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Ce texte est à l'image de la photo de la couverture : les lumières d'une ville qui ne dort jamais. D'ailleurs, j'ai lu ce texte en une soirée, perdue dans les premiers chapitres, nous sommes ensuite entraîné et ce monde noir se déglingue sous nos yeux.
L'auteure nous entraîne dans une sorte de puzzle, à partir d'une banale (!!) histoire de voiture volée qui arrive dans une casse. A travers de nombreux personnages, nous sommes entraîné dans les rouages de la corruption, du petit dealer au politicien, au policier...
Des phrases courtes, des dialogues coup de poing et une traduction de Lise Belperron parfaite, nous font tourner les pages à toute vitesse et nous découvrons alors le côté sombre d'une ville, Buenos Aires ou une autre ville argentine.
Peu de pages mais l'auteure crée son univers, ses personnages, dont certains vont paradoxalement nous toucher et démolit les liens qui ont conduit à une corruption à tous les étages : une simple voiture volée et cela dégénère.
Cette lecture noire m'incite à continuer à découvrir les autres de textes de cette auteure et le fameux autobus.
#LaCasse #NetGalleyFrance
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un roman argentin. Il m’a fallu un peu de temps pour plonger dans un certain esprit de ce pays dans lequel rien ne se dit.
J’ai aimé Guyot le journaliste qui ne laisse pas tomber ses recherches alors que les cadavres s’accumulent autour de lui : il veut savoir qui est cette jeune femme qui s’est suicidé en pleine rue après avoir visé un inconnu.
J’ai découvert l’hémérothèque, ce bâtiment dans lequel ne sont conservé que les revues et journaux. La résolution d’une partie de l’énigme passe par la consultation de ces vieux papiers.
J’ai aimé cette partie d’échec que joue Guyot avec un inconnu.
J’ai aimé la psy qu’il rencontre dans un bar et à qui il peut confier l’avancée de ses recherches. J’aurais aimé qu’elle joue un plus grand rôle à la fin du roman.
J’ai aimé que le « méchant » reste dans l’ombre jusqu’au bout et que sa véritable identité ne soit dévoilée qu’à la toute fin du récit.
J’ai aimé les courts chapitres qui commencent par un dialogue pendant lequel on ne sait pas qui parle, laissant planer un doute sur le propos. L’éclaircissement vient quelques lignes plus loin.
Un polar argentin qui m’a tenu en haleine jusqu’à la dernière page.
L’image que je retiendrai :
Celle des personnages qui ne boivent pas du café mais du maté.
https://alexmotamots.fr/lechange-eugenia-almeida/
N’espérez pas cerner l’intrigue de ce roman dès ses premières pages, ni même ses premiers chapitres, d’autant qu’ils sont très courts.
Eugenia Almeida ne s’embarrasse pas de préliminaires, de mises en contexte, de descriptions ou de portraits de personnages, elle nous plante directement au cœur de l’action, et c’est au lecteur qu’il appartient de reconstituer peu à peu, au fil des dialogues, de quoi il retourne exactement. Cela prend un certain temps, parce qu’il faut tisser les liens entre les nombreux personnages, déduire le rôle de chacun et ce qui s’est passé entre eux pour comprendre l’enchaînement d’actions-réactions des uns et des autres. Il est question, dans une ville anonyme d’Argentine, d’un trafic de voitures volées géré depuis une casse de banlieue et de deux jeunes idiots qui ont cru pouvoir faire cavalier seul à la marge de l’organisation et qui ont payé chèrement leurs velléités d’indépendance.
Ce qui ressemble à un règlement de compte quelconque entre petites frappes est en réalité un fameux dérapage qui met en danger l’autorité jusque là incontestable du chef des trafiquants précités. La chute de ce premier domino (mais est-ce vraiment le premier?) entraîne une cascade de violence et de mort, et l’onde de choc se propage à tous les niveaux de pouvoir de la ville, depuis les truands des quartiers malfamés aux bureaux des hommes politiques en passant par le commissariat central.
Eugenia Almeida nous montre alors comment tout ce beau monde tente de maintenir l’équilibre puis, une fois qu’il est trop tard, de ramener la couverture à soi, dans une surenchère de feu et de sang.
On s’y perd parfois, tout n’est pas expliqué ni résolu, mais la construction de ce récit est diaboliquement maîtrisée. Le texte est fait presque exclusivement de dialogues, des phrases courtes et sèches qui rendent le rythme effréné et la tension palpable. Et, malgré cette concision de style, Almeida réussit à donner de l’épaisseur psychologique à ses personnages et à dresser un portrait sociologique crédible (et donc peu reluisant) d’une ville (d’un pays?) infiltrée à tous les niveaux par les organisations mafieuses et gangrenée par la corruption.
En partenariat avec les Editions Métailié.
La casse c’est là où arrivent les voitures volées ou non, pour être désossées. Le patron, Duruti est un truand notoire et ses « employés » de bons petits malfrats qui jouent facilement de la gâchette ou du couteau.
La casse, c’est aussi ce qui arrive lorsqu’un évènement, la mort de 2 petits truands et le vol d’une caisse de collection, joue l’effet papillon ou l’effet des dominos. Un touche l’autre et la cata n’est pas loin. « Tôt ou tard, tu feras un truc, un truc qui te semblera peut-être innocent. Et ce truc va déclencher toute une série de malheurs. »
Eugenia Almeida, dans les premiers courts chapitres pose ses dominos ; le patron de la casse, de jeunes voyous inexpérimentés mais désireux de monter, un professeur et sa bagnole de collection, une voyante, un ministre, une jeune secrétaire…. Tout partent de points différents pour se retrouver au cœur d’un drame, de chantages qui font beaucoup de morts, dézinguent des carrières politiques.
Tous s’essaient au chantage sur plus faible, c’est plus facile, tout en subissant eux-mêmes un autre chantage. La corruption est partout, du petit policier jusqu’aux membres du gouvernement argentins.
Les chapitres courts, l’écriture virevoltante, nerveuse et imagée d’Eugenia Almeida font que je n’ai pu laisser le livre avant d’en connaître la fin. Elle m’a ferrée avec sa présentation des protagonistes, sa façon de nous dire, attendez, ce n’est pas fini, tournez la page et vous verrez, celui-ci n’est pas le pire. Et puis, être innocent n’est pas gage de sécurité.
La casse est un réquisitoire contre la corruption qui gangrène l'Argentine. Comme dans L’autobus, Eugenia Almeida sait créer une atmosphère quasi cinématographique .
Grâce aux éditions Métailié, j’ai découvert, entre autre, la littérature sud américaine que j’apprécie beaucoup. Une prochaine lecture sera L’échange de la même autrice, réserve faite auprès de ma bibliothèque préférée.
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