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Emmanuelle Han

Emmanuelle Han
Emmanuelle Han est née en 1972, à Paris. Grande voyageuse, ayant soif de découvrir le monde et les histoires qu'il a à transmettre, elle se tourne, après des études de Lettres, vers le documentaire. Elle réalise son premier film en 2002, au Niger, puis participe, pendant 20 ans, à de nombreux tou... Voir plus
Emmanuelle Han est née en 1972, à Paris. Grande voyageuse, ayant soif de découvrir le monde et les histoires qu'il a à transmettre, elle se tourne, après des études de Lettres, vers le documentaire. Elle réalise son premier film en 2002, au Niger, puis participe, pendant 20 ans, à de nombreux tournages aux quatre coins de la planète, en tant qu'auteur et réalisatrice. Avec la série documentaire « Sans crier Gare », elle embarque aussi, pendant 4 ans, à bord de l'aventure des « Nouveaux Explorateurs », pour Canal+.

Avis sur cet auteur (3)

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    Couverture du livre « La sublime communauté Tome 1 ; les affamés » de Emmanuelle Han aux éditions Actes Sud Jeunesse

    Alexane Jouglar sur La sublime communauté Tome 1 ; les affamés de Emmanuelle Han

    « La sombre procession avançait. Coûte que coûte, les Affamés marchaient. Les bouts de dents grinçaient, les têtes déplumées étaient rivées au sol, les pas brisés et pourtant déterminés à atteindre cette Porte, pour se ruer au hasard dans l’un des Six Mondes, dont on ignorait tout. Absolument...
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    « La sombre procession avançait. Coûte que coûte, les Affamés marchaient. Les bouts de dents grinçaient, les têtes déplumées étaient rivées au sol, les pas brisés et pourtant déterminés à atteindre cette Porte, pour se ruer au hasard dans l’un des Six Mondes, dont on ignorait tout. Absolument tout. »

    Emmanuelle Han est née et a grandi à Paris. Elle a fait des études de lettres puis s’est lancée dans le documentaire. Elle a publié en 2014 un recueil de voyages, Flying Blues. Publié aux éditions Actes Sud Junior, La Sublime communauté, 1. Les Affamés est son premier roman, et surtout le premier d’une saga prometteuse.

    Ekian, Tupa, et Ashoka sont des Transplantés – des enfants que l’on a retiré de leur milieu d’origine peu après leur naissance. Ils vivent à des milliers de kilomètres les uns des autres et pourtant leurs existences sont liées. Dans un monde devenu invivable, chacun essaie de sauver sa peau : l’humanité voit alors des hordes d’Affamés se diriger inlassablement vers de grandes portes aux quatre coins du monde. Ekian, Tupa, et Ashoka découvrent peu à peu qui ils sont et réalisent le chaos planétaire dans lequel ils sont plongés : Où mènent ces mystérieuses portes ? Mais surtout…qui est derrière cette effroyable organisation ?
    Dans un monde où quelques éminences grises décident du mystérieux destin de milliards d’âmes perdues, la promesse de ces portes inter-dimensionnelles ressemble étrangement à la promesse du paradis perdu… Ekian, Tupa, et Ashoka devront être forts pour affronter leur lourd destin, dont dépend le sort de la Sublime Communauté.


    La sublime communauté présente toutes les caractéristiques du roman de science-fiction, et plus particulièrement du roman d’anticipation. Nous nous trouvons dans un futur plus ou moins proche (disons que de notre point de vue ce n’est pas un futur irréalisable), où certains progrès scientifiques permettent le passage vers…un Autre part. Toutefois, cette catégorisation s’avère trop légère ; car La Sublime communauté c’est également la présence d’éléments merveilleux, notamment avec les Etincelants, ces « hommes-étoiles »…
    Par ailleurs, notons la justesse avec laquelle sont expliqué.es et exploité.es les coutumes, paysages, et atmosphères dans le roman, où l’on sent la documentation et l’expérience de globetrotteuse de l’auteur.
    Cette richesse permet au livre d’accomplir un double objectif : tout d’abord un objectif purement romanesque – le plaisir de lire, de suivre une histoire et des personnages – mais aussi un objectif d’éducation, de sensibilisation.

    1. Plaisir d’écrire, plaisir de lire
    Ce roman est une pépite. Et bien qu’étant un roman jeunesse, il suffit d’ouvrir la première page et que quelques mots coulent dans votre esprit pour que vous ne le lâchiez plus, peu importe votre âge.
    L’auteur écrit avec grande habileté. Son style est fluide, et simple mais raffiné. Et, beaucoup d’attention a été prêtée – consciemment ou inconsciemment – au jeu des couleurs et des senteurs. Deux dimensions si bien rendues que l’on se croirait nous-mêmes en Inde dans le temple de Hanuman, ou dans le désert du Sahara avec Ekian.
    Quant aux personnages, il est intéressant de leur prêter un regard un peu détaché pour se rendre compte de leur originalité au sein du genre de la science-fiction : ils ne sont pas parfaits. Les antagonistes apparaissent bien évidemment dangereux et nocifs. Cependant, ceux qui sont placés du côté du « bien » ne sont pas irréprochables : Tupa aura une attitude a priori hautement contestable, par exemple. Et, enfin, d’autres personnages osciller dans l’estime du lecteur : il arrive en effet de croiser des personnages au service des antagonistes et qui ont fait des actions répréhensibles qui ne sont pas pour autant foncièrement mauvais…


    « Des forêts qui flambent, des arbres immenses qui tombent, le bruit effroyable des tronçonneuses. Des fleuves qu’on dévie, de gigantesques barrages des terres qu’on inonde, qu’on saccage, qu’on vole, des campements de fortune au bord des routes. Des enfants en guenilles dans les plantations de canne à sucre, des pères réduits à l’esclavage dans des usines de carburant. Des suicides. Des alcooliques, des mendiants. »


    2. Un roman, un message ?
    Le roman d’anticipation est rarement déconnecté de ce que nous connaissons. Celui-ci ne fait absolument pas exception à mon avis. De nombreux parallèles peuvent être faits entre ce qui est décrit dans l’ouvrage et le monde d’aujourd’hui : une déforestation quasi achevée, l’embrigadement des consciences dans le but d’un pseudo salut, le déni d’individualité, la recherche de nouvelles terres sont autant de thèmes que l’on retrouve déjà aujourd’hui. A noter le caractère « ironique » de certaines de ces questions : par exemple aujourd’hui, les élites cherchent absolument à pouvoir quitter la Terre afin de pouvoir continuer à polluer en toute impunité la planète et avoir l’assurance de trouver un environnement plus sain autre part, alors qu’il suffirait d’apprendre à prendre soin de notre planète ; hors dans le roman, la pollution et la destruction de l’environnement sont arrivées à un tel stade que cette dernière solution n’est plus viable, et a priori l’unique possibilité de survie apparait être la fuite.
    « Notre terre se meurt, Tupa. Le temps est venu d’en trouver une nouvelle. »

    3. Une lueur d’espoir ?
    Le futur atrocement gris esquissé dans le roman est parfois nuancé. Pour en revenir à la couleur, l’auteur apporte souvent des touches de gaîté, d’innocence, et d’espoir : et ce à travers surtout la figure d’Ashoka, un enfant magnifique. Ashoka ne se laisse pas envahir par de viles émotions, il ne cède pas à l’égoïsme, car son cœur d’enfant ne le laisse pas faire le mal. Ce qui est beau chez ce personnage, c’est qu’il n’a pas conscience de sa beauté : il est courageux et dévoué.


    Je conseille absolument ce roman. C’est roman magique, accessible à tous, et riche. Riche en connaissance, en réflexion, en romanesque. Aussitôt terminé ce tome 1 (Les Affamés), vous n’aurez qu’un envie : découvrir le tome 2 qui sort début 2018.

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    Couverture du livre « La sublime communauté Tome 1 ; les affamés » de Emmanuelle Han aux éditions Actes Sud Jeunesse

    AuxPetitsBonheurs sur La sublime communauté Tome 1 ; les affamés de Emmanuelle Han

    Même s'il vient de sortir, j'aimerais beaucoup que La Sublime Communauté soit plus connue. On a tendance à ranger les livres dans un registre particulier, mais l'auteure nous a dit elle-même qu'elle n'aimait pas trop être mise dans une case. Il est en effet classé dans le registre jeunesse et...
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    Même s'il vient de sortir, j'aimerais beaucoup que La Sublime Communauté soit plus connue. On a tendance à ranger les livres dans un registre particulier, mais l'auteure nous a dit elle-même qu'elle n'aimait pas trop être mise dans une case. Il est en effet classé dans le registre jeunesse et dystopie. Déjà jeunesse, c'est vite dit, il peut être psychologiquement violent par moment, et puis je pense qu'en étant plus vieux, on comprend mieux les enjeux du livre et son importance. Au niveau du genre, on est sur un mélange dystopie – fantastique. Je ne peux pas le qualifier de post-apocalyptique, parce qu'il n'y a pas eu d'apocalypse, la Terre est devenue hostile et c'est à cause de nos bêtises. Je trouve ce roman très actuel par cette problématique un peu écologique. Comme beaucoup de romans dystopiques, ça nous permet de voir ce qui nous attend si on continue à être des imbéciles. C'est très réaliste.

    Je suis ce que certains appellent une allumée, étant donné que je crois fortement aux mondes parallèles et surtout à l'espoir qu'on puisse visiter l'univers et se casser de cette planète (pas la faute de la Terre, mais de ses misérables habitants). C'est d'ailleurs la mention des Portes dans le résumé qui m'a donné envie de lire ce livre. Pour le moment, l'avenir qui attend l'Humanité après le passage de ces Portes est un peu flou. On ne sait pas de quelle manière elles sont arrivées sur Terre, où elles emmènent les gens… puisque personne n'en est jamais revenu. C'est donc très intriguant et j'ai hâte de lire la suite (qui arrive début 2018). On ne sait pas pourquoi la Terre est dans cet état, et on se demande pourquoi (et comment !) la majorité des humains sont devenus des Affamés.

    Qu'est-ce que sont des Affamés ? Ce sont des humains qui, à force de chercher à s'échapper, en ont oublié de vivre et donc de se nourrir, entre autres. Ce qui les fait ressembler à des morts-vivants, on ne va pas se mentir. Ils font un peu flipper et c'est leur condition qui amène la partie violente moralement du livre. Pourtant, l'auteure nous a expliqué qu'elle ressentait plus les Affamés comme des migrants. Après réflexion, ça tombe sous le sens puisque ces gens partent de chez eux et parcourent le globe à la recherche d'une porte de sortie. C'est la version hard de ce que nous voyons actuellement dans le monde. Je ne vais pas spoiler, mais un moment particulier m'a presque donné envie de vomir tellement les Affamés sont bien décrits. le plus effrayant, c'est que c'est très réalisme, et le problème se trouve là. Lorsqu'on lui a posé la question, l'auteure a dit qu'elle ne s'était même pas rendue compte que certains passages du roman étaient passablement violent. Je comprends ça, dans le sens où partout où l'on pose le regard, il n'y a que mort et destruction (cimer les médias), on vit constamment dans cette ambiance et la violence n'en devient plus vraiment une.

    Avant de parler rapidement des personnages, je souhaite aborder le thème des mythes et de la culture, extrêmement présent dans ce récit. L'auteure a beaucoup voyagé et ça se ressent. C'est très agréable, il y a beaucoup de descriptions détaillées des paysages. C'est aussi ce qui contrebalance la violence du livre ; la beauté reste vivante malgré tout. C'est un message d'espoir de la part de l'auteure. Les trois lieux dont on parle dans ce tome sont : l'Inde, le désert du Sahara et la Triple Frontière (Paraguay-Brésil-Argentine). Ce sont des endroits qu'on imagine particulièrement féerique grâce à la beauté de la nature. Chaque lieu possède ses mythes propres et l'on apprend à connaître chacun des peuples et leurs coutumes. J'ai beaucoup aimé les mythes proposés dans ce roman et particulièrement ceux du Désert, mais c'est parce que je suis très sensible à cette culture.

    Venons-en aux personnages. Ekian, Tupà et Ashoka. Plutôt jeunes, 13, 15 et 7 ans respectivement. le choix de cette jeunesse s'explique par la volonté de transmettre la vérité à travers une certaine naïveté, qui permet la tolérance. J'ai particulièrement accroché avec Ekian, qui vient du désert, car c'est un personnage fort et indépendant. En plus, on a les mêmes cheveux :'). Je n'ai pas apprécié tous les choix de Tupà mais j'aime la maturité qu'il a acquis et son courage. Au début, j'avais beaucoup de mal avec Ashoka, le petit Indien, peut-être à cause de son jeune âge. Mais c'est celui qui grandit le plus, et qui est le plus élevé spirituellement parlant. L'auteure a décidé de présenter ses personnages individuellement (un chapitre = un personnage) et c'est plutôt rare. Cela nous permet de mieux nous identifier et d'apprendre à les connaitre. Ils ne se rejoindront qu'au tome prochain.

    L'aspect mystique et fantastique du roman vient des personnages qui sont trois Transplantés. C'est-à-dire qu'ils ne viennent pas des lieux cités, ils y ont été amenés de manière à endiguer la prophétie qui les concerne. C'est une entité, un Observateur qui a décidé de cela et de leurs vies, aidé par une armée de Guetteurs, qui foirent passablement leurs missions tout au long du récit. Ce sont nos trois jeunes Transplantés qui vont devoir sauver le monde. Et comme je l'ai dis à l'auteure, c'est un aspect qui ne me plait pas. Pourquoi c'est toujours aux enfants de prendre l'avenir de la planète en main, avec le poids du monde sur les épaules ? Toujours aux jeunes de réparer les erreurs des ancêtres ! Outre cet aspect, j‘ai particulièrement aimé que ce livre s'adresse à tous et que chacun puisse se faire son propre avis en fonction de son vécu.

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    Couverture du livre « La sublime communauté Tome 1 ; les affamés » de Emmanuelle Han aux éditions Actes Sud Jeunesse

    Marie Kacher sur La sublime communauté Tome 1 ; les affamés de Emmanuelle Han

    J’ai toujours été contre cette classification systématique des romans dans des genres et sous-genres. Pourquoi ? Tout simplement parce que parfois, il est difficile de définir avec précision le genre d’un livre, mais la folie de l’étiquetage qui caractérise notre société conduit tout de même...
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    J’ai toujours été contre cette classification systématique des romans dans des genres et sous-genres. Pourquoi ? Tout simplement parce que parfois, il est difficile de définir avec précision le genre d’un livre, mais la folie de l’étiquetage qui caractérise notre société conduit tout de même éditeurs et libraires à rattacher chaque livre à un unique genre. Vous êtes très probablement en train de vous demander où va mener ce récriminatoire contre la répartition systématique des romans, et surtout ce qu’il vient faire dans une chronique littéraire. Eh bien, tout simplement, comme je l’expliquerai plus en détail un peu plus tard, car à mes yeux, ce roman n’est ni de la science-fiction ni du fantastique, mais bien un savant et équilibré mélange entre les deux, et il n’a donc au final sa place ni dans l’un ni dans l’autre. C’est une erreur que de vouloir le faire rentrer dans l’une ou l’autre case, car c’est justement cette association subtile et innovante qui donne son charme à cet ouvrage !

    Tupà, quinze ans, a été élevé par une tribu d’Amérique latine soucieuse des traditions ancestrales. Ekian, treize ans, a quant à elle grandi au cœur de l’Himalaya. Ashoka, sept ans, a toujours vécu au Palais du Roi des Intouchables en Inde. Tous les trois n’ont jamais connu leurs parents biologiques, arrachés à leur famille respective à l’âge de huit mois pour être « transplantés » afin que leur destin soit modifié. Mais par qui ont-ils été transplantés, et dans quel objectif ? Comment ces trois jeunes âmes, séparées par des milliers de kilomètres, peuvent-elles être liées ? Dans un monde en perdition, où règnent la misère et la mort et où le seul espoir réside dans ces Portes qui apparaissent intempestivement pour mener vers d’autres Mondes, nos jeunes héros vont partir en quête de réponses qui risquent de bouleverser à jamais leur existence.

    Au premier abord, nous nous trouvons donc en présence d’un récit apocalyptique : une Terre à l’agonie, des populations entières d’Affamés souffrant d’un étrange mal … Très rapidement, l’auteur parvient à plonger le lecteur dans cette ambiance de fin du monde, dans cette ambiance de catastrophe. Il n’y a qu’à fermer les yeux et laisser son imagination vagabonder quelques minutes pour ressentir ce désespoir, cette détresse, pour se laisser envahir par ce sentiment d’urgence et de peur. Alors, au milieu de ce chaos qu’est la Terre de ce livre, s’ouvrent des Portes. Des Portes qui apparaissent sans que nul ne sache comment, et qui mèneraient vers de nouveaux Mondes. Déjà ici, on ne sait pas trop si on se situe plus dans de la science-fiction ou du fantastique. Certains y voient de la dystopie, surement du fait des Guetteurs et des Passeurs qui semblent organiser ces passages à travers les Portes en promettant une vie meilleure, mais en tant que puriste, je ne suis pas vraiment d’accord. Quant au fantastique, il est particulièrement présent dans les chapitres consacrés à Ekian, avec les Etincelants, avec toutes ces légendes qui semblent prendre vie, par exemple.

    Que dire sur ce roman pour donner envie de le lire - parce que croyez-moi, il vaut le détour ! - sans en dévoiler trop (ce qui équivaudrait à gâcher la surprise) ? Je peux vous affirmer que ce livre, il va vous faire voyager aux quatre coins du monde sans que nous n’ayez à bouger de chez vous. Les descriptions des paysages sont à couper le souffle : même sans avoir jamais visité ni le Sahara, ni l’Inde ni les forêts sud-américaines, j’avais le sentiment de pouvoir toucher du doigt la beauté profonde de ces pays. Pour tout vous avouer, cela m’a presque donné envie de partir dans le Sahara algérien à la recherche de la famille de mon grand-père paternel, comme si la plume d’Emmanuelle Han résonnait avec mes gènes ! Ce livre, il va également attiser votre curiosité, des dizaines de questions, d’hypothèses et de suppositions vont tour à tour s’imposer à votre esprit … Des questions dont les réponses arrivent au compte-goutte, ce qui peut être frustrant pour les amoureux de l’action, mais captivant pour ceux qui, au contraire, comme moi, aiment les intrigues et contextes qui se mettent progressivement en place.

    Car je vais être parfaitement honnête avec vous : ce tome d’introduction a surtout vocation à nous présenter ces trois personnages et à poser les bases de ce monde en pleine déchéance ainsi que celles de ces passages vers d’autres Mondes. Même s’il y a une bonne dose d’action, de rebondissements et de révélations, l’auteur a tout misé sur la lenteur : sans précipitation, elle mêle habilement informations sur leur enfance, rappelant régulièrement leur statut d’orphelin détonnant dans le milieu dans lequel ils grandissent - tel Ashoka, enfant blanc au cœur des Intouchables - et surtout, distillant ici et là des indices sur les Portes, les Passeurs, les Guetteurs, et surtout, sur le statut si particulier de ces enfants Transplantés, sur leur rôle dans toute cette affaire. Même si ce tome introductif apporte plus de questions que de réponses, il est à mes yeux une véritable petite merveille à lui tout seul : l’auteur fait vivre les légendes, fait vibrer notre cœur et notre âme à l’unisson avec ces trois enfants livrés à eux-mêmes dans un monde hostile dans lequel ils ne savent où est leur place.

    En bref, avec ce premier tome, Emmanuelle Han nous offre un roman particulièrement prometteur qui m’a littéralement enchantée ! Des personnages attachants mais surtout absolument réalistes qui semblent être prêts à sortir du livre pour vivre devant nos yeux ébahis, une plume magnifique qui fait voyager et vibrer, une intrigue captivante qui mêle habilement le récit apocalyptique, les légendes et la science-fiction … Personnellement, je ne pouvais qu’être conquise par ce gros roman qui se dévore d’une traite ! Pour la première fois depuis des années, j’ai sorti la lampe de poche pour lire en pleine nuit, cachée sous la couette, prête à me recoucher en catastrophe si quelqu’un bougeait dans la maison. Je ne pouvais pas m’arrêter ! Alors je n’ai qu’une seule chose à dire : foncez dans votre librairie de proximité dès le 4 octobre pour vous procurer cette merveille !