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Je remercie NetGalley et La bête noire des éditions Robert Laffont pour l’envoi de ce roman.
Les survivants est le deuxième volet d’une trilogie amorcée avec Les adeptes. Précision nécessaire pour les maniaques livresques comme moi mais les romans peuvent tout aussi bien se lire indépendamment les uns des autres, je vous rassure.
Je ressors de cette lecture très mitigée.
La couv’ est géniale, le pitch est attractif mais très rapidement, j’ai eu l’impression de naviguer à vue en plein brouillard.
L’intrigue me semble brouillonne, les mobiles des protagonistes obscurs. Les enquêteurs se la jouent en solo au milieu des guéguerres intestines et le commissaire Fredrik Beier a énormément de mal à garder la tête hors de l’eau.
L’indécision et la dépression de Fredrik le rendent agaçant et pénible, rythment une enquête décousue, qui part un peu dans tous les sens et j’avoue avoir eu du mal à émettre une quelconque hypothèse et mettre les différents personnages en relation.
Même le personnage de Kafa Iqbal semble un peu perdu dans les méandres de cette histoire.
Les relations avec Fredrik sont chaotiques. Ils semblent tous deux empruntés, nient leur complicité, soufflent le chaud et le froid et, bien entendu, la tension entre deux nourrit notre curiosité. Le mystère s’épaissit autour de Kafa et on ne sait toujours pas quel secret cache sa vie privée.
Je dois dire que si j’attends la fin de cette trilogie, c’est en grande partie pour lever le voile sur ce mystère!
Il y a du mieux avec Les survivants: moins d’hémoglobine et de gore que dans le premier opus de cette trilogie. Parce que le déballage de tripes juste pour la gerbe, non merci, je passe. Donc moins de cet aspect qui m’avait déplu dans Les adeptes. Un bon point.
On retrouve la même construction d’aller-retour entre le passé et le présent, censée nouer les liens pour éclaircir la situation. Nous ne sommes plus avec la Seconde Guerre Mondiale mais avec la guerre froide, la Mère Russie et la course aux armes biologiques.
Et le thème des armes biologiques nourrit notre hantise d’une catastrophe que l’on sent inéluctable dans un monde où de plus en plus de fous furieux se retrouvent aux manettes des plus grandes nations.
L’organisation dont l’auteur parle dans son roman est, elle, bien réelle. Au service de l’Union soviétique, Biopreparat fut créé pour l’élaboration d’armes bactériologiques et son démantèlement n’a été officiel qu’en 1992 alors que l’interdiction d’utilisation des armes biologique du Protocole de Genève date de 1925, renforcée par la Convention sur les armes biologiques et les toxines de 1972.
Mais bon… empoisonner les puits d’eau potable ou offrir des couvertures contaminées par le virus de la variole étaient les ancêtres de la guerre bactériologique et il n’y a aucune raison pour que, de nos jours, les hommes abandonnent cette technique passive de combat. Les méthodes ont juste changé, ont été « amélioré ».
Les survivants est un roman anxiogène car malgré les traités et les beaux discours qui fleurissent depuis le début du XXème siècle, l’humanité sait très bien qu’elle reste à la merci d’une catastrophe biologique majeure, du fait d’un gouvernement, d’un savant fou ou d’un terroriste illuminé!
Même si cette lecture n’a pas été un coup de cœur, je vais tout de même mettre mes vaccins à jour avant d’aborder le dernier volet de cette trilogie.
Pour un premier roman, ce récit est une réussite. L'auteur a écrit quelque chose de complexe et de fouillé. C'est un thriller bien mené. L'intrigue conduit le lecteur des années 1930 à nos jours par un système de récits alternés. Je tiens à faire remarquer que les récits des deux époques sont intéressants, car souvent, dans ce type d'histoire, seul le passé tire son épingle du jeu. Les scènes violentes sont récurrentes. Certains pensent que c'est pour masquer le manque de profondeur de l'histoire, que l'ensemble est trop convenu. J'admets que la scène de combat entre Beier et le tueur est très tape-à-l’œil (ainsi que d'autres). On est plus dans une scène de cinéma type James Bond que dans la réalité. Mais il s'agit bien d'un roman et non de la réalité. L'auteur a donc toute latitude pour agir à sa guise et l'adaptation cinématographique l'intéresse peut-être.
Cette histoire est travaillée, manipulée avec soin. Il y a de nombreuses descriptions. Étant donné le nombre de pages, cela entraîne quelques longueurs, mais comme c'est un premier roman, il s'agit, je l'espère, d'une erreur de jeunesse. En arrière-plan, l'auteur laisse transparaître, à dessein, quelques relents nauséabonds de nos sociétés actuelles. Le racisme, le sectarisme sont certains des thèmes au menu de ce récit. Il y a aussi ceux du complot et de la machination, du terrorisme. Le romancier utilise des thèmes en lien avec l'actualité. La religion est un peu présente, mais elle sert seulement d'emballage à l'ensemble.
Le personnage de Fredrik Beier est classique. Il est torturé par certains événements de sa vie personnelle et il se comporte comme un gros beauf dans sa relation amoureuse.
Les autres personnages qui gravitent autour de lui sont soit un peu fades, comme Andreas, soit un peu plus complexes qu'il n'y paraît, comme Koss.
J'ai eu une petite déception quant à la fin. J'ai trouvé qu'il manquait certaines réponses. Ensuite, j'ai découvert qu'il s'agissait du premier tome d'une trilogie. Les réponses manquantes arriveront sans doute dans les prochains volumes.
À découvrir !
http://www.aupresdeslivres.fr/Les-adeptes-de-Ingar-Johnsrud
Ingar Johnsrud offre avec Les Adeptes son premier roman, également annoncé comme le premier volet d'une trilogie.
Voici une enquête policière dense, de part le nombres de protagonistes mais aussi des sujets abordés : massacre mystérieux des membres de la secte La Lumière de Dieu, dont la fille et le petit-fils d'une femme politique norvégienne influente; implication soupçonnée d'islamistes dans ce massacre, mais aussi activités troubles de la secte soupçonnée d'abriter un laboratoire d'expérimentation raciale.
Sur la forme, Ingar Johnsrud fait des flash backs réguliers sur l'Allemagne nazie pour aborder justement le thème de la sélection raciale.
Pour ceux qui aiment les histoires riches en rebondissements, accrochez vous et vous allez être ravis ! Ingar Johnsrud est annoncé comme l'un de nouveaux grands noms de la littérature norvégienne.
Merci à Net Galley et aux Editions Robert Laffont pour cette lecture.
Lorsque Fredrik Beier, commissaire de police, est informé de la disparition d’Annette Wetre et de son fils William, tous deux membres de la Communauté de La Lumière de Dieu, localisée dans une ferme appelée « Solro », il est loin d’imaginer l’ampleur que prendra cette affaire. Annette Wetre n’est pas une inconnue puisqu’elle n’est autre que la fille d’une personnalité politique influente mais, la communauté en question, officiellement et publiquement opposée à l’IVG, aux homosexuels et à l’Islam cacherait en son sein un laboratoire expérimental…Secondé par Kafa Iqbal, agent au Renseignement Intérieur, spécialisée dans le fondamentalisme islamique et le terrorisme, Fredrik Beier aura à déterrer certains tabous historiques pour mener à bien sa mission.
Premier volet d’une trilogie annoncée, « Les Adeptes » est un roman ambitieux de part son volume – un petit pavé de 560 pages – mais également de part son intensité. Découvert en 2015, lors de la sortie de l’édition originale, Ingar Johnsrud a transformé de mains de maître ce premier essai. Les récits alternés renforcent l’ampleur de l’ouvrage, tandis que les personnages y ajoutent de la profondeur. L’auteur ne nous facilite pas la tâche, loin de là. Pas question ici de se laisser guider à travers les méandres du récit. Loin d’innover, Ingar Johnsrud reprend quelques codes bien connus des lecteurs de thrillers, nous présentant un commissaire de police abîmé par son passé.
« Les Adeptes », malgré son volume, se lit aisément, nous tient en haleine. Et dire qu’il faut encore patienter pour découvrir la suite….
Je remercie les éditions Robert Laffont pour cette découverte.
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