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Cher Pone,
J’espère que tu me pardonneras le tutoiement et la familiarité mais, rien à faire, le vouvoiement ne vient pas.
C’est comme ça avec tous ceux dont les sons ont rythmé nos jeunes années, ceux dont les textes ont trouvé un écho dans nos colères et nos joies. Ils sont un peu en nous, ils font partie de nous. Alors pour la formalité, on repassera.
Et puis, comme avec les potes du bahut on se perd un peu de vue, on ne sait plus ce que les autres deviennent, il n’empêche qu’on est toujours content de les retrouver un jour au détour d’une rue.
Mais là, quand je t’ai vu, c’était pour la présentation de ton livre et ça m’a fait mal de te voir allongé. Tu aurais pu, tu as été, triste et en colère mais ce serait mal te connaître que de s’attendre à un récit plombant sur la vie d’un malade de la SLA. Non, c’est drôle et impertinent, plein de verve et et de passion. C’est toi et c’est logique.
Et c’est un voyage dans le temps que tu m’as fait vivre, un retour aux origines du rap français, avec les débuts de ces groupes marseillais. Quand tout était encore de la débrouille, de la tchatche et des relations. Mais surtout du travail et de la passion.
J’ai énormément ri, même si ma jeunesse a été clairement moins mouvementée que la tienne. J’ai toujours été de ceux qui sont raisonnables, et pas du genre à aller me fighter avec des anglais bourrés un jour de Coupe du monde.
J’ai aimé ressentir ta passion pour la musique qui tout au long des pages. Mais aussi de ta force, de l’amour qui te permet d’être encore là et de te battre. De faire encore ce que tu aimes tant.
Cette lettre est longue, mais pour finir, sache Pone que je te souhaite encore et pour longtemps, le meilleur.
Guilhem Gallart, est paralysé à cause la SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique) dite maladie de Charcot. Son livre est écrit avec les yeux.
Pone, son nom de musicien, nous dévoile sa vie d'artiste entre la découverte du Hip-Hop : art de rue, musique et la création de son groupe marseillais la Fonky Family.
Un texte autobiographique touchant sur la résilience, l'amour : de la musique, de sa femme, de ses enfants, de ses amis. Et son combat contre la maladie, le temps qu'il a maintenant et qui est source de créations multiples.
Un grand merci aux Editions JC Lattès de m'avoir envoyé ce livre. J'avais répondu positivement à cette proposition car j'ai été touchée dans mon environnement amical par cette maladie incurable et je voulais voir comment un malade pouvait l'appréhender en connaissant le côté irrémédiable de cette maladie.
Je n'ai pas d'affinités avec le Rap, j'en aurais certainement encore plus apprécié le livre si cela avait été le cas, mais la vie de Pone est un vrai film : ses rencontres, le Milieu marseillais, ses voyages... c'est une vraie fiction qu'on a sous nos yeux et pourtant c'est une vie tumultueuse, riche et impressionnante mais bien réelle.
Merci pour ce livre, merci pour ce courage et cet espoir donné et ce, au-delà de cette "charognerie" de maladie. Un grand bravo.
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