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Dans un hameau perdu du Périgord, deux amis que tout oppose, Gilbert et Michel, sont liés par des années de voisinage et de services rendus. Michel mène une vie des plus austères, calculant chaque dépense jusqu'à l'absurde, tandis que Gilbert, de nature plus insouciante, a toujours vécu un peu au-dessus de ses moyens. Mais un jour, tout bascule : Michel décède brutalement, un bras posé sur la table de la cuisine, près de sa carte bancaire. La surprise est totale lorsque Gilbert découvre que ce voisin si économe, presque pingre, était en réalité immensément riche.
À peine le choc de cette révélation passé, Gilbert s'interroge : que faire de cette fortune providentielle qui pourrait enfin lui permettre de vivre confortablement ? Entre tentation et scrupules, il finit par prendre une décision audacieuse. Mais bien vite, ses maladresses et son inexpérience éveillent l’attention des villageois, et le voici pris dans un engrenage où chaque mensonge appelle le suivant. Face aux regards curieux de ce petit monde où tout le monde se connaît, Gilbert va de déboires en déboires, jonglant avec des situations aussi cocasses que périlleuses.
Nous voici face à une comédie noire ainsi qu'une critique acerbe de l’obsession pour l’argent et des effets dévastateurs qu’il peut provoquer, je dirais surtout sur les âmes les plus simples. L’auteur nous rappelle, avec un humour grinçant et une plume fine, que l’appât du gain n’épargne personne. Ce livre m'a fait sourire bien des fois. Gilbert, acculé par ses propres choix, va bientôt comprendre que cette fortune qui devait être un miracle va en réalité transformer sa vie en véritable cauchemar. En fin de compte, sa cupidité le mène au bord du gouffre, et nous, lecteurs, ne pouvons nous empêcher de nous demander si nous n'aurions pas fait la même chose. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/2024/09/l-argent-de-mes-amis.html
Hasard de mes lectures, un texte, à nouveau, sur le monde de la boxe et surtout un portrait d'un boxeur américain.
Le titre correspond parfaitement au texte et j'ai beaucoup apprécié cette lecture, qui est exactement le portrait d'un homme, boxeur mais aussi l'histoire de l'Amérique, des mythes américains, des rêves américains.
Ce texte a aussi des résonnances actuelles, des résonnances sociales (le Hobo au début de sa carrière, comme Jack London, il se faufile dans les trains pour aller de ville en ville) , juridiques (procès de la première femme de Jack), sportifs (l'un des premiers sportifs avoir trouvé un sponsor et avoir eu une marque sur ses shorts, l'un de ses matches a été le premier a été retransmis à la radio), politiques (épisode de la "color lie" qui permettait à un boxeur blanc de refuser de se battre avec un noir, mais Jack a eu un partner d'entraînement noir, avec qui il s'est entraîné presque toute sa carrière) .
D'ailleurs, l'auteur le dit souvent, la vie de Jack a été des premières fois.
Jack Dempsey, est né en 1895 et mort en 1983, ce qui couvre une longue histoire de l'Amérique, de la fin du 19e siècle au 21e avec tous les changements sociaux, politiques que cette longue période induit.
Jack est toutes les Amériques additionnées : un quart irlandais, un quart écossais, un quart juif et un quart iroquois. Convertis aux enseignements de l'église mormone, ses parents traversent les États - Unis dans un chariot tiré par des bœufs. Jack naît et grandit dans un western. Devenu mineur, sa vie vire à l'épopée prolétarienne. Il devient un héros de Jack London. Un hobo qui tombe amoureux d'une prostituée de vingt ans plus âgée que lui (elle joue du piano dans cette maison close !!!) et menant une vie dissolue dans les bordels. Plus sentimental que raisonnable, Jack devient une idole sportive avec son soutien, le champion du monde des poids lourds, le titre le plus glorieux qu'un boxeur peut espérer conquérir en ce bas monde. On ne comprend pas l'Amérique si on ne comprend pas la place que tient ce sport dans son imaginaire. Puis Jack part à Hollywood, forcément.
Sa vie nous raconte donc l'Amérique et je me suis attaché à ce personnage, digne d'un film hollywoodien.
Il parle aussi de la violence dans la société américaine, et pas seulement sur les rings.
"Je ne sais pas chanter, je ne sais pas danser, mais je peux casser la gueule à n'importe quels fils de pute dans ce bar.".
Nous croisons dans ce texte Jim Tulley, boxeur, écrivain, journaliste, scénariste à Los Angeles, auteur de "vagabonds de la vie" ou Upton Sinclair, auteur de "la jungle", Damon Runyon..
Mais c'est aussi un boxeur amoureux et l'auteur nous raconte ses relations avec les femmes, et en particulier, son premier amour, sa relation, son divorce et un procès médiatisé.
Cet homme a eu une vie romanesque et l'auteur a réussi à nous intéresser sur ce personnage, sur le monde de la boxe et sur l'histoire de l'Amérique.
#PortraitdelAmériqueenboxeuramoureux #NetGalleyFrance
Un drôle de bouquin…
Tout est vrai dans cette histoire, tout ce que nous raconte Élie Robert-Nicoud a bien eu lieu et pourtant c'est un roman. Un roman avec quelques-uns de mes ingrédients préférés : de la boxe, des truands et l'Histoire des Etats-Unis.
26 octobre 1970, Atlanta est en transe. Mohamed Ali est de retour. Un retour à la compétition très attendu après plus de trois ans et demi où il n'a pas pu pratiquer la boxe. En 1967, Ali a refusé d'être enrôlé dans l'armée américaine en utilisant l'objection de conscience. Non seulement Ali est condamné par la justice, mais on lui retire aussi son titre de champion du monde. Sans doute lui fait-on aussi payer sa conversion à l'islam deux ans plus tôt.
Mais aujourd'hui il va enfin pouvoir boxer et affronter Jerry Quarry. Cet événement a un retentissement national voire international. Des stars d'Hollywood, des personnalités de la communauté noire, des mafieux, des proxénètes, des dealers font le déplacement de tout le pays pour assister à ce comeback historique. Et ils font le déplacement avec sur eux de l'argent, des bijoux. N'est-ce pas le moment idéal pour mettre en place un vol à main armée ? Peut-être même le vol à main armé le plus gonflé de tous les temps.
Élie Robert-Nicoud nous fait revivre ce combat mythique et pourtant il semble être l'arbre qui cache la forêt de l'histoire qu'il veut vraiment nous raconter. Si la mémoire collective a retenu ce match de boxe, est-ce que l'évènement n'était pas ailleurs ce jour-là ? Loin des caméras, de la presse. Car quelques heures après la victoire de Mohamed Ali, deux cents gangsters, invités à une soirée, vont se faire braquer.
Un roman qui fourmille de détails dans un style sec et clair. Très factuel, il photographie autant la boxe que « le milieu » des années 70. . L'auteur allie deux domaines qu'il maitrise sur le bout des doigts à coup d'anecdotes et de personnages clés. J'avoue d'ailleurs mettre égarée dans la galerie de noms mais l'impression générale n'a pas été terni pour autant. Parce que quand même c'est une sacrée bonne histoire.
Deux cents noirs nus dans une cave d’Elie Robert-Nicoud
Ce qu'on peut dire c'est que ça grouille dans ce roman, ça grouille de personnages qui ont existé et à travers des personnages emblématiques, leur histoire et leur lien avec les deux boxeurs qui vont monter sur le ring, l'auteur dessine toute la pression raciale des années 1970 aux États-unis, pays marqué par la guerre du Viet-Nam.
On est à Atlanta, Mohammed Ali , après avoir été mis 3 ans sur le carreau pour avoir refusé d'aller se battre au Viet-Nam s'apprête à affronter un boxeur blanc, Jerry Quarry.
J’ai été déstabilisée au début par l’univers foisonnant de personnages qui viennent s'immiscer dans l’organisation de ce match, décrochant parfois. Alors même que c’est ce qui donne toute sa dimension sociétale à l’histoire et cette ambiance sous tension avec tous ces éléments qui conditionnent le match.
Puis à mi-chemin, j’ai aimé la description du match et toute l’ironie de l’écriture et de la situation que met en scène l’auteur.
Après le match, c’est la mafia qui se retrouve dans une cave. Ils sont braqués. S’en suivent l’enquête officielle et officieuse, les règlements de compte, l’occasion de nous faire découvrir les rouages des conflits entre mafias.
J’ai accroché un peu tard, le temps de m’adapter à l’écriture qui enchaîne tout très vite.
Je sors un peu sonnée de ce roman que j’ai lu sans m’ennuyer mais dont j’ai parfois décroché pour y retrouver un intérêt. C’est très factuel, ce qui ne me dérange pas en général mais il m’a juste manqué un ancrage, un personnage à suivre de plus près peut-être. Cela dit je reste impressionnée par l’exercice et le style très vif, la multitude de données maîtrisées sans donner une impression de fouilli qu'aurait pu rendre tant de détails. Et non ! ici tout s'enchaîne et tout prend.
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