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Lotta et Solveig sont jumelles. La première est brune, audacieuse, têtue et n’a pas la langue dans sa poche.
La seconde est blonde, douce, créative et semble ne pas pouvoir s’exprimer autrement que grâce à ses dessins.
Ces deux sœurs sont opposées en tous points et, pourtant, elles sont unies par un amour sororal inconditionnel.
Toutes deux ont douze ans et vivent seules avec leur père, Olaf, depuis la mort de leur mère.
Olaf est éleveur de rennes au-delà du cercle-polaire arctique, en plein cœur de la Laponie. Il compte beaucoup sur ses filles pour le seconder dans sa tâche mais, Lotta, elle, n’a qu’une seule idée en tête : elle souhaite devenir chamane pour être en mesure de communiquer avec les esprits et ainsi retrouver « l’esprit perdu de sa sœur », afin de rendre la parole à cette dernière.
Olaf s’oppose à cette décision, qu’il considère être une simple lubie. Mais Lotta, avec la complicité de Solveig, n’a de cesse de multiplier les escapades clandestines afin de compléter sa formation auprès du chaman Alrec, à l’insu de son père.
Le décor et l’ambiance de cette bande-dessinée sont très originaux, en cela qu’ils proposent une plongée dans le quotidien des Samis et nous dessinent un portrait attrayant du grand plateau montagneux du Finnmark, en Norvège. Je n'ai, en effet, pas grand souvenir d'avoir lu des albums prenant place au milieu de cette culture et de cet environnement, que j'ai eu plaisir à découvrir.
Néanmoins, les illustrations sont très enfantines, à la limite du kitch, et manquent de réalisme. Le fond même de l’histoire, sous forme de quête initiatique un peu idyllique voire naïve, est souvent convenu, et n’exploite peut-être pas assez toute la profondeur et la complexité de cette culture samie dépaysante.
En somme, "Les Voyages de Lotta : Les renards de feu" s’adressent essentiellement à un public jeunesse. Bien que ce premier tome ne soit pas dépourvu de certains atouts, il m'a tout de même paru un peu superficiel.
Je n'ai pas vraiment accroché à cette BD car je ne suis pas du tout le public cible. Par exemple, j'ai trouvé que le fait qu'absolument tout soit décrit explicitement par le narrateur casse la fluidité de ce conte. Peut-être que cela dérangera moins les plus jeunes, à qui ce livre est adressé, mais c'est bien la première chose qui m'ait frappée.
Graphiquement parlant, j'ai trouvé l'ensemble un peu kitsch à la Disney, alors que d'autres styles "jeunesse" auraient pu davantage sublimer les décors, les costumes et les visions féeriques présentes dans le livre.
En définitive, j'ai trouvé le fond sympathique mais malheureusement pas mis en valeur par la forme.
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