte et de l’agitation de la « grande ville ».
Pourtant, rapidement Joanna va être amenée à se poser des questions... Pourquoi les femmes semblent-elles devenir les unes après les autres tellement absorbées par leur intérieur ? D’où sortent leurs réactions si semblables, tellement peu... humaines ? Et que peut-il bien se passer dans ce Club des Hommes où les maris se rendent parfois plusieurs fois par semaine ?
Quand sa meilleure amie devient elle-même méconnaissable, Joanna décide de faire le nécessaire pour savoir enfin de quoi il retourne.
Est-ce vraiment Stepford qui ne tourne pas rond ? Ou est-ce Joanna qui perd peu à peu la tête ?
Ira Levin fait en sorte que le lecteur se pose les mêmes questions que la principale protagoniste, et il y parvient sans peine.
Une chose est sûre, une fois commencé vous ne pourrez plus lâcher ce livre avant la fin, oscillant entre sourire et chair de poule.
Cette longue nouvelle (ou ce court roman, c’est au choix) se déguste avec une avidité croissante et nous prouve, s’il en était besoin, que parfois les meilleures histoires partent d’une idée toute simple.
Et si elle est servie par une plume comme celle-là, le résultat est parfait.
À (re)découvrir sans hésitation !
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