Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Dans une orée fantastique, étrange, « La maison biscornue » est un conte noir et gothique.
Gwen Guilyn invente une histoire d’un genre nouveau. Dans ce livre où l’immense trou noir d’une trame pourrait nous happer.
L’autrice offre d’immenses interprétations. Des vérités essentielles et brûlantes. Une psychologie fine, fantomatique, déformée. Un peu à l’instar d’Alice au pays des merveilles. Mais ici, la maison est une entité. La déformation d’une normalité. Le trouble qui lézarde les murs. Jusqu’à ce que l’Ongre, l’allégorie du mal, des souffrances et des méfiances prennent place, partout.
On ne connaît pas sa forme. Il est mobile, cogne et frappe. Péremptoire, il surveille, gronde, devient le point final des possibles. Après lui, peut-être une forme inavouée de nihilisme.
Ici, vit le Pahr, un anti-héros. Soumis, maltraité depuis l’enfance. La Mahrgrand que l’on déteste d’emblée. Symbole de Folcoche, la plus terrifiante mère du monde.
La Mahr qui a fuit à temps et dont l’Ongre se venge, en enlevant l’unique porte de la maison. Un sanglot long. La déformation du miroir. Tout ce qui est en haut est en bas. Tout ici est tentacule et piège.
Le fils que « la maison ne laissera pas. Il est la poutre à partir de laquelle la maison va se reconstruire. Il est le Fils droit et rigide. »
L’aut’Fille qui connaît par cœur chaque pouce du plancher, chaque longueur du mur.
La Fille, de loin celle qui garde une visibilité sur la raison.
Cette maison biscornue qui ne veut qu’avaler cette famille est la métaphore de Jonas. La Baleine. Mais cruelle. Déformée, elle aussi.
Ce récit écrit dans une langue qui tire à elle un double langage métaphysique est très belle car magnétique et vivante.
Comment s’échapper de cette maison lorsque d’aucuns sont déjà emmurés dans cette proie ?
Où l’étrange puise sa place, immanquablement.
Un corps à corps, une bataille dans un décorum horrifique, mais superbe de sens.
Ils ne peuvent et ne veulent partir. Comment aimer ce qui détruit ? Les réflexions philosophiques hantent ce récit sombre.
La maison va-t-elle s’apaiser ? Enfreindre la loi des ténèbres intérieures ?
« Les grandpahrs, les pahrs, et les fils, ils deviennent des planches. Mais les femmes de la famille, elles, elles forment les pierres sur lesquelles les planches viennent se poser. Sans les femmes, y a rien. Elles arrivent « du dehors ». »
Fascinant, le pouvoir d’une littérature qui n’hésite pas une seconde.
C’est un huis-clos terrifiant et de loin, une sacrée leçon de vie.
« La maison biscornue » est l’allégorie des complexités de l’âme humaine.
Des faillites d’amour, l’immensité des angoisses.
L’intemporalité d’une œuvre d’avant-garde, judicieuse, et dont chacune des phrases est un incendie sur la conscience.
Rare et d’ouverture, ce livre est perpétuel. Tant cette porte disparue est celle de l’abandon de nos rêves.
Publié par les majeures Éditions du Panseur.
C'est un roman atypique, une fable à lire, où se laisser bercer par des leçons, qui parle de secrets de famille, d'histoires qu'on cache et de cet amour que l'on cherche parfois désespérément.
Imagine-toi un conte qu'une personne te raconte, autour d'un feu, assis près d'un arbre, une histoire où les sentiments s'incarnent comme la Rage, ou d'autres concepts spécifiques.
Les histoires se font et se défont. On a dit que... C'est aussi l'histoire de commérage où les réputations sont construites et tissées par la langue de différentes personnes.
On peut parler de tissu de mensonges, fabriqués par différentes parties. Nous pouvons séparer le grain de l'Ivraie, un des personnages récurrents de l'histoire.
Tu peux y retrouver des thématiques fortes, comme la mère mal aimante, maltraitante, omnipotente. La thématique de la famille est aussi importante, celle que l'on voudrait avoir, et celle qui fait des choix discutables, pour protéger les autres.
Un roman à conseiller à ceux qui aiment plonger dans les histoires différentes, qui dérangent et font réfléchir, mais nous laissent de jolis souvenirs sur sa poésie et ses mots qu'on aime lire et retrouver.
Coup de coeur.
Ici, on raconte.
On raconte pour refaire l'histoire ou la défaire. Pour cacher les plaies et singer les plaisirs.
Ici, on raconte.
On raconte que Malou était Reine.
Et qu'elle n'est que sorcière.
Qu'Ivraie, sa servante, est née sur un tas d'immondices. Un soir d'orage.
Des mots comme du vent.
Des mots comme des guerres.
Ici, Malou n'est plus Reine mais règne. Par la terreur qu'elle inspire, par son pouvoir et sa richesse, des contes à ne plus pouvoir compter, des histoires dont plus personne ne se souvient. A part Malou dit vrai. C'est peut-être mieux comme ça. Allez savoir si Malou dit si vrai que ça...
De plus en plus, Ivraie se rebelle. Celle que Malou a voulu soumise, vide de mots et de souvenirs, la voici multiple, la voici voleuse d'histoires, un peu, rien qu'un peu, pour exister. La voici Rage. La voici Seule. La voici Dessillée.
Je pourrais en raconter encore et encore sur ce roman. Vous dire qu'il n'est nul besoin d'aimer la fantasy pour aimer Malou dit vrai, tant chaque mot, chaque histoire, nous rappelle nos servitudes, nos révoltes, nos combats...
M'étendre sur la poésie de cette écriture, envoûtante. Impossible de ne pas saluer cette justesse, cette mélodie des mots, comme un hommage supplémentaire à la littérature, aux contes, aux histoires...
Je voulais le lire lentement, le déguster. Je n'ai pas réussi à le lâcher.
Merci, merci, merci @les_editions_du_panseur
pour ce moment de grâce.
Ne lâchez pas le fil, vous pourriez vous perdre dans le labyrinthe formé par ces histoires qui s'entremêlent. En tâtonnant entre les lignes, on se demande parfois où l'on va. Mais une fois le fil trouvé, j'ai eu un certain plaisir à le dérouler et à essayer de trouver mon chemin dans ce récit. C'est une lecture totalement atypique et souvent déroutante. Entre le conte et le roman d'apprentissage, on se délecte d'une mise en abyme du travail des auteurs qui façonnent leurs histoires, s'inspirent, redécoupent et comblent les failles de leurs récits.
Un livre destiné à ceux qui sont prêts à tenter une nouvelle expérience littéraire.
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