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Ce premier roman d'Emily Gunnis est une réussite à tout point de vue : le contexte historique, l'intrigue, le suspense, le style; bref, un roman qu'on a du mal à lâcher une fois ouvert.
Sam, jeune journaliste de 25 ans, se met à enquêter sur l'histoire de St Margaret, une institution religieuses pour jeunes filles enceintes non mariées, qui se trouve dans le Sussex. Le point de départ est fourni par les lettres que sa grand-mère aurait retrouvé par hasard dans un vieux meuble, lettres écrites par la jeune Ivy, enceinte et abandonnée par son amant et que ses parents rejettent pour la honte qui rejaillit sur eux. Ces lettres conduiront Sam jusqu'à l'histoire de sa propre famille.
Ce roman mêle très habilement des faits réels et la fiction; l'auteur s'appuie sur l'histoire des nombreuses institutions religieuses, particulièrement en Irlande mais aussi en Angleterre, où des religieuses faisaient vivre un enfer à de très jeunes filles enceintes, les réduisant en esclavage, les affamant, leur faisant subir toutes sortes de sévices; elles leur enlevaient leur bébé pour les faire adopter moyennant finances. Ce qui fait froid dans le dos , c'est que ce type d'institutions a perduré jusque dans les années 60-70. Ce qui fait encore plus froid dans le dos, c'est que la société puritaine irlandaise et britannique savait (médecins, prêtres, religieuses, famille) et que personne n'a essayé d'arrêter cette horreur.
Le roman montre également le fanatisme que peut engendrer une religion mal comprise, ici la religion catholique. Les sœurs n'étaient pas uniquement des bourreaux sadiques mais elles étaient persuadées d'agir pour Dieu, pour remettre ces brebis égarées dans le droit chemin fût-ce au prix de sévices abominables.
Malgré cet arrière-fond historique, "Les enfants perdus de St Margaret" reste un vrai très bon thriller avec un suspense très habilement maintenu, une construction originale avec les lettres d'Ivy qui, servant de fil conducteur, ramènent le lecteur vers le passé, une atmosphère étouffante, glauque et pourtant de l'émotion.
Un auteur que je vais donc suivre avec grand intérêt.
J'ai adoré me plonger dans cette lecture très enrichissante et inspiré de faits réels. Un subtil mélange d'historique, de suspense pour une histoire bouleversante et déchirante dont les secrets enfouis depuis longtemps viennent à être découvert.
Toutefois cette lecture m'a demandé quelques efforts de concentration pour me permettre de suivre cette histoire. Car il y'a beaucoup de personnages et autant d'aller retour dans le passé.
En lisant les remerciements je me suis aperçue que le sujet m'était familier car j'ai vu le très bon film "Les soeurs Magdalene" de Peter Mullan qui traite de ce sujet.
J'aurais peut-être voulu que la part du passé soit plus développé, qu'on y passe plus de temps mais ceci n'est qu'un reproche car je ne voulais pas quitter cette histoire.
Partez sur les traces de ces femmes et ces enfants de St Margaret. Une vérité sur les pratiques de ces foyers de mère célibataire. Une fois que vous l'aurez lu, vous ne pourrez plus oublier. Surtout que cette époque n'est pas si loin de nous ...
Avec un rythme haletant, ce premier roman est une vraie réussite
Emily Gunnis s’inspire de faits réels révoltants ayant entaché la communauté catholique irlandaise et anglaise dans les années 50-60 et signe un premier roman à la fois touchant et dérangeant susceptible de marquer intensément les esprits.
Une lettre datant de 1959 découverte par hasard dans les affaires de son défunt grand-père brocanteur sème le trouble chez Sam, une jeune journaliste ambitieuse : une certaine Ivy internée dans la pension pour mères célibataires de St-Margaret, dans le Sussex, annonce à son amant qu’elle est enceinte et le supplie de venir la libérer. Fait étrange, le corps d’un prêtre mentionné dans ce courrier a été retrouvé dans les décombres du couvent abandonné quelques semaines plus tôt… Sam est d’autant plus intriguée que Kitty Canon, la présentatrice vedette d’un talk-show sur la BBC semble fort intéressée à titre personnel par cette affaire… En quête d’un scoop lui permettant d’intégrer enfin un journal national, Sam décide de s’intéresser à ce mystère mais elle devra faire vite : il ne reste plus que deux jours avant le démantèlement de la pension Saint-Margaret… Ce qu’elle va découvrir va l’impliquer bien plus qu’elle ne le pense…
Mon ressenti sur ce livre est très positif. J’en viens tout de suite à mon seul petit bémol : j’ai failli me perdre à plusieurs reprises entre ces nombreux personnages et surtout ces incessants allers-et-retours entre passé et présent, je regrette que cette angoisse de perdre le fil m’ait quelque peu ôté mon plaisir de lecture… car au final, l’ensemble s’est avéré parfaitement maîtrisé: le moindre détail est utilisé à bon escient pour le déroulement de l’intrigue, tout s’imbrique et donne un résultat vertigineux! Le style est agréable et étoffé, certains passages sont riches de réflexions poignantes tandis que d’autres glacent le sang jusqu’à la moelle… Sous couvert d’abriter des « mères-filles« , délaissées par leurs familles qui les jugent déshonorantes, le couvent Saint-Margaret, manoir gothique lugubre, se révèle être une véritable prison, un bagne où rien ne sera épargné aux jeunes pensionnaires, obligées de trimer pour payer leur séjour, privées de leurs nouveaux-nés qui seront revendus à de riches couples sans scrupules… Tirées de véritables témoignages, certaines scènes sont bouleversantes de monstruosité. L’histoire frôle parfois le fantastique avec, au moment de la mort de certains personnages, l’apparition de spectres mais ceux-ci symbolisent surtout la mauvaise conscience des protagonistes.
J’ai songé en imaginant le calvaire d’Ivy, recluse dans ce couvent infernal, à d’autres personnages féminins très forts lus ou vus récemment, Rose (Né d’aucune femme de Franck Bouysse), June (La Servante écarlate de Margaret Artwood) ou encore Eugénie (Le Bal des Folles de Victoria Mas) toutes confrontées à une inhumanité désolante. Entre autres personnages féminins remarquables, Sam ancre ce récit dans notre époque : audacieuse et maligne, elle se bat seule pour élever sa fille et mener de front sa carrière professionnelle envers et contre tous. Comment imaginer qu’à peine soixante ans séparent ces deux femmes et qu’à une époque pas si lointaines d’autres décidaient de l’avenir de nos enfants? Je remercie Net Galley et les éditions Préludes pour la lecture de ce roman passionnant et bouleversant, que je conseille vivement.
2 jours pour déterrer un scandale abject avec des répercussions familiales
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J'avais choisi ce thriller historique par la méconnaissance de ce "fait divers". En fait, c'est un sujet brûlant qui a été dévoilé grâce au film/biopic "The Magdalene sisters" . Il racontait l'épisode sombre du sort de ces jeunes filles enceintes célibataires des années 50/60 en Irlande. Mises au couvent en huis-clos, obligées de travailler durement jusqu'au terme de leur grossesse et surtout dont on dépossédait leur bébé pour le donner en adoption.
Ce roman est bien sûr fictif mais il possède une énorme part de vérité. Et je pense que c'est ce qui fait la richesse de la narration.
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L'intrigue démarre fort avec des lettres d'une jeune maman retrouvées par une jeune journaliste anglaise, 50 ans plus tard. Nous suivrons, à travers ses yeux, l'enquête documentaire (et sur "le terrain") de ce secret familial inter-générationnel.
Le lecteur en sait un peu plus que la journaliste puisque nous lirons régulièrement d'autres lettres du passé. Le rythme est très soutenu , presque comme une course contre la montre . En effet, la destruction de cette institution anglaise est imminente. 48h pour être plus précis.
Si j'ai énormément apprécié le thème du scandale et les rebondissement effrénés de l'enquête, j'aurais voulu un peu plus d'imprégnation culturelle historique (au moment des faits). Assez survolé, l'auteure se focalise essentiellement sur la vengeance et les morts suspectes .
Bien que ce sujet soit éprouvant, l'auteure n'est pas tombée dans le mélodramatique. Elle a sû souligner la victimisation de ces femmes, leur honte et leur invisibilité dans cette société encore patriarcale et je dirais même puritaine.
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Immersif, parfois douloureux mais intéressant.
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