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Qu'il fait bon vivre à DF!
Pour le bonheur de ses habitants, tout ce qui provoque des émotions est interdit : la musique, la littérature, la danse, la sculpture, la cuisine, l'amour, la peur... L'alcool est distribué sous forme de pilule à ingérer avant de rencontrer ses rapprochés, des personnes choisies pour vous avec qui vous êtes autorisés à passer votre temps libre, votre femme vous est assignés pour 5 ans, et les seuls moments d'intimités avec elle sont autorisés uniquement pour procréer.
Vos enfants vous sont enlevés dès la naissance et placés dans un centre d'éducation. Les habitations sont toutes identiques selon la classe de citoyen à laquelle vous appartenez.
Les couleurs sont bannies, seules les nuances de gris, noir et blanc sont autorisées et vous n'entendrez aucune musique car même les ouvriers sont priés de travailler en évitant toute mélodie rythmique avec leurs instruments de travail.
"Quelle horreur!" Allez-vous me dire?
Et bien non, puisque dès la naissance, avant même votre premier cri, vous recevez un vaccin vous enlevant toutes formes d'empathie, gommant toutes les émotions qui peuvent venir faire dérailler le programme mis au point par le gouvernement.
Mais ce vaccin a ses failles et lorsque quatre habitants de DF sont hospitalisés car il semblerait qu'ils ressentent quelques émotions, c'est tout le système du Président Bussoli et de ses bénis "oui oui" qui va s'en retrouver ébranlé!
Les premières lignes sont déroutantes car la mise en page est plutôt atypique : de longues, très longues phrases et des dialogues insérés dans la narration, mais cela produit l'effet escompté par l'auteur, j'imagine : on suffoque, on se sent oppressé, à l'image de cet état où tout le monde est contrôlé!
Vous l'aurez compris, c'est une très belle découverte! Alors n'hésitez pas et laissez-vous tenter par ce roman qui se dévore!
"... il y a des endroits où on peut choisir sa maison avec des pièces, des couleurs et des goûts différents, et si le goût existe alors la beauté existe et ainsi l'amour éclot"
La vie à DF est paisible. La nourriture, la décoration, le travail, tout est décidé pour les citoyens. Même le partenaire reproductif est affecté pour une durée limitée, et les enfants placés dès la naissance dans des centres pour y grandir. Ni enfants, ni vieux, ni couleurs, ni goûts, ni désirs. Paisible.
Fausto est pris d'un sentiment, ce qui est parfaitement anormal. Il va donc à l'hôpital. Il va y rencontrer deux choses redoutables : la beauté d'une femme, et des livres.
" Des heures à lire ainsi de façon obscène, sauvage, crasseuse, misérable, avec le besoin de rejeter cette couverture qui s'effilochait et la tête qui explosait de questions, mais pourquoi ? Où ? Comment est-ce possible ? Cela existe-t-il vraiment ?"
Soudain, une fenêtre sur autre chose. Des émotions, des envies. Une étincelle de vie s'est allumée.
La liberté, ce serait de sentir. D'aimer. De désirer. De pleurer. Mais les émotions peuvent être terribles aussi, et le prix lourd à payer.
Faut-il tous les réveiller ?
"On doit s'habituer à la liberté et s'habituer est parfois douloureux, c'est pourquoi bien des hommes préfèrent la familiarité rassurante des chaînes."
Immense coup de poing que ce roman glaçant. Un style particulier, condensé, où les dialogues se fondent dans les phrases sans vraiment de ponctuation. Froid, comme DF. Une réflexion intelligente sur la société. J'y ai vu plus qu'une dystopie théâtrale. Vraiment plus. Un écho douloureux, carrément. Un avertissement.
"Une peur sans pensée est une guerre qui couve sous la braise, un amas de citoyens prêts à devenir soldats, à détruire au nom de la légitime défense, une horde autorisée à anéantir quiconque menace la sérénité du peuple et de la nation, le gouvernement de DF avait recruté la plus grande armée à disposition du pouvoir, les apeurés."
Certains passages sont transposables au présent, tellement. Et c'est ça qui en fait un de ces romans qui bousculent.
Immense coup de cœur.
DF, petite ville du bord de mer, voit les cadavres venir s'échouer les uns après les autres sur la grève, comme des méduses. de bien étranges cadavres à vrai dire.
Pendant la messe, le prêtre pointe de son courroux les responsables qui selon lui ne font rien pour protéger les braves concitoyens. C'en est trop pour le maire Peppe Ruffini, ainsi que pour le commissaire Magnani.
Les descriptions sont nauséeuses à souhait avec des détails qui rappellent des pages sombres de l'histoire ou encore les dix plaies d'Égypte quand sont évoquées les nuées de mouches. Des tonnes de cadavres gélatineux, qui se ressemblent tous avec leurs yeux vides de poissons. Mais d'où viennent-ils ?
Contre toute attente il faut prendre des mesures pour protéger les vivants de ces miasmes.
Frediano Cattori, le journaliste de la télé locale, en bon charognard voit déjà le scoop de sa carrière.
Le maire va prendre des mesures drastiques contre ce fléau, observé par le monde, jugé, mais jamais aidé.
Étrange écriture où parfois les dialogues sont insérées dans des phrases extrêmement longues et où les protagonistes se répondent sans retour à la ligne ni tiret, juste des virgules. J'ai beaucoup de mal avec les phrases interminables. J'ai à chaque fois l'impression de faire un marathon en apnée, ça m'épuise. C'est comme si un enfant de cinq ans m'assénait sa logorrhée sans savoir où il va ni d'où il est parti. Alors oui, je me demande ce qui motive cette façon de faire, qui n'a que le résultat de me perdre en cours de route, dans le fil de chaque phrase démesurée. Ou alors c'est pour donner un effet vague scélérate et ça marche car on se prend tout de plein fouet… entre deux égarements.
Contrairement à la première partie "Les morts", j'ai préféré la seconde partie de l'histoire "Les vivants", en forme de roman choral, qui donne la parole à différents habitant de DF qui nous parlent de la résolution du problème. Néanmoins il faut parfois avoir le coeur bien accroché pour ne pas régurgiter son café du matin.
Ce roman semble être une parabole, mais de quoi ? de nos sociétés qui ferment les yeux sur le malheur des autres ? Je ne suis sûre de rien… Mais j'y ai vu un certain cynisme car pendant qu'une partie du monde s'écroule certains regardent sans bouger, et beaucoup demeurent dans leurs petites mesquineries. Et puis certains faits mettent l'accent sur une certaine immortalité, nos incongruités et nos incohérences et j'ai trouvé ça assez jubilatoire.
Je pense que les romans comme celui-ci, qui mènent à une réflexion, sont multiples car chaque lecteur y comprend une signification qui lui est propre et que de fait, il n'y a pas une révélation mais une multitude d'interprétations.
À la fin je me suis dit que cette histoire dénonçait beaucoup de choses, qu'on pourrait englober sous un seul terme : hypocrisie. L'auteur se moque de tous ceux qui trouvent une justification à l'indéfendable.
Mais vraiment la toute fin, la troisième partie, je ne l'ai pas comprise.
Pépite !
Imaginez une ville où les citoyens ne ressentent ni empathie ni sentiment. Une ville sans couleur, sans livre, sans culture, sans musique, sans amour, sans amis, sans bon repas, sans sexe (uniquement pour procréer), sans loisirs….une ville où le gouvernement détermine les menus, choisit les couples, les relations, les professions, les lieus d’habitation en fonction d’un classement…..
Une ville où tout est maîtrisé par le gouvernement et son président.
Une ville où l’on fait un vaccin à tous les nourrissons afin de supprimer les émotions, les sentiments et l’empathie dès la naissance !
Imaginez un hôpital où l’on conduit les habitants « étranges » ayant ri ou ressenti un semblant d’émotion…… Imaginez 3 hommes dans une même chambre, un marché noir de livres, de vêtements colorés, de nourriture…..
Imaginez une brigade des sentiments essayant de changer les choses…..
C’est fou ! C'est terrifiant ! C’est génial ! C’est original !
Une très belle découverte ! J’ai adoré !
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