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Le Land Art reste la tendance de l’art contemporain la plus appréciée du grand public. Pour plusieurs raisons. Il s’intègre dans la nature et le révèle comme le lieu de l’action humain. Par ses aspects monumentaux, cet art frappe les imaginations. Enfin, il revalorise le paysage comme un écrin pour un bijou. Auteur de nombreuses études sur l’art contemporain (Patrick Tosani, Anish Kapoor), maître de conférences à l'université Paris I Panthéon Sorbonne où il enseigne l’esthétique, Gilles A. Tiberghien a déjà publié un brillant ouvrage sur le Land Art, réédité dans une version augmentée en 2012. Il serait erroné de considérer cet ouvrage-ci « Nature, Art et Paysage » comme un ersatz du précédent, ouvrage incontournable sur l’utilisation de la nature, des pierres, de la terre, des végétaux, du paysage pour la réalisation d’œuvres plastiques. En fait, ici, seul la question du paysage est envisagée et étudiée. Pas étonnant que cette notion soit prépondérante chez de nombreux artistes anglais. A la suite de Capability Brown (le père du jardin naturaliste) et John Constable, nous rencontrons Richard Long (1945), un des premiers artistes marcheurs mais également Hamish Fulton (1946) et Andy Goldsworthy (1956), présentés sous le regard bienveillant d’Henry Moore (1898-1986) et d’autres sculpteurs. Ces œuvres sont nées sous l’influence de l’écologie du paysage et elles sont toutes des métaphores d’un univers plus large (à l’exception de celles de Joseph Beuys, clairement sociales et politiques, ce qui explique ses rapports avec die Grünen, les Verts allemands). Il est également mis en évidence par Gilles A. Tiberghien que les constructions placées dans le paysage par les artistes (des nids, des cabanes, des terriers, des niches) sont autant de lieux de retraite psychiques, d’où la comparaison avec les temples – « rapprochement théorique et visuel » - est on ne peut plus probante. Pourtant, il se dégage une figure tutélaire, au fil de toutes ces études, celle de Robert Smithson (1938-1973), l’époux de Nancy Holt (1938). Il est l’auteur, en 1970, de la Spiral Jetty, vaste construction sur le Grand Lac Salé (Utah). Il nous a laissé de nombreux écrits théoriques, esquisses, photographies et films qui sont ici éclairés sous un jour nouveau.
Les éditions Actes Sud ont, une fois de plus, soigné la maquette de cet ouvrage. Les illustrations présentent à la fois des « clichés » du Land Art, ainsi que des œuvres moins célèbres (ainsi Robert Smithson a créé d’autres sites que la Spiral Jetty). Le format, le choix de Richard Long pour la couverture, la typographie, tout participe à faire de cette étude un excellent livre d’art contemporain, accessible à tous.
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