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En cavale, Hélène Castel a vécu 24 ans a Mexique sous un faux nom. Elle a une fille, construit sa maison et devient psychothérapeute. Quand elle est extradée, elle découvre la prison, au Mexique tout d’abord, puis à Fleury-Mérogis en tant que détenue politique. Elle mène une lutte de tous les instants pour ne pas sombrer dans le désespoir, résiste aux humiliations quotidiennes, plonge dans ses souvenirs heureux, tisse des liens avec les autres détenues, travaille d’arrache-pied à sa défense en vue du procès. Mais surtout, elle raconte, se raconte tout au long de cet exil grâce auquel elle a échappé à l’arrestation mais qui l’a privée de son pays, ses amis et de sa famille. Longtemps après les faits, elle revit ce braquage insensé, la course poursuite avec la police et la fuite. Lors du procès, tous ses amis, ses parents seront présents pour témoigner en sa faveur. Elle ne retournera pas en prison grâce à la mansuétude du verdict.
Altruiste, elle s’inquiète des séquelles traumatiques que peut infliger la prison à des personnes fragiles, et de ceux qui n’ont ni la connaissance ni les moyens pour pouvoir participer à leur défense.
En avant-propos, un texte sensible de Nancy Huston apporte des éléments intéressants pour mieux appréhender l’histoire. Et le prologue, un poème en espagnol de Jaime Sabines en dit long sur le rôle du livre : « Le livre n’est rien que le temps, un temps qui est mien parmi tous mes temps » Et ce poème prend tout son sens après la lecture du livre.
Plutôt que de raconter son témoignage de façon chronologique, Hélène Castel choisit une construction fragmentée, avec des retours en arrière, plus proche de sa véritable personnalité. Ainsi, de paisibles évocations côtoient la violence ordinaire. Elle est subitement arrachée à la vie tranquille qu’elle s’est construite au Mexique le jour où elle est enlevée par des agents d’Interpol. Extradée vers la France, elle va mettre à profit son temps de réclusion pour écrite. Et c’est la naissance de ce texte sincère, sensible et lumineux sur cette traversée du désert, la sienne et celle de toutes ces détenues qu’elle a côtoyées et avec lesquelles elle a tissé des liens d’amitié. A la vue du sujet, on pouvait s’attendre à un texte de révolte, un texte plein d’amertume ou, au contraire, pataugeant dans le pathos, le misérabilisme ou encore exploitant le sensationnel étalé dans les médias. Mais rien de tout cela, Hélène Castel a évité ces pièges pour nous livrer un témoignage authentique. C’est au plus profond d’elle-même qu’elle a puisé la substance de son écriture. Elle s’y dévoile et accepte la mise à nu pour mieux transmettre son témoignage teinté d’humanisme. Plus qu’une simple confession autobiographique, ce document est le récit altruiste et pudique d’une personne sincère et responsable, différente sans la renier de la jeune braqueuse des années 70. L’écriture, en lui offrant cette possibilité de plongeon dans son passé, lui donne le matériau pour se reconstruire.
Le livre est traversé de poèmes de l’auteur, de lettres, écrites ou reçues, de souvenirs d’enfance « Je me revois » Tout cela est écrit dans un style, sobre, élégant et empreint de poésie.
Malgré son parcours incroyable et aventureux, on se sent si proche d’Hélène Castel qui sait nous émouvoir avec tant de pudeur qu’on tourne la dernière page du livre avec regret.
Voici un témoignage extrêmement instructif : cette femme relate avec une simplicité et une profondeur touchantes son parcours peu banal : celui d’une exilée et d’une « recherchée ».
La multitude des termes abordés en fait un document inclassable, riche de réflexions personnelles et d’autres beaucoup plus « collectives ».
Le parcours de cette femme est remarquable dans sa volonté de se comprendre elle-même, de découvrir sa propre part d’ombre afin d’avancer, toujours, sans jamais se laisser aller, sans jamais se considérer comme une perdante.
Ce texte est un formidable plaidoyer sur la nécessité de garder la tête haute et de toujours être honnête envers soi-même pour pouvoir l’être envers les autres.
En marge des ces considérations personnelles, voire intimes parfois, Hélène Castel nous fait partager ses opinions et son expérience sur les conditions de détention en France et le milieu carcéral en général, sur les rouages de notre pouvoir judiciaire et de la Justice française.
Grâce à ses mots, à ses phrases, l’auteur nous donne la possibilité de comprendre que l’accompagnement des détenus est une étape essentielle vers une meilleure approche du jugement.
Beaucoup n’ont malheureusement pas la chance de pouvoir prendre du recul vis-à-vis de leur situation afin d’aborder plus sereinement et donc plus efficacement le long chemin vers l’acceptation et la réinsertion.
C’est un grand livre, plein d’intelligence et d’émotions ! A la lecture de la préface de Nancy Huston et de la quatrième de couverture, j’ai craint le côté « allers-retours » permanents entre els différentes périodes, le passé tumultueux et le présent… mais c’était inutile : on ne se perd jamais, tout le texte est cohérent, fluide et très agréable à lire.
Exilée suite à un casse raté à Paris, Hélène s’est reconstruite et a bâti sa vie au Mexique où elle est devenue psychothérapeute quand elle est arrêtée, conduite en prison et extradée en France pour répondre de ses actes passés.
Ce document nous montre l’évolution de cette jeune femme. Son témoignage toujours empreint de sincérité exprime très justement ses émotions, ses réflexions, son état d’esprit. Elle analyse très précisément ses réactions personnelles.
Plus largement, à travers son expérience individuelle, l’auteur nous amène à réfléchir sur le bien fondé de la détention provisoire, sur les conditions de vie des détenus en France, sur le manque criant d’humanité dans les prisons et aussi sur le regard de notre société et surtout de nos médias sur les « présumés coupables ».
J’ai été particulièrement impressionnée par la sagesse et le recul d’ Hélène Castel sur son histoire assez rocambolesque… c’est là que transparaissent, à coup sûr, sa formation et ses qualités de thérapeute.
Les comparaisons faites entre les sociétés mexicaines et françaises nous font aussi réfléchir sur les valeurs que nous défendons et que nous voulons représenter. Les français « souvent donneurs de leçons » en terme d’accueil et de moralité…auraient bien des leçons à prendre dans d’autres sociétés !
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